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L'épargne, ultime refuge pour vos économies face au coronavirus?

En temps de crise et d’incertitude, faut-il se tourner vers l’épargne pour protéger son patrimoine? Y a-t-il une alternative?
"Epargner, plus que jamais, promet de donner des taux ridiculement bas pour le futur."
"Epargner, plus que jamais, promet de donner des taux ridiculement bas pour le futur." ©Ã‚© Roy Botterell/CORBIS

En février, les Belges détenaient près de 284 milliards d’épargne (283,712 milliards), un record absolu. L’épargne, qui ne rapporte pourtant plus rien, constitue-t-elle en période d’incertitude comme celle que nous vivons avec la crise du coronavirus l’ultime refuge? 

"L’épargnant va payer la crise."

Koen Lamberts
Planificateur financier chez Mysavings

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Brecht Coene du site guide-épargne.be, constate, pour l’heure, qu’il n’existe pas de regain d’intérêt particulier vers les produits d’épargne depuis le début du confinement. "Traditionnellement, ces produits sont demandés surtout entre décembre et février. Le mois de mars est généralement plus bas et cette année ne déroge pas à la règle", explique-t-il. Si le Belge épargne toujours plus, il ne se rue pas pour autant vers ce type de produit depuis la crise. Mais vers quoi se tourner, alors que les marchés boursiers ont plongé et restent incertains, et que l’immobilier est actuellement gelé?

Éviter l’épargne

"Une solution miracle, c’est-à-dire gagner de l’argent sans prendre de risque, n’existe pas", prévient Corentin Minne, planificateur financier chez Pareto. La chute spectaculaire des marchés boursiers en mars a surpris bon nombre de gens, y compris les spécialistes du secteur, tellement son ampleur sur un court laps de temps a été forte. Si personne n’a de boule de cristal afin de savoir si le bout du tunnel est proche ou lointain, Corentin Minne s’attend toutefois à "un rebond presque aussi impressionnant que la baisse observée. On ne reviendra pas au niveau de février, mais on risque de voir une remontée de 10-15-20% en quelques jours".

Alors pour lui et son collègue Koen Lamberts, planificateur financier et fondateur de Mysavings, se tourner vers l’épargne actuellement n’est certainement pas la meilleure des idées. "Épargner, plus que jamais, promet de donner des taux ridiculement bas pour le futur. Les gouvernements vont tout faire pour maintenir des taux bas et relancer l’économie", explique Corentin Minne.

Même son de cloche du côté de la banque privée Degroof Petercam. "Si vous laissez de l’argent sur un compte épargne, ce n’est pas un placement, c’est laisser l’argent dormir. À long terme, un placement rapporte plus que l’épargne. Que la crise soit là ou pas", rappelle Jérôme van den Bruggen, head of investments private banking au sein de la banque.

"A long terme, un placement rapporte plus que l’épargne. Que la crise soit là ou pas."

Jérôme van den Bruggen
Degroof Petercam
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"Il faut aussi prendre en compte le risque d’inflation. Celui qui veut placer 100.000 euros sur un compte d’épargne va avoir une moins-value énorme liée à l’inflation. L’épargnant va payer la crise", souligne Koen Lamberts. 

Placer prudemment 

Ces spécialistes conseillent d’éviter de se projeter à court terme et de voir plus loin, une fois le confinement derrière nous. "Si vous touchez votre assurance-groupe par exemple, et que vous pensiez l’investir en bourse, il faut garder cette stratégie et penser à investir petit à petit, sur 6, 12 voire 24 mois, en ne mettant pas tous les œufs dans le même panier et en privilégiant des fonds mixtes auprès de différents gestionnaires", conseille Koen Lamberts, qui ajoute: "Mais tout dépend de votre vision, si vous êtes trop tracassé et n’arrivez pas à dormir la nuit en investissant en bourse, vous pouvez vous tourner vers l’épargne, mais il faut alors s’attendre à y perdre financièrement."

"Penser à investir petit à petit, sur 6, 12 voire 24 mois, en ne mettant pas tous les œufs dans le même panier."

Koen Lamberts
Planificateur financier chez Mysavings

Jérôme van den Bruggen rappelle également qu’il est nécessaire d'avoir un horizon de placement long lorsqu’on investit son argent sur les marchés boursiers ou obligataires. "Il faut rester en position de force: si le marché baisse, il faut pouvoir ne pas devoir vendre et se permettre d’attendre."

Pour le spécialiste, celui qui souhaite entrer maintenant sur les marchés ne fait pas forcément une erreur. "Cela dépend aussi de la durée du placement, du profil de l'investisseur, son stress... Si on ne supporte pas les baisses observées actuellement, mieux vaut un portefeuille défensif. On conseille toujours d’investir en plusieurs fois, soit minimum en trois fois et de commencer directement, dans des fonds patrimoniaux ou des portefeuilles diversifiés, tout en gardant un peu de liquidités devant soi."

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