Chaque fin d’année signe le début du compte à rebours pour réaliser les dernières dépenses fiscales possibles afin d’en récupérer une partie via sa déclaration d’impôt l’année suivante. Cette année n’échappe pas à la règle, mais est quelque peu chamboulée par les mesures prises dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, aussi suite au gel de certaines dépenses fiscales décidé le mois dernier par le nouveau gouvernement fédéral (lire encadré) ou encore à son nouveau paquet fiscal adopté en fin d’année. Voici 15 façons de réduire votre facture fiscale en 2021.
Le gouvernement a décidé, début novembre, de geler un certain nombre de dépenses fiscales pour les années de revenus 2020 à 2023. Les dépenses concernées (voitures électriques, exonération des dividendes, épargne à long terme…) resteront donc bloquées au niveau de 2019. "L'indexation annuelle aura de nouveau lieu à partir de l'année de revenus 2024", explique le fisc. Il justifie cette décision par la crise du coronavirus: "Il s'agit d'une économie qui permettra de financer d'autres dépenses, notamment les dépenses de santé supplémentaires résultant de la crise du coronavirus."
1. Epargne-pension et assurance-vie
Pour l’épargne-pension, vous pouvez déduire fiscalement 30% sur les versements effectués s’ils ne dépassent pas le montant de 990 euros. Cela vous procure alors un avantage de 297 euros maximum. Dans le cas où vos versements dépassent 990 euros, mais n’excèdent pas 1.270 euros, votre réduction d’impôts s’élève alors à 25% de cette somme, soit maximum 317,5 euros.
L’assurance-vie individuelle offre un avantage fiscal de 30% sur un montant maximal de 2.350 euros. Vous pourrez alors récupérer, via votre déclaration d’impôts, un montant maximum de 705 euros. Notez que si vous bénéficiez du chèque-habitat wallon, votre panier fiscal a des chances d’être déjà rempli.
2. Titres-services
Vous pouvez payer une aide-ménagère en utilisant des titres-services. Le montant de ce chèque s’élève à 9 euros, mais la réduction d’impôts est différente selon la Région où vous résidez. Si, en plus des titres-services, vous utilisez également des chèques ALE ou de proximité, notez que les plafonds de déduction valent pour ces deux dépenses ensemble.
- La réduction d’impôts pour les titres-services achetés en Région bruxelloise s’élève à 1,35 euro par titre-service sur les 163 premiers achetés par personne par année fiscale. Concrètement, au lieu de vous coûter 9 euros, il vous coûte en réalité 7,65 euros après la réduction d’impôts. Pour les titres-services et chèques de proximité ensemble, la réduction d’impôts est de 15% pour un achat maximum de 1.500 euros.
- En Wallonie, la déduction est de 0,9 euro par titre-service pour les 150 premiers. Au lieu de 9 euros, un titre-service coûte donc 8,10 euros après réduction d’impôts.
- L’achat de titres-services et de chèques de proximité en Flandre donne droit à une réduction d’impôt de 20% (depuis le 1er janvier 2020) avec un maximum de 1.500 euros. Cela représente une réduction d’impôt de 1,8 euro par titre-service sur les 169 premiers achetés par personne et par année fiscale. Un titre-service coûte ainsi 7,2 euros après réduction d’impôts à son utilisateur.
Si vous êtes marié ou cohabitez légalement, l’avantage fiscal est accordé à chaque partenaire séparément. Chacun doit, pour en bénéficier, avoir conclu un contrat avec l’entreprise de titres-services et avoir acheté des titres à son nom.
3. Chèques ALE ou de proximité
Le montant additionné des chèques ALE/de proximité et des titres-services est plafonné à 1.500 euros dans les trois Régions, mais l’avantage fiscal diffère.
- À Bruxelles, la réduction fiscale est de 15%, soit maximum 225 euros pour celui qui n’achète que des chèques ALE.
- Les chèques ALE procurent un avantage fiscal de 30% en Région wallonne, soit un montant maximal de 450 euros.
- L’avantage fiscal est de 20% en Flandre pour les chèques ou titres-services achetés à partir du 1er janvier 2020. Si vous n’achetez que des chèques de proximité, appelés "wijk-werkcheques", l’avantage fiscal maximum s’élève à 300 euros.
4. Dons
Pour soutenir un maximum les associations qui souffrent suite à la crise sanitaire, le gouvernement a décidé de passer la déductibilité fiscale des dons faits à une bonne œuvre de 45% à 60%.
Attention toutefois, le don doit être fait à des bonnes causées agréées, comme la Fondation Roi Baudouin, la Croix-Rouge, etc. Il doit s’élever à minimum 40 euros à un même organisme en un ou plusieurs versements. Pour un don de 40 euros effectué en 2020, vous récupérerez alors 24 euros en 2021.
En temps normal, vos libéralités bénéficient de cet avantage fiscal jusqu’à 10% de votre revenu net imposable, avec un plafond absolu de 392.200 euros. Ce pourcentage grimpe à 20% pour les dons réalisés en 2020.
5. Dividendes
Les dividendes que vous avez perçus en 2020 sont exonérés à hauteur de 800 euros maximum. Le taux maximum du précompte mobilier étant de 30%, cela porte l’avantage fiscal maximum à 240 euros.
6. Garde d’enfants
Il est possible de déduire une partie des frais de garderie (crèche, gardienne, camps d’été, stage…) via votre déclaration fiscale. Vous pouviez, jusqu'en 2019, prendre en compte les frais exposés pour votre enfant jusqu’à son douzième anniversaire (18 ans pour les enfants ayant un handicap lourd). Mais le gouvernement De Croo a décidé de porter les limites d'âge à 14 ans et 21 ans respectivement dès 2020. Le montant maximal déductible a aussi été relevé, passant de 11,20 euros en 2019 à 13 euros en 2020. Le montant total bénéficie d’une réduction d’impôts de 45%. L’avantage fiscal peut donc atteindre 5,85 euros net par enfant et par jour de garde.
Les isolés bénéficient d’un soutien supplémentaire. La réduction d’impôts de 45% est majorée de 30% supplémentaires, et est réduite de manière dégressive selon les revenus. Votre revenu imposable doit être inférieur à 20.090 euros pour l’exercice 2021 (revenus 2020). Vos revenus professionnels nets (outre les allocations de chômage, de pension ou les revenus imposables distinctement) doivent être supérieurs ou égaux à 3.380 euros. Cet avantage supplémentaire permet de récupérer maximum 75% du montant total, soit 9,75 euros sur 13 euros.
7. Investir dans la PME d’un membre de la famille ou ami
Si les Régions wallonne et flamande avaient déjà un tel système depuis plusieurs années, respectivement les "prêt coup de pouce" et "prêt win win", la Région bruxelloise vient de se doter de ce type d’instrument suite à la crise du coronavirus. L’idée? Permettre à des particuliers de prêter de l’argent à une PME tout en bénéficiant d’une réduction d’impôts.
- Le particulier bruxellois peut investir via le "prêt proxi" dans une PME. Il peut injecter jusqu’à 75.000 euros en 2020 par entreprise et par année fiscale. Il bénéficie alors d’un crédit d’impôt de 4% par an (maximum) du montant sur les trois premières années, puis de 2,5% maximum jusqu’au terme du prêt.
- Pour le prêt coup de pouce wallon, le prêteur peut accorder un crédit jusqu’à 50.000 euros maximum à un ou plusieurs emprunteurs. Il peut retirer un avantage fiscal : un crédit d’impôt de 4% du capital prêté les 4 premières années, soit un avantage maximum de 2.000 euros. Puis pour les éventuelles années ultérieures, l’avantage fiscal retombe à 2,5%, soit maximum 1.250 euros par an.
- En Flandre, pour le prêt win win, un particulier peut prêter jusqu’à 75.000 euros à une ou plusieurs PME en 2020. La personne qui accorde un tel prêt bénéficie d’une réduction d’impôts annuelle de 2,5% sur le solde moyen de capital restant dû, ce qui porte l’avantage maximal à 1.250 euros.
8. Tax shelter pour les PME
Cette réduction d’impôt de 30 ou 45% sur l’achat de nouvelles actions émises par une start-up ou une entreprise en croissance (à l’aide d’un fonds starter ou d’une plateforme de crowdfunding par exemple), à concurrence de 100.000 euros, a été étendue aux PME dont le chiffre d’affaires a baissé d’au moins 30% entre le 14 mars et le 30 avril dernier suite au confinement. Cet avantage supplémentaire est accordé aux particuliers qui auront souscrit de nouvelles actions nominatives dans le cadre d’une augmentation de capital de maximum 250.000 euros entre le 14 mars et le 31 décembre. En cas de paiement ou de libération des actions au cours de la même période, une réduction d’impôt de 20% sera accordée pour un investissement maximum de 100.000 euros, ce qui porte l’avantage fiscal maximum à 20.000 euros. Vous devrez conserver les actions pendant au moins cinq ans, sinon vous devrez rembourser en partie l’avantage fiscal.
9. Véhicules électriques
Certains véhicules électriques comme une moto, un tricycle ou quadricycle électriques sont déductibles fiscalement. La réduction d’impôt s’élève à 15% de la valeur d’achat, avec un maximum de 3.140 euros pour une moto ou un tricycle et de 5.150 euros pour un quadricycle.
10. Convention de pension pour indépendant
Les indépendants exerçant en dehors d’une société ont la possibilité de se constituer une pension complémentaire, la CPTI (convention de pension pour indépendants). Celle-ci procure un avantage fiscal: l’indépendant verse tous les mois ou une fois par an une prime d’assurance-vie (branche 21/branche 23) et bénéficie, sur le montant de ces versements, d’une réduction d’impôt fédérale de 30%. S’il verse donc 1.000 euros, il "récupère" alors 300 euros via sa déclaration fiscale. Aucun minimum ni maximum légal n’est fixé pour le montant des primes versées qui bénéficient de cette déduction fiscale, à condition de respecter la règle des 80% en vertu de laquelle la somme de toutes les pensions (pension légale, PLCI, CPTI…), convertie en rente, ne peut dépasser 80% de la rémunération régulière annuelle brute.
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11. Location via une AIS
Si vous rénovez une habitation louée à une agence immobilière sociale (AIS) en Région wallonne, vous avez droit à un avantage fiscal. Il a été supprimé en 2019 en Flandre et en 2016 à Bruxelles, mais demeure toutefois dans ces deux Régions pour les investissements effectués respectivement jusqu’à la fin 2018 et la fin 2015.
Concrètement, l’investissement doit s’élever au moins à 12.420 euros pour une habitation donnée en location à une AIS pendant au moins 9 ans. Durant ces 9 années, le propriétaire a droit à une réduction d’impôt de 5% sur les dépenses réellement effectuées, avec un maximum annuel de 1.240 euros par habitation.
12. Isolation du toit
Seule la Wallonie offre encore une réduction d’impôts pour l’isolation du toit. L’avantage fiscal s’adresse aux propriétaires, mais aussi aux locataires et s’élève à 30% des dépenses des travaux réalisés, avec une réduction maximale de 3.310 euros par habitation. Cette dernière doit répondre à plusieurs critères : avoir au moins 5 ans, l’isolation doit répondre aux normes minimales et doit être effectuée par un professionnel.
13. Frais d’adoption
Les parents ayant adopté peuvent récupérer les frais qu’ils ont exposés pour une adoption, si celle-ci a été menée par un service d’adoption agréé en Belgique. La réduction d’impôt s’élève à 20% des coûts de la procédure, plafonnés à 6.280 euros par procédure. Cela permet de déclarer jusqu’à 31.400 euros de coûts d’adoption. Il s’agit d’un plafond par procédure et non pas par parent.
Les dépenses faites pendant l’année de référence et durant les cinq périodes imposables précédentes sont prises en compte. Concrètement, les dépenses réalisées en 2020 donneront lieu à une réduction fiscale en 2021, mais également les dépenses effectuées depuis 2012 pour la même procédure d'adoption.
14. Employé de maison
Si vous avez un employé de maison (jardinier, cuisinier, chauffeur, fille au pair, etc.) vous pouvez déduire fiscalement 30% des rémunérations que vous lui avez octroyées, plafonnées à 7.840 euros. Cela représente un maximum de 2.352 euros d’économies d’impôt.
15. Assurance défense en justice
Le montant de la prime d’une assurance défense en justice donnant droit à une réduction d’impôt est limité à 310 euros par an. Le taux de la déduction fiscale s’élevant à 40%, cela procure un avantage de maximum 124 euros.