Indépendamment du temps que vous avez travaillé, vous pouvez partir à la retraite à 65 ans. C’est l’âge légal de la pension jusqu’en 2025. Il sera alors relevé à 66 ans et en 2030, il passera à 67 ans.
Beaucoup n’attendent cependant pas l’âge légal de la pension et choisissent de prendre une retraite anticipée. C’est possible à partir de 63 ans après une carrière de 42 années, à 61 ans après une carrière de 43 années et à 60 ans après une carrière de 64 années. Vous pouvez retrouver sur mypension.be la date la plus proche à laquelle vous pouvez partir à la retraite.
Une pension complète uniquement après 45 années de carrière
Le montant de la pension que vous toucherez dépend du nombre d’années que vous avez travaillé. Dans notre pays, une carrière dure en moyenne 42 années pour les hommes et 36,6 années pour les femmes. Or, il faut une carrière de 45 années (45 ans x 312 jours = 14.040 jours équivalents temps plein) pour avoir droit à une pension complète. Celui qui a travaillé par exemple 42 années voit le montant de sa pension calculé au prorata. En d’autres termes, il perçoit 42/45e du montant qu’il aurait perçu s’il avait travaillé pendant 45 années.
Atteindre la ligne d'arrivée malgré l'incertitude
→ Comment vous assurer une pension suffisante en tant que salarié, indépendant ou fonctionnaire?
Mais tout le monde n’est pas en mesure d’avoir 45 années au compteur à 65 ans. Celui qui a terminé ses études à 22 ans pourra tout au plus avoir travaillé 43 années à 65 ans.
Si votre employeur est d’accord, vous n’êtes cependant pas tenu de partir à la retraite à l’âge légal de la pension. Celui qui a étudié jusqu’à 22 ans et qui décide de travailler jusqu’à 67 ans pourra, de cette manière, atteindre les 45 années de carrière et percevra dès lors une pension complète.
Travailler plus longtemps rapporte
À l’inverse, il y a des personnes qui ont commencé à travailler très tôt, par exemple à 18 ans. Même si elles peuvent faire valoir une carrière de 47 années à 65 ans, les années de carrière pour le calcul de la pension étaient auparavant plafonnées à 45 années en vertu du principe de "l’unité de carrière". Les deux années travaillées en plus ne rapportaient donc pas de pension supplémentaire. Le gouvernement Michel a cependant modifié cela. Aujourd’hui, si vous continuez à travailler alors que vous avez déjà atteint une carrière de 45 années, l’administration tiendra compte de toutes vos années de travail pour le calcul de votre pension. Celui qui a commencé à travailler à 18 ans et qui part à la retraite à 65 ans percevra donc une pension de 47/45e.
A priori, c’est une bonne nouvelle pour le calcul de la pension. Il y a cependant un bémol: l’unité de carrière n’est supprimée que pour celui qui a effectivement travaillé jusqu’au jour où il a pris sa pension. Pour celui qui termine sa carrière en prépension ou en congé de maladie, la pension est désormais calculée sur la base des 45 premières années de carrière. C’est-à-dire
les années au cours desquelles l’on gagne généralement le moins. Auparavant, la carrière était certes plafonnée à 45 années, mais on prenait en compte les 45 "meilleures" années, à savoir celles où on avait gagné le plus.
Ne pas travailler crée un trou dans votre pension
Une pension se constitue par année civile. Pour chaque année où vous avez travaillé, une part de pension est calculée, qui dépend de la rémunération annuelle que vous avez perçue au cours de cette année. À la fin de votre carrière, ces parts de pension sont additionnées. Le résultat de cette addition est égal à la pension annuelle brute. Des trous dans votre carrière vont donc immanquablement se traduire par une pension légale moindre.
De ce fait, quelqu’un qui choisit de ne pas travailler (pendant un certain temps) ne se constitue pas de droits de pension au cours des années pendant lesquelles il ne travaille pas. De même, celui qui travaille à temps partiel ne touchera jamais une pension égale à celle de son collègue qui travaille à temps plein. Travailler à temps partiel a aussi des conséquences sur l’âge auquel vous pourrez partir à la retraite: une année de travail n’est prise en compte que si vous avez travaillé au moins un tiers temps pour un salarié. Pour les indépendants, une année ne compte que s’ils ont payé des cotisations sociales pendant au moins deux trimestres.
- En Belgique, les périodes dites "assimilées" sont loin d’être marginales. Chez les hommes, 30% de la carrière sont constitués de périodes assimilées, chez les femmes, c’est 37%.
- Pour celui qui continue à travailler alors qu’il a déjà une carrière de 45 années, le calcul de la pension tient désormais compte de toutes les années de travail. Celui qui a commencé à travailler à 18 ans et qui part à la retraite à 65 ans percevra donc une pension de 47/45e.
Un contretemps ne diminue pas la pension
Ne pas travailler n’est pas toujours un choix personnel. On peut tomber malade ou être licencié. Ou réduire son activité, voire l’arrêter totalement un moment pour s’occuper des enfants (ce qui permettra éventuellement au partenaire de se consacrer à sa propre carrière de son côté) ou d’un membre de la famille malade.
Pour protéger les travailleurs contre ces "risques sociaux", on a introduit dans le calcul de la pension le concept de "périodes assimilées". Il s’agit de périodes pendant lesquelles une personne ne travaille pas, mais qui sont malgré tout prises en compte dans le calcul de la pension comme si elle travaillait et avait payé des cotisations sociales. Et ce afin que ce "contretemps" ne soit pas pénalisé une seconde fois par une réduction de la pension. Une période assimilée ne vous coûte en principe rien. C’est l’État qui paie les cotisations de pension à votre place.
Ces périodes assimilées sont tout sauf marginales, comme il ressort d’une étude du Bureau du plan de 2016, à la demande du ministre des Pensions de l’époque. Chez les hommes, 30% de la carrière sont constitués de périodes assimilées, chez les femmes, ce taux est même de 37%. Les périodes assimilées les plus fréquentes chez les salariés sont le chômage et le chômage avec complément d’entreprise (RCC).
Un chômeur de longue durée risque de toucher une pension plus faible
Un travailleur malade (de longue durée) ou une femme enceinte a droit à une assimilation de pension sur la base de sa dernière rémunération perçue. Jusqu’en 2012, le chômage entrait également, sans limitation de durée, en ligne de compte pour la future pension sur la base de la dernière rémunération que le travailleur licencié avait réellement perçue.
Aujourd’hui, c’est le principe de la remise au travail qui prévaut. Du coup, pour tous ceux – sauf les plus de 50 ans – qui ont plus d’un an de chômage, les droits de pension sont calculés sur une rémunération fictive de 23.500 euros maximum par an. Celui qui gagnait plus percevra donc une pension moindre s’il devient chômeur de longue durée.
De même, l’assimilation de la prépension – qui a par ailleurs été rendue moins accessible et moins attrayante – est ramenée, dans un certain nombre de cas, à une rémunération fictive plafonnée. Aujourd’hui, le crédit-temps de fin de carrière, avec maintien des droits de pension, n’est en outre possible qu’à partir de 60 ans, contre 55 ans auparavant. Le crédit-temps sans motif, par exemple pour faire un voyage de trois mois autour du monde, ne procure, quant à lui, plus de droits de pension.
Périodes assimilées limitées pour les indépendants
Pour les indépendants, les périodes assimilées restent limitées à respectivement 3% de la carrière pour les hommes et 5% pour les femmes. La période assimilée la plus utilisée par les indépendants sont la maladie et l’invalidité, comme le congé de maternité.
Ce pourcentage plus faible est avant tout la conséquence du fait que chez les indépendants, seuls le service militaire, le congé de maternité, la maladie et l’invalidité – à condition que votre mutuelle vous déclare en incapacité de travail pendant cette période – sont assimilés gratuitement pour la pension.
Un indépendant qui arrête de travailler avant de prendre sa retraite peut opter pour "l’assurance continuée". Il continue alors à payer volontairement ses cotisations sociales pendant au maximum deux ans. Si, après ces deux ans, l’indépendant a plus de 59 ans, il peut prolonger cette période pendant cinq ans pour aller jusqu’à l’âge légal de la pension. Les cotisations pour cette assurance continuée sont comparables aux cotisations que l’indépendant payait avant sa cessation d’activité. Seul hic, il doit continuer à payer ces cotisations, alors qu’il n’a plus de revenus professionnels.
Se constituer une pension sans travailler
Pour les salariés et les fonctionnaires, le crédit-temps, les congés thématiques et l’interruption de carrière peuvent être considérés comme des périodes assimilées sous certaines conditions. Celui qui fait ce choix ne perd pas de droits de pension à condition qu’il perçoive une allocation de l’Office national de l’emploi (ONEM). Si vous n’avez pas droit à une allocation, vous ne vous constituez pas non plus de droits de pension.
Disposerez-vous de suffisamment de revenus à la pension pour réaliser toutes vos envies? Ou devrez-vous revoir votre niveau de vie à la baisse? Le Coach pension de l’Echo apporte une réponse à vos questions. Et vous explique, étape par étape, comment préparer au mieux de vieux jours tranquilles.
Si vous voulez travailler moins, mieux vaut tenir compte de ces périodes assimilées. Car en termes de pension, elles peuvent faire la différence. Celui qui travaille à temps partiel se constitue en effet moins de droits de pension. Mais celui qui ne travaille pas, ou travaille moins, de façon temporaire via un crédit-temps, un congé thématique ou une interruption de carrière et qui perçoit en même temps une allocation de l’ONEM, conserve ses droits de pension sur la base de la dernière rémunération perçue.
Tout le monde n’a pas droit à la pension minimum
S’il apparaît que la pension à laquelle vous avez droit sur la base de votre carrière est inférieure à la pension minimum, le montant sera relevé à ce minimum dans certains cas. Depuis mars 2020, pour les salariés et les indépendants, le montant minimum de la pension est fixé à 1.291,69 euros par mois (1.614,10 euros pour une pension aux taux de ménage), pour les fonctionnaires, il est de 1.392,95 euros (1.741,15 euros pour un fonctionnaire marié). Il s’agit bien sûr de montants qui s’appliquent à ceux qui ont 45 années de carrière. Si votre carrière est plus courte, la pension minimum est calculée au prorata du nombre d’années où vous avez travaillé.
En outre, tout le monde ne peut pas prétendre à une pension minimum. Il faut en effet avoir au moins 30 années de carrière pour y avoir droit. Qu’il s’agisse de jours effectivement prestés ou de périodes assimilées, comme le chômage. Un travailleur qui est licencié au bout de dix ans et qui a été au chômage pendant 21 ans a donc droit à la pension minimum. Mais un travailleur ou un indépendant qui a travaillé pendant 29 ans passera à côté…