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L'embauche des étudiants, un atout pour votre entreprise

Intégrer des étudiants dans votre entreprise est une stratégie efficace pour dynamiser vos projets et optimiser vos finances. Il y a néanmoins certaines règles à respecter. Examinons les avantages et les limites de cette collaboration.
En Belgique, les petites entreprises se heurtent souvent à des défis de taille, notamment en matière de main-d'œuvre. Et face à cette réalité, recruter des étudiants est parfois une solution.
En Belgique, les petites entreprises se heurtent souvent à des défis de taille, notamment en matière de main-d'œuvre. Et face à cette réalité, recruter des étudiants est parfois une solution. ©Antonin Weber / Hanslucas

Imaginez un espace où la créativité et l'innovation se rencontrent dans un environnement dynamique et inspirant, un laboratoire d’idées où les jeunes talents insufflent une énergie nouvelle aux projets.

Ce lieu, loin des visions idéalistes et des discours en l'air, se matérialise au sein des entreprises qui ont compris l'intérêt d'intégrer des étudiants dans leurs équipes.

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Pour ces sociétés, engager de jeunes talents n’est pas qu’une stratégie d’innovation et de croissance. C’est aussi et surtout un avantage financier.

En effet, en Belgique, les petites entreprises se heurtent souvent à des défis de taille, notamment en matière de main-d'œuvre. Et face à cette réalité, recruter des étudiants est parfois une solution.

75%
Selon l'enquête de Randstad, 75% des étudiants interrogés travaillent pendant l'année, en dehors des grandes vacances.

C’est notamment ce constat qui a conduit Maxime Schreck à fonder Agidrive, une entreprise de services de développement commercial. Sa société propose des services aux entreprises tout en créant des opportunités d'emploi pour les jeunes. "Je suis parti du postulat que les talents des étudiants n’étaient pas toujours valorisés dans les emplois qui leur étaient proposés", nous explique-t-il.

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Aujourd'hui, Agidrive emploie exclusivement des étudiants (issus de filières telles que les sciences de gestion ou l'ingénieur de gestion) sous contrat à durée déterminée de six mois, ce qui leur offre la liberté de choisir leurs horaires afin de les adapter à leurs études.

Car le besoin de travailler tout en étudiant est réel. Il se reflète d'ailleurs dans le dernier rapport de Randstad Group Belgium. Le document révèle en effet que 75% des étudiants interrogés entre le 8 mars et le 28 avril 2024 occupent un emploi en dehors des grandes vacances, contre 78% pendant les grandes vacances.

Quels sont les avantages financiers?

Cette tendance à l'emploi étudiant est encouragée par différents avantages. Il n'y a pas de précompte professionnel, pas de cotisations personnelles (13,07 %) ni de cotisations patronales (près de 30 %) de sécurité sociale.

Dans le cadre d’un engagement étudiant, il n’y a pas de précompte professionnel, pas de cotisations personnelles (13,07%) ni de cotisations patronales (près de 30%) de sécurité sociale.

Mais pour mieux comprendre les bénéfices de cette collaboration, comparons ce choix avec d'autres options avantageuses de travail temporaire, telles que le flexi-job.

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Admettons qu’un étudiant et un travailleur en flexi-job reçoivent chacun un salaire brut de 15 euros de l'heure. Les coûts totaux pour l'employeur différeront considérablement (voir tableau ci-dessous).

Pour un étudiant, le coût salarial total de l'employeur (montant brut et ONSS) sera de 15,81 euros, incluant une cotisation ONSS de solidarité à charge de l’employeur de 5,43% du montant brut (et une cotisation de solidarité à charge de l'étudiant, de 2,71%).

En effet, "pour un flexi-job, le coût salarial total (montant brut et ONSS employeur) s’élèvera à 19,20 euros, comprenant des cotisations sociales plus élevées (28% du montant brut), auquel se rajoutera un flexi-pécule de vacances de 7,67% (non mentionné dans le tableau)", précise-t-on chez Liantis.

En somme, pour un emploi de 80 heures par mois, un étudiant coûtera 1.264,80 euros brut, tandis qu’un flexi-job représentera un coût de 1.536,00 euros brut, soit une différence de 271,20 euros par mois (3.254,40 euros sur un an).

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Pour l’étudiant, le statut fiscal est également avantageux

Les étudiants n'ont pas à payer d'impôts sur les revenus allant jusqu'à 15.100 euros par an s'ils n'ont pas d'autres sources de revenus et ne déduisent pas de frais réels.

Au-delà de ce seuil, les revenus sont soumis à une quotité exemptée d'impôts de 10.570 euros pour l'exercice 2025 (revenus 2024), avec la possibilité d'une augmentation en fonction de la situation personnelle, comme la présence d'enfants à charge.

Le maintien du statut d'enfant à charge de l'étudiant est également possible tant que le revenu net ne dépasse pas 7. 290 euros pour l'année 2024.

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Quels sont les aspects réglementaires?

Il est crucial de ne pas négliger le cadre légal de leur engagement.
Examinons-le de plus près.

> Prouver la qualité de l'étudiant (ou du jeune diplômé)

Les directives de l'ONSS stipulent que l'employeur souhaitant déclarer un salarié sous statut d'étudiant doit vérifier que ce dernier l'est réellement.

Jusqu'au 31 décembre 2024, les étudiants peuvent cumuler jusqu'à 600 heures de travail par an à répartir comme bon leur semble.

Une déclaration sur l'honneur ou une carte d'étudiant ne suffit pas. Une copie d'une preuve d'inscription à une école ou université sera donc nécessaire en cas de contrôle.

Vous préférez recruter un jeune diplômé? Sachez que l'ONSS accorde une tolérance pour ces derniers, qui peuvent bénéficier du statut étudiant du 1ᵉʳ juillet au 30 septembre suivant la fin de leurs études (en juin). Néanmoins, cette période d'été ne doit pas précéder un emploi fixe pour la même fonction chez le même employeur.

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> Contrat, quota d'heures et d'étudiants

Vous ne pouvez pas engager des étudiants pour un nombre d'heures illimité. Jusqu'au 31 décembre 2024, les étudiants peuvent cumuler jusqu'à 600 heures de travail par an, à répartir comme bon leur semble.

Pour bénéficier de la cotisation de solidarité réduite en tant qu'employeur, vous devez vous assurer que l'étudiant présente une attestation student@work avec le solde d'heures disponibles.

Quant aux contrats, ceux-ci doivent être "d'une durée maximale de douze mois, après quoi l'étudiant sera considéré comme un travailleur ordinaire", précise le service juridique de Liantis.

Sébastien Cosentino, Senior Manager Randstad Group, ajoute que "la durée de travail de chaque prestation doit être de trois heures au moins chaque jour. "Concernant les contrats quotidiens, il ne peut y avoir plus de 40 contrats journaliers successifs sur un semestre."

Il n'y a pas de limite en nombre pour recruter des étudiants.

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> Respecter les barèmes

Les barèmes des étudiants sont alignés sur ceux des commissions paritaires, mais il est vivement recommandé de ne pas appliquer les tarifs les plus bas. "Nous recommandons aux employeurs d'être attractifs", poursuit Sebastien Cosentino.

> Distinguer les étudiants mineurs….  

Attention, les travailleurs âgés entre 15 et 18 ans font l'objet de règles spécifiques.

  • Les jeunes travailleurs (âgés de 15 à 18 ans) sont soumis à des restrictions. Ces derniers ne peuvent pas travailler plus de huit heures par jour et plus de 38 heures par semaine.
  • Il est interdit de faire travailler un étudiant mineur plus de quatre heures et demi sans pause. Si cette durée est dépassée, une pause de 30 minutes est obligatoire. Lorsque le temps de travail dépasse six heures, l'étudiant doit bénéficier d'une heure de repos, dont une demi-heure prise d'un seul coup.
  • Si l'étudiant mineur travaille cinq jours par semaine, il aura droit à une journée de repos supplémentaire qui précède ou suit le dimanche. Par ailleurs, le temps de repos entre la fin d'une journée de travail et le début de la suivante devra être de douze heures consécutives minimum.
  • Les étudiants mineurs ne sont pas autorisés à travailler le dimanche, les jours fériés, ni la nuit. S'ils obtiennent une dérogation pour travailler le dimanche, ils doivent bénéficier d'un repos d'au moins 36 heures consécutives.

Notez que même si l’étudiant a moins de 18 ans, il peut conclure/résilier seul son contrat et percevoir seul son salaire.

> … des étudiants majeurs

  • Pour l’étudiant majeur, les mêmes règles que celles des travailleurs classiques seront d’application.
  •  Il est néanmoins interdit aux étudiants majeurs de travailler le dimanche et les jours fériés, sauf exception. "Le travail de nuit est également interdit aux étudiants majeurs, mais il existe des dérogations dans certains secteurs", précise encore Liantis.

Collaborer avec un étudiant indépendant

Certains étudiants (âgés entre 18 et 25 ans) se tournent vers l'entrepreneuriat et choisissent le statut d'indépendant (qui repose sur un régime de cotisations avantageux) pour développer leur projet.  

Dans ce cas, "l'étudiant indépendant ne sera pas soumis aux réglementations de la durée du travail et il n'y aura pas de rémunération minimum, mais il devra veiller à pouvoir payer ses cotisations sociales", précise le service juridique de Liantis. "En effet, si son revenu annuel dépasse 8.430,73 euros, il ne sera plus exonéré de cotisations sociales."

Attention, cette forme de collaboration ne doit pas être prise à la légère. Par exemple, il ne peut y avoir de relation d'autorité (risque de faux indépendant).

Qui des assurances?

En tant qu'employeur, vous êtes tenu de souscrire une assurance accidents de travail pour tous vos salariés.

Si vous employez déjà des travailleurs sous contrat, cette assurance couvrira également les étudiants. En revanche, si vous n'employez que des étudiants, une assurance spécifique pour les accidents du travail devra être mise en place.

Quelles sont les sanctions?

Enfin, sachez que vous vous exposez à une série de sanctions si vous ne respectez pas ces règles.

Le Code pénal social (dont les dernières modifications sont entrées en vigueur au 1ᵉʳ juillet 2024) prévoit quatre niveaux de sanctions.

Le premier niveau consiste en une amende administrative (dont le montant varie entre 80 et 800 euros) et les trois autres niveaux prévoient une sanction pénale (qui se chiffre entre 400 et 56.000 euros) et une sanction administrative (pouvant aller de 200 à 28.000 euros).

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