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Bond des primes assurance hospitalisation chez DKV

Pour combler un trou de 15 millions d’euros, l’assureur doit augmenter sans délai le tarif de ses principaux produits pour particuliers, de 5,5 à 9%.
©Photo News

DKV, spécialiste des assurances hospitalisation, va augmenter les tarifs de ses principaux produits pour particuliers dès le 1er septembre prochain, a appris L’Echo. Dans l’assurance hospi, les hausses tarifaires sont monnaie courante (chez DKV, la dernière date de… janvier) mais, cette fois, la mesure est exceptionnelle et à plus d’un titre.

D’abord, c’est la Banque nationale de Belgique (BNB) elle-même qui a imposé à DKV Belgium "une mise en équilibre des tarifs" sur toute une série de produits, peut-on lire dans la décision rendue par le régulateur.

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Depuis 2016 et la nouvelle mouture de la loi sur le contrôle des entreprises d’assurance, la BNB a désormais le pouvoir d’imposer des augmentations de tarifs, lorsqu’elle constate des pertes ou un risque de pertes. C’est ce qui s’est passé ici. En l’occurrence, il y a chez DKV un trou de 15 millions d’euros à combler entre les dépenses à couvrir et les primes encaissées.

+5,5 à 9%
La BNB impose à DKV une hausse de tarif "immédiate" sur ses principaux produits, de 5,5% à 9%. Elle impose aussi, pour la suite, des hausses de 1 à 1,6% par an.

La décision de la BNB n’est pas une surprise pour la DKV, puisque la compagnie elle-même avait pris contact avec le régulateur pour lui demander l’autorisation de relever ses tarifs. "Cela tient à la hausse importante et constante du coût des soins de santé en Belgique, alors que l’augmentation des dépenses publiques en la matière est plafonnée", fait valoir Damien de Laminne, secrétaire général de DKV Belgium. "Comme nous assurons une couverture illimitée, nous subissons davantage que d’autres cette hausse des coûts."

Des hausses immédiates et d’autres à suivre

Autre fait marquant, la hausse imposée par la BNB est importante. DKV doit procéder à une hausse immédiate (elle sera d’application à partir du 1er septembre, à la date anniversaire du contrat) de 9% des primes pour les contrats IS, IS+ et IS+ maladies graves (des produits commercialisés avant 2000) et de 5,5% pour les contrats IS2000 (commercialisés entre 2000 et 2015). On parle ici des produits phares de DKV, ceux qui couvrent les frais d’hospitalisation, sans limite et à vie.

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Ce n’est pas tout. Au-delà de cette augmentation immédiate, la BNB impose également pour la suite une augmentation annuelle des primes de 1% pour les contrats A2/A2+ (soins ambulatoires), de 1,1% pour le IS2000 et de 1,6% pour IS, IS+ et IS+ maladies graves. À noter: la BNB n’a pas fixé de limite de temps pour ces hausses annuelles…

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Ces majorations s’ajoutent à celles, appliquées depuis janvier dernier par DKV, sur base de l’indice médical publié en juillet 2016 (+2,23% à +6,45% selon la tranche d’âge). Pour être complet, il est déjà acquis qu’à partir de janvier prochain, la compagnie appliquera une augmentation supplémentaire: l’indice médical 2017 vient en effet de sortir et autorise une nouvelle hausse de 4,34% en moyenne.

Chez DKV, les hausses de tarifs vont donc s’enchaîner comme jamais. Au cours des 5 dernières années, les assurés avaient vu leur prime augmenter de 4,4% en moyenne, selon DKV. Mais, cette fois, c’est l’emballement.

Limites atteintes?

L’approche DKV – rembourser sans limite les frais d’hospitalisation en chambre individuelle – aurait-elle atteint ses… limites? Financièrement, on ne dira pas que l’assureur se porte mal, avec un bénéfice reporté de 149 millions d’euros (à fin 2016). Commercialement par contre, on remarquera que DKV développe de nouveaux produits introduisant des limites dans la couverture. L’an dernier, la firme a lancé une formule ("flexi") dont la base est la couverture des frais d’hospitalisation en chambre double (celui qui veut la chambre particulière paie un supplément par hospitalisation).

Un autre produit ("medi pack") assure le remboursement à 80% des frais pour les traitements ambulatoires (hors soins dentaires) et la couverture illimitée des frais d’hospitalisation mais en chambre double ou commune. La formule "full option" existe toujours mais elle n’est plus la seule.

"Ce sont là de premières étapes pour faire réfléchir le client et l’amener à faire des choix raisonnables", invoque Damien de Laminne. C’est aussi pour l’assureur une manière de limiter les factures à assumer, la chambre double ne connaissant pas les suppléments d’honoraires pratiqués en chambre individuelle.

Parmi les assureurs actifs en hospi, DKV Belgium revendique une part de marché de quelque 65% chez les particuliers et de 22% auprès des entreprises. Si on y ajoute les mutuelles, la firme estime sa part de marché à 20%.

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