On connaît le précepte: vérifiez régulièrement vos contrats d’assurance, en particulier aux étapes clés de la vie pour voir s’ils sont toujours adaptés à vos besoins. Bien sûr, vous pouvez demander à votre courtier de faire le "check", c’est l’idéal. Nous avons fait le point sur les situations qui requièrent votre vigilance. Quelques grands classiques.
En kot (en colocation, ou en appart)
Le principe général est plutôt rassurant: la plupart des contrats d’assurance habitation couvrent le kot de votre enfant, à condition qu’il soit domicilié chez vous. Le kot n’est donc pas forcément couvert et auprès de certaines compagnies, pour que ce soit le cas, il faut demander expressément une extension du contrat. Et il arrive que pour des raisons fiscales, de pension alimentaire ou autre, le jeune soit domicilié dans le kot. Deux points d’attention donc.
La notion même de kot a beaucoup évolué. Le kot luxueux, le petit appart et la colocation n’ont plus rien à voir.
Mais le principal écueil, c’est que la notion même de kot a beaucoup évolué ces derniers temps. "Si un kot au sens traditionnel du terme est couvert, la couverture ne sera peut-être pas suffisante dans le cas d’un petit studio plus cher et d’un certain standing", souligne Patrick Cauwert, CEO de Feprabel (Fédération des courtiers en assurances), recommandant de vérifier les plafonds.
Aujourd’hui, la mode est aux colocations. Les jeunes habitent dans de grandes maisons ou des appartements 4 chambres, ce qui n’a plus rien à voir avec un kot. Bref "on ne peut se fier à la théorie selon laquelle le kot est d’office couvert, estime le spécialiste. Sans compter que votre extension ne couvrira évidemment pas les éventuels colocataires."
En principe, la garantie vol de votre assurance habitation couvre également le "kot", mais parfois en partie seulement. Or, un kot étudiant est une cible de choix pour les cambrioleurs – PC, tablette, smartphone, accessoires techno….
L’assurance auto
C’est le grand classique. "Si votre enfant qui a décroché son permis emprunte de temps à autre votre voiture, faites-le ajouter comme ‘conducteur occasionnel’ dans votre contrat. Cela lui permettra, le jour où il conclura une assurance pour lui-même, d’avoir accumulé de l’expérience et de commencer avec un bonus de non-sinistralité" explique Patrick Cauwert. Pour déterminer le montant de la prime, les compagnies d’assurance tiennent en effet compte de l’âge, de l’expérience et du lieu de résidence du conducteur (on paie plus cher en ville qu’à la campagne). "Si le jeune n’a pas été mentionné dans votre contrat, même s’il a roulé cinq ans sans avoir le moindre sinistre, il n’y aura aucune preuve et il paiera une prime plus élevée", fait-il valoir.
Certains assureurs facturent une surprime et appliquent une franchise supplémentaire en cas d’accident par un conducteur occasionnel.
Le caractère "occasionnel" est évidemment assez aléatoire. "L’usage du véhicule par l’un et par l’autre peut varier selon les jours et les périodes de sorte qu’il n’est pas toujours facile de déterminer qui est le conducteur principal. Mais si les conducteurs potentiels sont repris, les risques de contestation sont quand même limités", assure le spécialiste. Lequel invite à ne pas faire preuve de naïveté. "Dans une famille où les parents ont chacun leur grosse cylindrée depuis des années et où tout à coup on assure une Fiat 500 parce que la fille a eu son permis, il sera difficile de convaincre l’assureur qu’elle n’en est pas la conductrice principale."
La RC familiale
Ce contrat est indispensable car il couvre les dommages causés à autrui. "Pour ces assurances, c’est l’entité familiale qui compte. La formule ‘toutes les personnes vivant sur le même toit’ paraît simple, mais il y a parfois des subtilités au niveau du domicile, des revenus, etc. Par exemple un jeune qui gagne sa vie et est structurellement indépendant fait-il toujours partie de la même entité familiale? Certaines compagnies considèrent que oui, d’autres pas", prévient le CEO de Feprabel.
Dans le même registre, songez à la RC locative. "Le locataire à tendance à penser que si les murs sont assurés par le propriétaire tout est OK. Mais c’est perdre de vue que s’il met le feu, sa responsabilité de locataire sera engagée et que l’assureur du propriétaire se retournera contre lui."
Assurance hospitalisation
Aucun âge spécifique n’est précisé pour qu’un jeune souscrive une assurance hospitalisation. Les enfants restent couverts par la police de leurs parents tant qu’ils restent fiscalement à charge. Il est cependant important de faire figurer votre enfant dans votre police. Ainsi, au moment où il quittera le cocon familial, il aura le droit de prolonger l’assurance hospitalisation à titre individuel auprès du même assureur, sans devoir se soumettre à un examen médical et sans devoir respecter une période d’attente. Si tel est son souhait, il devra toutefois impérativement agir dans un délai déterminé.
Voici par exemple ce que propose AG Insurance.
Vous avez une assurance hospi collective (via l’employeur)? Votre enfant a 105 jours pour informer l’assureur de son intention de prolonger l’assurance à titre individuel. Il reçoit alors une proposition d’assurance sans sélection médicale, qu’il doit accepter dans les 30 jours. Après, il perd son droit à une prolongation individuelle.
Vous avez une assurance hospi individuelle? C’est l’assuré principal (le parent) qui doit informer l’assureur du départ de son enfant (co-assuré) et lui fournir son adresse. L’assureur a 30 jours pour soumettre une proposition d’assurance. Si l’enfant accepte dans les 60 jours, aucune sélection n’est appliquée et la couverture de la police prend cours avec effet rétroactif, à compter du moment où la couverture de l’ancienne police a pris fin. S’il laisse expirer un délai de 105 jours, le jeune perd son droit à cette proposition.