Depuis une quinzaine d’années, nous sommes habitués à effectuer nos opérations bancaires nous-mêmes, sur internet ou sur smartphone. Mais en 2016, il est toujours impossible de gérer son portefeuille d’assurances de la même manière. C’est de ce constat qu’est née la start-up Séraphin, le premier courtier digital de Belgique. "Actuellement, il n’est pas possible d’acheter directement une assurance en ligne. Vous faites une simulation sur un site, et ensuite vous recevez des papiers à signer chez vous, constate Xavier Lombard, le CEO de Séraphin. D’ici fin 2016, il sera déjà possible d’acheter quatre produits d’assurance totalement en ligne. Nous allons en 2017 nous étendre aux produits simples (RC, prévoyance, etc. ) et ensuite aux produits compliqués (voiture, maison, hospitalisation), et même à l’épargne-pension."
L’objectif final? Que les clients puissent gérer tous leurs contrats d’assurance en ligne (ajouter des mètres carrés à une assurance incendie, un enfant à une assurance hospi, résilier un contrat,etc. ). Car derrière le site, se trouvent de "vrais" courtiers agréés par la FSMA. Séraphin travaille déjà avec six assureurs, dont Bâloise et P&V. Dix autres sont dans le pipeline.
"D’ici fin 2016, il sera déjà possible d’acheter quatre produits d’assurance totalement en ligne."
Ensuite, "l’assurtech" compte proposer un service de gestion du portefeuille, avec une revue annuelle des contrats des clients. "Par exemple, il existe une assurance-auto qui est très intéressante pour les conducteurs de plus de 40 ans qui n’ont pas eu de sinistre, explique Xavier Lombard. Mais si vous ne le savez pas, qui va vous prévenir lorsque vous avez 40 ans?" Séraphin ambitionne aussi de s’occuper de la gestion des sinistres en ligne, dans une dernière étape de son développement.
D’ici deux ou trois ans, la start-up belge espère grandir à l’étranger, notamment en France, et n’exclut pas une levée de fonds pour y parvenir. "Mais nous avons envie de rester entre nous le plus longtemps possible", confie-t-il.
Check-up complet
En attendant ces évolutions, Séraphin a lancé un module de check-up d’assurances. En quelques minutes, et après avoir répondu à une série de questions variées, vous obtenez votre score de couverture, identifiez les lacunes et recevez des conseils pour y remédier. Etant donné que les assurances ne sont pas encore disponibles à la souscription en ligne, la signature éventuelle d’un nouveau contrat se fera encore selon la vieille méthode papier.
Digitalisation
La digitalisation – l’un des grands chantiers d’Axa en pleine restructuration – est donc la prochaine révolution qui s’annonce dans le secteur des assurances. "Dans un premier temps, cela se traduit par moins d’emplois, mais dans un second temps, cela va en créer. Le secteur va clairement vers ce type de digitalisation", estime Xavier Lombard.
Quant à ceux qui pensent qu’un courtier digital va diviser par dix le nombre de personnes nécessaires au fonctionnement d’un bureau, "ça serait encore un autre type de révolution! Un courtier digital peut fonctionner avec deux fois moins d’employés. Mais l’assurance reste un métier humain", conclut le CEO.