Si moins de 20% des dépenses de santé (hospitalisation et soins ambulatoires) restent à charge du patient après intervention de la sécurité sociale, le montant a quasi doublé entre 2004 et 2015, ont révélé des chiffres publiés récemment par Ethias. Seuls 6 Belges sur 10 disposent actuellement d’une assurance hospitalisation. Nombre d’entre eux sont couverts via leur employeur, mais ils perdront cet avantage lorsqu’ils quitteront l’entreprise ou prendront leur pension. Or, les dépenses de santé ont tendance à exploser lorsqu’on prend de l’âge!
La loi permet cependant de prolonger votre assurance "hospi" professionnelle sur base individuelle. La continuation doit être demandée dans les 30 jours suivant la perte de l’assurance. Vous conservez alors une couverture similaire, sans questionnaire médical ni stage d’attente, mais la prime risque par contre de bondir de façon spectaculaire, a fortiori quand vous prenez de l’âge.
Pourquoi une telle différence? "C’est très simple, explique Patrick Cauwert, CEO de Feprabel (Fédération des courtiers en assurances et des intermédiaires financiers). L’assurance individuelle en soins de santé inclut une garantie viagère, alors que dans le cadre d’une assurance collective, l’assureur ne doit pas appliquer de prime de vieillissement. C’est une différence fondamentale. En hospitalisation, ce sont en effet les 2 ou 3 dernières années de vie qui coûtent le plus cher. Par exemple, couvrir un jeune de 20-25 ans dans le cadre d’un contrat collectif ne coûtera ‘rien’. Par contre, s’il contracte une police individuelle, qui lui garantit une couverture jusqu’à son décès, le prix sera évidemment totalement différent".
Assurabilité garantie, tarif avantageux
Pour éviter ce scénario coûteux, prenez vos dispositions à temps. Si vous êtes assuré collectivement et que vous voulez avoir la certitude de rester assuré à un prix raisonnable, quel que soit votre état de santé, contractez le plus tôt possible une police d’attente, ou "assurance continuité". Cette police servira à préfinancer une assurance hospitalisation individuelle ultérieure.
Si vous voulez avoir la certitude de rester assuré à un tarif raisonnable, quel que soit votre état de santé à la pension, contractez au plus tôt une police d’attente, ou assurance continuité.
Le jour où vous prendrez l’assurance hospitalisation à titre individuel, vous paierez alors une prime calculée sur la base de l’âge que vous aviez lors de la souscription de la police d’attente. Imaginons que vous souscriviez une police d’attente à 40 ans et que vous prenez votre pension à 65 ans. Vous aurez alimenté la police d’attente durant 25 ans, mais à vos 65 ans, la prime de votre assurance "hospi" individuelle sera calculée comme si vous en aviez 40 ans! Cela fait une sacrée différence. En vertu de ce "gel" de l’âge, plus tôt vous souscrivez une police d’attente, moins la future prime de l’assurance hospitalisation individuelle sera élevée. L’assureur ne pourra en outre ni refuser de vous assurer en raison de vos antécédents médicaux ou de votre âge trop élevé, ni vous imposer le paiement d’une prime exorbitante.
Vous n'avez pas souscrit de police d'attente?
Si vous perdez l’assurance hospitalisation de votre employeur, vous devez solliciter une continuation individuelle dans les 30 jours.
Si vous aviez un contrat auprès d’AG par exemple, "la continuation individuelle se fera sans formalités médicales ni délai d’attente. Par contre, votre prime individuelle augmentera de manière significative et sera même jusqu’à trois fois supérieure au tarif actuel lorsque vous aurez atteint votre 65e anniversaire", met en garde AG Insurance.
Et les enfants?
Un enfant est couvert par la police de ses parents jusqu’à son 25e anniversaire. Il est cependant important de le faire figurer dans votre police. Ainsi, au moment où il quittera le nid, il aura lui aussi le droit de prolonger l’assurance hospitalisation à titre individuel auprès du même assureur sans devoir se soumettre à un examen médical et sans devoir respecter une période d’attente. Si tel est son souhait, il devra toutefois impérativement agir dans un délai déterminé.
Voici, à titre d’exemple, la procédure en vigueur chez AG Insurance. L’enfant peut rester assuré dans le contrat des parents jusqu’à ses 25 ans mais dès qu’il atteint l’âge de 20 ans, il est considéré comme un adulte. La prime du contrat est alors adaptée en conséquence. À ses 25 ans, il a 105 jours pour informer l’assureur de son intention de prolonger l’assurance à titre individuel. Il reçoit alors une proposition d’assurance sans formalités médicales qu’il doit accepter dans les 30 jours. Après, il perd son droit à une prolongation individuelle.