Un nombre croissant de régions italiennes sont en train d'introduire le port obligatoire d'un masque de protection, ou, à défaut, une écharpe couvrant le nez et la bouche, dès que l'on sort de chez soi.
Après la Lombardie, la Toscane a annoncé l'introduction de cette mesure d'ici la fin de la semaine, et l'Emilie-Romagne l'envisage également.
Quid en Belgique?
Il n’y a actuellement aucune obligation de port d’un masque en Belgique. Cependant, dans un communiqué publié lundi 6 avril, la Ville de Wavre encourage ses habitants à en porter un lors de leurs sorties et déplacements nécessaires.
Mais pas n’importe lesquels. "En raison de la pénurie actuelle, les masques de type chirurgical et de type FFP2 doivent être prioritairement réservés aux professionnels de la santé et aux personnes les plus exposées (…) Nous vous encourageons à confectionner des masques alternatifs."
Où trouver des masques?
Comment? Des tutoriels sont disponibles sur plusieurs sites internet, notamment celui du SPF Santé. Ceci dit, si vous n’avez pas le matériel nécessaire pour en fabriquer, il est encore possible d’acheter des masques en pharmacie. Et si ceux-ci sont en rupture de stock, il faudra s’armer d’un peu de patience.
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"J’essaie de me fournir en masques au jour le jour en appelant chaque jour différents fournisseurs", selon le témoignage d’une pharmacienne de Wavre qui préfère garder l’anonymat. "Mais ceux-ci partent rapidement. Fin de la semaine dernière, j’ai reçu dix boîtes de cinquante masques trois-plis (l’autre dénomination des masques chirurgicaux, NDLR). Ce mardi, 12h, il ne me reste quasi plus rien. Et je ne suis pas encore parvenue à en recommander depuis, car je sais que mon principal fournisseur est littéralement dépassé par les commandes. Je vais réessayer demain, la situation varie d’un jour à l’autre."
Afin de pouvoir en fournir à un maximum de monde, cette pharmacienne a décidé de limiter la vente à maximum cinq pièces par famille. Dans une autre pharmacie, située à Rixensart, la distribution se limite à 1 ou 2 masques par personne. "Mais pour des personnes plus fragiles, comme ceux qui doivent se rendre en milieu hospitalier pour une chimiothérapie par exemple, nous faisons évidemment preuve de bon sens en leur en fournissant plus, répond le pharmacien. Ou en leur fournissant des masques FFP2 que nous réservons normalement aux médecins."
Quelles sont les recommandations?
"Il faut vraiment que les gens utilisent leurs masques avec parcimonie, c’est-à-dire, en en mettant uniquement pour aller faire des courses réellement essentielles", insiste la pharmacienne de Wavre.
Elle rappelle également que les masques chirurgicaux ne sont pas une garantie d’être protégé à 100% du virus. "À l’image des masques en tissu, ils permettent néanmoins de se protéger (et de protéger les autres) des grosses gouttelettes."
"Mais attention, un masque peut donner un faux sentiment de sécurité. Donc même si vous en portez un, il faut absolument continuer les réflexes de distanciation sociale."
Y’a-t-il une pénurie?
"La pénurie n’est pas le bon terme", répond le gérant d’une société de fournitures pharmaceutiques de la province de Namur, qui préfère, lui aussi, garder l’anonymat. "Il y a toujours moyen de trouver des masques, mais il faut désormais compter sur des délais de 15 jours. Il n’est plus possible non plus d’en commander en grosse quantité actuellement. Donc par rapport aux pharmacies, ma politique consiste à limiter les commandes tout en leur fournissant la moitié ou le tiers de ce qui a été réellement commandé afin de pouvoir en fournir à tout le monde."
Combien ça coûte?
Le prix public d’un masque trois-plis se situe entre 1 et 1,50 euro. "Mais j’ai appris que des bandagistes à Bruxelles en proposaient au prix de 3 euros", précise le gérant d’une société de fournitures pharmaceutiques.
Pour un masque FFP2, le prix public oscille entre 10 et 12 euros. "Certaines pharmacies pratiquent des prix hors normes, mais il s’agit d’une minorité. Dans l’ensemble, les officines essayent de respecter des marges normales."
Ou ne prennent carrément pas de marge. "Nous avons acheté des masques à un prix atrocement cher, selon le pharmacien de Rixensart. Et nous les vendons quand même à nos clients au prix de 1,50 euro, ce qui ne signifie aucune marge dans notre cas."
À l’avenir?
Ce mardi 7 avril, le Centre de crise interfédéral Covid-19 a défendu des mesures cohérentes sur l'ensemble de la population, notamment quant au port d'un masque buccal. "Les efforts réalisés de façon limitée dans l'espace auront peu d'impact sur la propagation du virus", argumente Emmanuel André en réaction au communiqué de la ville de Wavre.
"Dans le contexte actuel, quand on reste chez soi et qu'on respecte la distanciation sociale, porter un masque ne permet pas de diminuer la propagation de façon importante", rappelle-t-il.
Le port généralisé du masque pourra en revanche être utile quand les mesures de distanciation sociale seront allégées, anticipe Emmanuel André. "Il faudra que ce soit fait de manière cohérente pour que cela ait un impact", insiste-t-il.
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