C’est un pas clair dans la direction de la lutte contre les prix élevés du marché des télécoms que l’IBPT vient de faire.
Et pour cause, force est de constater que, jusqu’ici, les Belges évaluaient mal leur consommation réelle en matière d’internet, télé et mobile, estime le régulateur des télécoms.
Raison pour laquelle il avait lancé dès avril 2009 un simulateur tarifaire permettant à tout un chacun de vérifier s’il payait bien le juste prix pour l’utilisation qu’il fait de son smartphone ou de sa box.
Seul hic, "il est ressorti de notre enquête-consommateurs que les citoyens ne connaissent en fait tout simplement pas cet outil, expliquant sa faible utilisation", nous indique Luc Vanfleteren, membre du conseil de l’IBPT en charge des services aux consommateurs. Quand d’un autre côté, "pour ceux qui le connaissaient bel et bien, il est ressorti qu’il était trop compliqué à utiliser" – de fait, il convenait de disposer du détail sur son usage, passant par le nombre de minutes d’appel au niveau national et international, vers quel pays,… bref, "c’était trop décourageant pour les utilisateurs", résume notre interlocuteur.
"Le Belge pourra vérifier s’il dispose de l’offre idéale ou si d’autres produits sont moins chers ou plus adaptés à son utilisation."
Conscient du problème, l’IBPT a donc récemment lancé un vaste chantier de refonte de son outil, acté dans un récent arrêté royal dont nous avons pu prendre connaissance. Au programme? Un lien automatisé entre l’outil à voir le jour et le profil de consommation des utilisateurs, aux mains des Proximus, Orange, Telenet et autres VOO. En bref, une manière simple pour un consommateur "de vérifier s’il dispose bien de l’offre idéale ou bien si d’autres produits sur le marché sont moins chers ou plus adaptés d’un point de vue qualitatif à son utilisation". Et ce, aussi bien pour les packs que pour le fixe ou le mobile en solo. Un développement s’inscrivant dans le souhait du régulateur d’augmenter la transparence sur le marché des télécoms.
Premiers tests en décembre
À quand une disponibilité effective de ce nouveau simulateur tarifaire? À partir de décembre, un test-utilisateur sera déployé afin de "s’assurer que tout est stable et correspond à ce que l’outil est censé faire", précise-t-on du côté de l’IBPT. Du reste, le lancement officiel de la solution est quant à lui prévu pour début 2019 et sera accompagné d’une vaste campagne publicitaire déclinée à la TV, à la radio et sur les réseaux sociaux.
"Si cela a l’air facile vu de l’extérieur, il faut comprendre que ce n’est pas évident à mettre en œuvre pour les opérateurs, qui doivent créer des liens avec leur base de données clients. Alors, ils utilisent déjà cette base pour leurs factures, mais il convient ici de prendre en compte tout ce qui touche à la confidentialité notamment".
Une difficulté qui touche particulièrement les plus petits opérateurs comme des Mobile Vikings ou Jim Mobile, par exemple.
En effet, "pour eux, ce nouveau développement est moins évident en termes d’effort à consentir, et ce, bien qu’ils disposent de moins de clients de manière générale", conclut Luc Vanfleteren.