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Les milliardaires s'achètent des palaces

Les milliardaires sont de plus en plus nombreux à se faire un "petit plaisir" en acquérant un hôtel de luxe. Face à la crise boursière, les riches ne savent plus quoi faire de leurs liquidités. Ils achètent donc des palaces. Petit tour des propriétaires.
©Visual Press Agency

(mon argent) - La vie de milliardaire n’est pas toujours facile… La brique et les lingots d'or ont toujours été des valeurs refuge en cas de tempête. Mais les immeubles de bureaux et les appartements se font de plus en plus rares et le cours du métal jaune atteint de tels sommets qu’il devient dangereux de parier sur une poursuite de sa hausse. "Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de bonnes affaires à réaliser dans les grandes villes. D'où l'intérêt accru pour l’hôtellerie", expliquait au magazine suisse Bilan Jean-Jacques Gauer, le directeur du Lausanne Palace qui présida jusqu’en novembre les Leading Hotels of the World. "A condition qu'il soit bien géré, un hôtel est en effet un bien immobilier valable et rentable." Certes… mais l’investissement de départ est conséquent.

Le prix d’un cinq étoiles bien situé à Genève ou Zurich peut dépasser le million de francs suisses par chambre. Pour les biens d’exception, de tels "barèmes" ne sont même pas applicables. Un membre éminent de la famille royale d'Arabie Saoudite vient ainsi de débourser 250 millions d’euros pour racheter au fonds américain Starwood Capital le célèbre Crillon (photo ci-contre) et ses 147 chambres situées sur la Place de la Concorde à Paris.

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Une passion...

La passion des rois du pétrole pour les grands palaces n’est pas neuve. Le prince saoudien Al-Walid bin Talal bin Abdulaziz al-Saoud a été l'un des premiers à investir dans ce secteur en rachetant en 1996 Le George V. Il s’est depuis offert l'un des plus anciens palaces de Suisse, l'Hôtel des Bergues, avant de reprendre les 22 Swissotel de la planète dont le Montreux Palace (photo ci-contre).

Le sultan de Brunei s’est quant à lui, bâti un petit empire hôtelier au fil des années. A Paris, il est l’heureux propriétaire du Meurice - le doyen des palaces de la capitale depuis son inauguration en 1835 - et du Plaza Athénée à deux pas des Champs Elysées. Son groupe, baptisé Dorchester du nom du célèbre 5 étoiles londonien, possède également le 45 Park Lane et le Coworth Park en Angleterre ainsi que le New York Palace (photo ci-contre) et l’hôtel Principe di Savoia à Milan. L’hôtel Bel Air et le Beverly Hills Hotel à Los Angeles figurent également dans ce prestigieux portefeuille…

... un investissement...

Acheter un palace est un signe extérieur de richesse et de réussite.

  • Le milliardaire égyptien, Mohamed Al-Fayed, aime aujourd’hui encore répéter à qui veut bien l’entendre qu’il possède toujours les clés du Ritz sur la place Vendôme à Paris.
  • Pour d’autres, acquérir un hôtel de luxe est un investissement presque ordinaire qui doit rester discret. Qui sait ainsi que la richissime famille allemande Oetker possède depuis 1979 Le Bristol à Paris?
  • Certains achats tiennent du coup de cœur. Dona Bertarelli, la sœur d’Ernesto qui a remporté la Coupe de l’America à deux reprises sur ses voiliers baptisés Alinghi, a ainsi racheté en 2003 le Grand Hotel Park à Gstaad qu’elle admirait durant ses séjours aux sports d’hiver en famille.
  • Certaines grandes fortunes profitent également de l’achat d’un établissement prestigieux pour y réunir leurs clients. C’est le cas notamment de l’horloger Pierre-Yves Piaget qui possède le Beau-Rivage à Neuchâtel.
  • D’autres vont même jusqu’à vivre dans leur palace comme le milliardaire allemand Carl-Heinz Kipp qui réside avec son épouse Hannelore au Tschuggen Grand Hotel à Arosa en Suisse. Et quand le créateur de la chaîne de grands magasins Massa, qui a quitté le monde des affaires, s’ennuie dans cette station de ski, il peut aller passer quelques nuits dans l'une de ses autres propriétés: le Carlton Hotel de St Moritz ou l’Eden Roc à Ascona.

... une note salée!

Etre propriétaire d'un palace coûte souvent plus cher que dormir à l’année dans un de ces établissements. Après les avoir rachetés, leurs propriétaires sont en effet souvent contraints de lancer de coûteux travaux de rénovation. Le George V a récemment été "dépoussiéré" grâce à une enveloppe de… 20 millions d'euros. Les travaux au Bellevue de Gstaad (photo ci-contre) auraient englouti 50 millions de francs suisses. Une chambre de palace doit en moyenne être totalement refaite tous les 5 ou 7 ans, à un coût compris entre 150.000 et 200.000 euros.

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Une note salée, sachant que les taux de remplissage de ces hôtels sont généralement peu élevés. Les investisseurs financiers ont donc souvent tendance à tourner le dos à ce type de biens immobiliers. Pas assez rentables, trop coûteux… Ces "tristes" réalités ne préoccupent pas trop les milliardaires qui cherchent avant tout à s’offrir une part de rêve en se payant un "5 étoiles". Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Les pensées de Blaise Pascal s’appliquent aussi à la vie de palace…

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