Selon une enquête réalisée en mars dernier par wikifin.be, le programme d’éducation financière de la FSMA, 90% des enfants qui entrent en première secondaire ont un smartphone. Pour certains parents, le moment est donc venu de trouver le bon plan tarifaire spécial "ado". Car difficile de transposer les besoins en téléphonie mobile d’un adulte à ceux d’un adolescent. Les jeunes sont en effet les spécialistes des communications via des "apps" telles que Facebook, Messenger, What’s App, Snapchat, etc. Ils sont donc moins accros que vous aux appels, voire aux sms, mais sont de grands consommateurs de données mobiles. D’autant plus qu’ils se passent difficilement des réseaux sociaux et utilisent régulièrement les services en streaming de Youtube (vidéo), Spotify ou encore Deezer (musique).
Lorsqu’ils sont en wifi, cela ne coûte rien, mais lorsqu’ils n’ont pas de réseau, c’est la 3G/4G qui se met en marche. La facture peut exploser si vous n’avez pas pris vos précautions... A titre d’exemple, la moyenne de consommation data tourne autour de 1,5 GB par mois. Mais l’été 2016, qui a été marqué par le jeu Pokemon Go, a rendu les utilisateurs encore plus accros. Chez Base, François Bailly, porte-parole explique que l’opérateur est passé, d’une moyenne de 1,3GB/mois pour un abonné actif (qui utilise effectivement la 3G/4G pour surfer) en juin à 1,6 GB aujourd’hui. Il faut dire que Base a boosté l’utilisation des données mobiles en rendant gratuite l’utilisation de Pokemon Go et des principaux services de streaming. Ces actions restent d’ailleurs valables jusqu’à fin septembre.
Mais Base n’est pas le seul à soigner spécialement les amateurs de données mobiles. Tous les grands opérateurs le font, que ce soit en abonnement (postpaid) ou en carte prépayée (prepaid). Et les plus petits opérateurs se distinguent aussi dans ce domaine. Vous êtes donc face à une multitude de choix. Voici une tentative de les hiérarchiser...
Quelle formule?
En général, les enfants qui n’ont pas encore de smartphone mais un téléphone "old school" dont ils se servent uniquement pour téléphoner ou envoyer des SMS ont une carte prépayée, ce qui permet un contrôle total aux parents.
Lorsqu’ils reçoivent un smartphone, les parents commencent à privilégier l’abonnement car les besoins (surtout en data) évoluent. Mais si les offres sont plus intéressantes qu’en prépayé, le budget est moins contrôlé. Cependant, en général, les opérateurs préviennent quand le forfait est presque épuisé. Chez Voo, vous pouvez activer une fonction qui bloque le forfait à partir d’un certain montant de dépassement. Proximus a de son côté développé une offre moitié abonnement, moitié carte prépayée: l’abonnement "Full Control". Si votre enfant a épuisé son forfait, vous pouvez lui ajouter du crédit supplémentaire en rechargeant son abonnement en ligne.
Quelle est la priorité?
"Je pense que ce qui intéresse surtout les jeunes, c’est d’avoir du data, des SMS illimités ou en grand nombre et, ensuite, un peu de minutes d’appel pour certaines situations", explique Alex, qui entre à l’université. "Moi j’ai l’abonnement Dauphin 15 chez Orange. J’ai les SMS illimités, Facebook et Twitter illimités, 1 GB de surf et 2h30 d’appel. Je ne dépasse jamais mon forfait. La plupart de mes copains sont aussi chez de grands opérateurs, avec plus ou moins le même volume de data et de SMS", poursuit-il. De fait, avec un abonnement de 15 euros, Base, Proximus (qui offre aussi Pokemon Go jusqu’à la fin du mois d’octobre) ou Orange proposent quasi la même chose. Selon l’enquête de wikifin.be, le budget moyen alloué aux factures télécoms est justement de 15 euros par enfant.
Mais en cartes prépayées aussi, certains opérateurs sont particulièrement généreux en données mobiles. Ainsi, pour une recharge de 15 euros, Orange offre jusqu’à 4GB de data, 66 minutes d’appel et 5.000 SMS (cela ne fait jamais que... 167 SMS par jour!). Les autres opérateurs sont loin derrière.
Cependant, votre choix sera aussi guidé par l’opérateur chez qui vous êtes déjà client (en raison des packs possibles, des communications gratuites entre même opérateur, etc. ). A cet égard, on épinglera WIGO, la nouvelle offre all-in de Telenet (pour ceux qui habitent en Flandre ou à Bruxelles, selon la commune). "Avec WIGO, l’abonnement mobile devient familial. Le principe: un seul contrat télécom pour toute la famille, ce qui signifie une seule facture pour toutes les communications du foyer. Selon la composition du foyer, WIGO inclut jusqu’à 5 cartes SIM, avec téléphonie et envoi de SMS illimités. Les membres de la famille se répartissent un pot commun de 2, 5 ou 10 Go, selon les besoins de chacun", explique Telenet. Par exemple, pour 120 euros par mois, un ménage bénéficie de la télé, d’internet, de la téléphonie fixe et mobile illimitée en Belgique ainsi que jusqu’à 5 GB de données à répartir entre 5 cartes SIM.
Mais en conclusion, le plus simple est sans doute d’aller surfer sur le site de l’IBPT où vous pourrez déterminer le profil d’utilisateur de votre ado et comparer les offres qui lui conviennent. Pour la consommation mobile particulièrement, le site www.surfmobile.be permet d’évaluer la consommation data potentielle de votre enfant.
Acheter un smartphone avec un abonnement ?
Naturellement, il n’y a pas que l’abonnement ou la carte prépayée de votre ado à financer. Il y a aussi l’engin de ses rêves... Alors il sera sans doute fort tenté par les publicités des opérateurs proposant des smartphones dernier cri à 99 euros en échange de votre signature en bas d’un contrat d’abonnement de 12, voire 24 mois.
Mais attention, l’abonnement proposé correspond-il vraiment aux besoins de votre enfant? Prenons le cas de Proximus, qui offre un iPhone 6S 16 GB à 99 euros aux clients qui optent pour un abonnement à 45 euros pendant 24 mois. Sur deux ans, cela leur coûtera en tout 1.179 euros. Le client qui achète ce smartphone chez Apple paiera 749 euros. S’il prend à côté un abonnement à 45 euros chez Proximus, c’est évident qu’il paiera nettement plus cher en deux ans (1.829 euros) qu’avec l’offre conjointe.
Petite précision importante: l’abonnement à 45 euros de l’offre conjointe est moins généreux que celui à 45 euros "classique": 300 minutes d’appel contre des appels illimités et 3GB de données mobiles contre 4 GB.
Mais plus fondamentalement, on sait que l’adolescent se satisfera sans doute amplement d’un abonnement à 15 euros (1GB de données, des SMS illimités et 120 minutes d’appel). Du coup, si vous lui achetez (ou si vous lui suggérez plutôt d’utiliser le salaire qu’il a reçu de son job d’étudiant cet été!) son iPhone à 749 euros chez Apple et que vous lui prenez à côté un abonnement à 15 euros, le coût total sur 24 mois redescend à 1.109 euros...ce qui est moins cher que l’offre conjointe à 99 euros + abonnement à 45 euros. Avec en plus la possibilité de résilier l’abonnement quand cela vous (lui) chante... En effet, s’il veut résilier son abonnement dans le cadre d’une vente conjointe (car l’herbe est tout à coup plus verte ailleurs), il devra s’acquitter de la valeur résiduelle de son téléphone. Ce qui est tout de suite un peu bloquant...