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Quelles perspectives de remboursement pour les apps de santé?

Les apps de santé, de mesure des performances sportives et liées au bien-être sont parmi les plus téléchargées. Seules quelques-unes, sélectionnées et validées par les autorités, pourront prétendre à un remboursement INAMI.
©ANP XTRA

La plateforme mhealthbelgium.be donne aux citoyens et aux prestataires de soins un aperçu des premières apps d’e-santé qui ont été validées par les autorités. A ce stade, huit apps ont obtenu une validation de niveau 1 (d’une pyramide qui en compte 3), ce qui signifie qu’elles sont "fiables et recommandées". Un premier pas vers une éventuelle homologation en tant que dispositif de santé remboursable par la sécu. 

3 niveaux de validation

Tous les concepteurs d’apps de santé peuvent en effet solliciter une validation, mais la majorité se contenteront d’un niveau 1 ou d’un niveau 2 (l’app devra alors répondre à des critères en termes de sécurité des données, d’authentification, d’interopérabilité et de facilité d’utilisation). "Dans ce cas, ce seront les patients, les firmes (pharmaceutiques notamment), les sponsors, les hôpitaux ou les médecins qui paieront pour leur utilisation, s’ils y trouvent un intérêt", résume le Dr Gilbert Bejjani, président de l’Absym- Bruxelles.

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Le niveau 3 est réservé aux apps qui ont démontré que leur utilisation présente un avantage médico-économique (preuves cliniques et rapport coût/efficacité: baisse des consultations de suivi, du nombre de complications et de réadmissions à l’hôpital). "Ces apps devront contribuer à améliorer la santé (à moindre coût) ainsi que le bien-être des patients et celui des médecins. Pas de les faire crouler sous une masse d’informations à gérer et leur occasionner une surcharge de travail", précise Gilbert Bejjani. Lequel évoque par exemple des cas où "les apps et la téléconsultation éviteraient au patient de devoir se déplacer et au médecin de perdre du temps pour une visite ‘bidon’, comme lorsqu’il s’agit juste de prolonger un certificat ou d’ajuster la médication. Ou les apps via lesquelles le médecin recevrait de l’information ou des données utiles et pertinentes en direct du patient pour l’aider à optimiser son diagnostic, son traitement et son suivi. Mais l’INAMI veut baliser clairement les conditions d’utilisation des apps, pour éviter que l’e-santé ne génère un volume débridé de prestations qui pèserait sur son budget."

5 pathologies prioritaires 

Tous les concepteurs d’apps de santé peuvent solliciter une validation officielle, mais la majorité ne prétendront pas pour autant à un remboursement par l’Inami.

Le point 19 du plan d’action e-santé lancé par la ministre de la Santé, Maggie De Block (Open VLD), sous la précédente législature visait à intégrer les apps mobiles dans le système belge des soins de santé. Lors de la phase d’appel à projets, "priorité a été donnée aux apps qui concernent 5 pathologies responsables à elles seules de 80% des dépenses de l’assurance-maladie (AVC, santé mentale, diabète, douleurs chroniques, maladies cardiovasculaires)", rappelle Olivier Callebaut, Program manager aux Mutualités Libres. C’est donc une partie de celles-là qui sont aujourd’hui dans le pipeline, homologuées, et qui prétendent à un remboursement INAMI. "Pour FibriCheck, app recommandée par la Ligue cardiologique belge et prescrite par des cardiologues, dont l’abonnement coûte 25€/mois, Partena Ziekenfonds a déjà pris les devants: cette mutuelle accorde une intervention de 10 euros par consultation préventive (max. 30€/an) via son assurance complémentaire", indique Olivier Callebaut.

Financement/remboursement

L’élaboration de modèles de financement est en cours. Ce n’est a priori pas un remboursement classique qui est envisagé puisqu’on ne résout pas un problème médical en prescrivant une app. Ce type de dispositif devra plutôt être intégré dans un mécanisme de remboursement (nomenclature, trajet de soins, projet de soins intégré, convention).

Axa lance la téléconsultation

La consultation à distance, autre volet important de l'e-santé, n'a pas encore atteint un stade aussi abouti. Des discussions sont actuellement en cours entre les médecins et l'Inami notamment et si l'hypothèse d'un remboursement par l'Inami dès 2020 a été avancée par certains, à ce stade, rien n'a encore été confirmé.

En attendant, Axa Belgium qui a lancé une étude montrant que 64% des Belges sont ouverts à communiquer en ligne avec un médecin, a pris l'initiative.

A partir de l'automne, l'assureur permettra à ses 500.000 affiliés belges de profiter gratuitement de téléconsultations.

Concrètement, les personnes qui ont besoin d'un conseil médical urgent en l'absence de leur médecin de famille habituelle auront accès dans les 30 minutes à une consultation avec un médecin agréé. Lors de cette consultation vidéo qui se déroulera dans un environnement sécurisé, assure Axa, le médecin pourra établir un diagnostic, donner des conseils et/ou renvoyer le patient vers un confrère.

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8 apps sur les rangs

©FibriCheck

FibriCheck permet de contrôler le rythme cardiaque et détecter les troubles. Validée cliniquement, l’app est prescrite aux patients qui présentent les risques les plus élevés (hypertension artérielle, diabète, maladies cardio-vasculaires, antécédents d’AVC) ou des symptômes particuliers (palpitations, essoufflement, etc.).

Les mesures sont prélevées en plaçant le doigt durant 60 secondes sur l’appareil photo de votre smartphone. Elles sont ensuite envoyées au médecin.

©AirView

Airview sert au dépistage, au diagnostic et à la gestion à distance du traitement des patients souffrant de troubles du sommeil ou d’insuffisance respiratoire.

L’app donne accès à distance aux appareils de traitement et aux informations sur ces appareils.

©Move UP

moveUp est une app de revalidation pour les patients qui ont subi une opération de la hanche ou du genou. Ils reçoivent quotidiennement un programme d’exercices personnalisés, le niveau d’activité recommandé, la posologie des médicaments et des conseils pour optimiser la rééducation.

Les kinés et médecins spécialisés sont en contact via l’app avec le chirurgien qui a opéré. Le patient peut envoyer des questions aux prestataires qui assurent son suivi, grâce aux informations récoltées via un questionnaire et un bracelet intelligent.

©Remecare

RemeCare permet aux patients à domicile de communiquer rapidement avec leur médecin au sujet de leur traitement de chimiothérapie. Ils enregistrent leur prise de médicament et la gravité des effets secondaires du traitement.

L’équipe soignante peut ainsi traiter ces effets et ajuster la posologie. Des études ont montré que cela contribue à une meilleure qualité de vie et à une espérance de vie accrue. Cette app est uniquement disponible sur ordonnance.

©Syndo

Syndo est destinée aux patients atteints d’insuffisance cardiaque/d’un syndrome coronarien aigu et qui ont été traités ou hospitalisées après un événement soudain. La surveillance à domicile s’effectue au moyen d’une balance, d’un tensiomètre et d’un "tracker" d’activité physique, tous connectés à une plateforme.

Le patient reçoit des conseils personnalisés, des rappels pour ses médicaments et un coaching personnalisé pour adapter son style de vie (alimentation, activité physique, réduction du stress, connaissance des symptômes).

©mySugr

MySugr est destiné au suivi des diabétiques de type 1 et 2.

Différentes fonctionnalités les aident à contrôler leur taux de glycémie, à surveiller les glucides, à suivre l’insuline et l’apport d’insuline, à éviter les hyper/hypoglycémies.

©Comunicare

Comunicare accompagne les patients souffrant d’une maladie chronique: information personnalisée sur le parcours de soins, recommandations pour une meilleure qualité de vie, agenda des soins et consultations.

Le patient partage son ressenti et ses paramètres vitaux avec l’équipe soignante pour une meilleure évaluation de la prise en charge thérapeutique. Seulement sur ordonnance.

©Freestyle

FreeStyle LibreLink (à utiliser avec les capteurs FreeStyle Libre) est une app de support au traitement du diabète. Elle permet de contrôler le glucose simplement en scannant le lecteur de glycémie sanguine à l’aide d’un smartphone.

Le patient peut visualiser son taux de glycémie actuel (avec flèche de tendance sur les 8 dernières heures), consulter les rapports de glucose, ajouter des notes pour suivre l’alimentation ingérée, l’insuline utilisée, l’exercice physique, etc. Mais aussi se connecter aux prestataires de soins.

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