"Les frais associés à un compte à vue peuvent varier considérablement selon les services offerts", selon une déclaration du ministre des Consommateurs, Kris Peeters. Les banques mettent notamment en compte des frais pour des cartes bancaires, des retraits auprès d’autres banques et l’envoi d’extraits de compte.
D’ailleurs, l’actualité l’a encore démontré récemment, notamment avec avec bpost banque qui voulait faire payer les retraits auprès de ses propres distributeurs (mais qui s’est finalement rétractée). Ou avec ING qui applique un supplément de 50 cents pour les retraits effectués depuis un distributeur non ING, depuis le 1er janvier 2019, aux détenteurs de son compte à vue gratuit.
Tous ces suppléments font aujourd’hui que le prix moyen d’un compte à vue se situe entre 21,40 euros pour un profil électronique sans carte de crédit et 45,80 euros pour un profil traditionnel avec carte de crédit. Or, en fonction de son profil d’utilisateur et des habitudes de consommation (et par conséquent des services bancaires réellement souhaités), il y a moyen de trouver moins cher.
"Cependant, comparer les comptes à vue était jusqu’ici une activité laborieuse, voire même impossible pour toute une partie de la population pour qui cette démarche revenait à lire dans du marc de café", a ajouté Kris Peeters. C’est pourquoi il a demandé à l’autorité de contrôle financier, la FSMA, de développer un outil en ligne pour comparer les prix des comptes à vue.
Ce comparateur de comptes à vue permet d’obtenir plus facilement un aperçu des tarifs pratiqués par les différentes banques.
Ceci dit, une directive européenne prévoit que chaque Etat membre de l’Union européenne mette à la disposition du public un outil permettant de comparer les frais liés à des comptes à vue. "La Belgique fait donc désormais partie de peloton de tête des pays de l’Union", d’après Jean-Paul Servais, le président de la FSMA.
En pratique
Ce nouveau comparateur est disponible gratuitement depuis le portail "Wikifin", le programme d’éducation financière de la FSMA. "le public peut y trouver d’autres outils pratiques tels qu’un simulateur de comptes d’épargne, un simulateur Héritage et un simulateur immobilier", ajoute Jean-Paul Servais, le président de la FSMA.
Grâce à lui, le consommateur peut indiquer les services dont il souhaite précisément disposer. Il s’agit par exemple du nombre de cartes de débit, du type de carte de crédit, de la quantité de retraits auprès d’autres banques, etc. "Quand vous analysez les conditions tarifaires des banques, il peut y avoir des différences de prix significatives sur des détails comme ceux-là", précise-t-il.
Au bout du processus (qui est relativement rapide et facile), l’utilisateur verra alors s’afficher un tableau résumé des frais relatifs aux différents comptes dressé en fonction de ses préférences. "À chaque profil va correspondre un classement différent. Si au bout du compte l’utilisateur se dit qu’il peut, par exemple, se passer des virements papier pour réaliser des économies, il peut assez rapidement adapter ses préférences et obtenir un nouveau résultat. Il peut donc tester son appétit pour les services bancaires et faire évoluer son profil de consommation, le tout dans un environnement convivial et de confiance."
De fait, l’outil analyse les données transmises par 21 marques bancaires et celles-ci devront informer en permanence la FSMA des tarifs y afférents pour lui permettre de maintenir le comparateur à jour.
Notez que le consommateur peut, en bout de processus, comparer simultanément jusqu’à cinq comptes à vue différents.
Enfin, le ministre Kris Peeters a souliqué que "cet outil s’inscrit dans le prolongement du système Bankswitching qui, depuis l’année dernière, permet aux consommateurs de changer facilement de banque". Par conséquent, "tout comme il est devenu beaucoup plus facile de changer d’opérateur téléphonique ou de fournisseur d’énergie, il en sera de même dans le secteur financier. "
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Concurrence
Depuis des années déjà, Test-Achats, l’organisation de défense des consommateurs, met à disposition de ses membres, comme de ses non-membres, un comparateur en ligne de comptes à vue. L’arrivée du comparateur de Wikifin ne va rien changer. "Notre comparateur est ouvert et il n’est pas prévu de le fermer", selon Julie Frère, sa porte-parole.