Les taux d’intérêts sur les prêts hypothécaires vont augmenter. De combien? A quel moment précisément? Impossible à dire. Mais le retrait progressif du programme de stimulation de l’économie que la Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à annoncer ce jeudi fera augmenter les intérêts à long terme, estiment plusieurs économistes. Or la hausse des taux sur les marchés mène à une augmentation du tarif des prêts hypothécaires…
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Les banquiers centraux sont convaincus, depuis quelques mois, que la reprise économique et la baisse du chômage conduiront à une accélération de la hausse des salaires et à davantage d’inflation.
Les économistes s’attendent à ce que la BCE réduise de moitié le montant des achats mensuels d’obligations et, dans le même temps, qu’elle prolonge le programme d’achat de neuf mois, soit jusqu’en septembre 2018 inclus. Les banquiers centraux sont convaincus, depuis quelques mois, que la reprise économique et la baisse du chômage conduiront à une accélération de la hausse des salaires et à davantage d’inflation. Une hausse des taux directeurs de la BCE n’est pas encore à l’ordre du jour.
Les économistes prévoient une augmentation des taux d’intérêts sur les obligations d’Etat belges à 10 ans de 0,73% hier à quelque 1,25% à la fin de l’année prochaine. Or, les tarifs des prêts hypothécaires suivent, avec un petit décalage dans le temps, l’évolution de ces taux d’intérêts à long terme. Les taux des nouveaux crédits habitation avec une période initiale de plus de 10 ans à taux fixe, s’élevaient en août dernier à 2,12% en moyenne, contre un creux à 1,99% en novembre de l’année dernière.
"Celui qui dispose d’un pouvoir d’achat suffisant ne devrait plus postposer son projet."
Les particuliers qui prévoient d’acquérir un logement "ne devraient pas attendre plus de six mois", estime Peter Vanden Houte, chef économiste chez ING Belgium. Il n’y a pas une urgence absolue. Mais "une hausse des taux est inscrite dans les astres", dit-il.
Johan Van Gompel, expert immobilier chez KBC, partage cette opinion. Non seulement les taux vont augmenter, certes faiblement, mais les prix de l’immobilier devraient continuer aussi à grimper. En général, les habitations diminuent de prix quand les taux augmentent. Mais la bonne conjoncture actuelle, les créations d’emplois et les hausses de salaires devraient neutraliser cet effet. "Celui qui dispose d’un pouvoir d’achat suffisant ne devrait plus postposer son projet", estime Johan Van Gompel.