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"Le zéro déchet nous permet de réaliser 60% d'économies"

Consommer durablement, c’est aussi veiller à produire moins de déchets. En choisissant la voie du "zéro déchet", David Samin et sa famille réalisent des économies substantielles, tout en améliorant sensiblement leur qualité de vie. Astuces et conseils.
©Kristof Vadino

Depuis le mois de novembre, les clients des enseignes Carrefour "peuvent désormais apporter leurs propres sacs à vrac et boîtes réutilisables en magasin pour emballer les produits qu’ils achètent aux comptoirs en service (boucherie, poisson, traiteur)", selon un communiqué de presse. Face à l’engouement d’un nombre croissant de Belges pour la tendance "zéro déchet" (ZD), ce géant de la grande distribution est bien obligé de s’adapter pour éviter la fuite d’une partie de sa clientèle.

Mais pour les convaincus de ce mode de vie, cette démarche pourrait bien venir trop tard. "Depuis que je me suis lancé dans le ZD, je ne fais plus mes courses dans un supermarché", témoigne David Samin, pompier et humoriste à ses heures perdues, qui s’est lancé dans cette aventure il y a plus d’un an et qui partage ses expériences, mais aussi des trucs et des astuces en vidéo (rienneseperdoupresque.com).

Le zéro déchet pour les nuls

Le zéro déchet est un mode de vie qui s’articule autour des "5 R":

  • Refuser ce dont on n’a pas besoin.
  • Réduire toute forme de consommation en adoptant un mode de vie plus simple.
  • Réutiliser pour prolonger la durée de vie des objets utilisés.
  • Recycler ce qui ne peut être évité ou réduit pour donner une seconde vie aux matériaux.
  • Rot (composter en anglais) pour réduire les émissions de CO2 liées à l’incinération de déchets et obtenir en retour un excellent fertilisant pour le potager.

"Je me rends essentiellement dans des magasins bio, où il y a une large sélection de produits en vrac et où, contrairement aux supermarchés conventionnels, il n’y a pas mille choses pour nous tenter. Bien sûr, la grande distribution est en train de réagir en se mettant elle aussi massivement au vrac pour tenter de nous attirer à nouveau dans ses filets, mais ça ne changera rien. Le temps où j’étais un gros pigeon de la société de consommation est révolu. Ces magasins créent des besoins. Or, je ne me laisse plus du tout emporter par des envies, je n’achète plus que par nécessité."

David s’est également mis à fabriquer de plus en plus de produits lui-même! Pourquoi acheter de la chapelure alors qu’un vieux pain fait l’affaire? Ou du cirage alors qu’il suffit d’utiliser une peau de banane? Il réalise même ses bouillons de légumes en cube et les collations de ses enfants!

"Ils adorent les Léo. Or, cette gaufrette est emballée dans du plastique. Chacun de ces emballages individuels est lui-même emballé dans un second emballage… en plastique! On cuisinait déjà beaucoup, mais désormais, on cuisine davantage et en famille, ce qui nous permet de passer encore plus de temps ensemble."

Rien ne se perd ou presque: 9 choses que je n'utilise plus

D’ailleurs, ses enfants n'ont pas du tout été réfractaires à ce nouveau mode de vie. Bien au contraire. "Au début, j’avais cru que ce serait difficile, mais en fait, jusqu’à un certain âge, c’est nettement plus facile de convaincre les enfants que les adolescents ou les adultes."

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"La grande distribution crée des besoins. Aujourd’hui, je ne me laisse plus emporter par des envies, je n’achète plus que par nécessité."

David Samin

Les convaincre de quoi au juste? "Que ce n’est pas normal de produire des déchets!" De fait, depuis qu’il s’est lancé dans cette aventure, David a été traité de tous les noms: "cinglé", "maniaque" et même "bourreau d’enfants". "J’étais considéré comme un extraterrestre, on me disait ‘mais comment tu vis toi, t’es fou ou quoi?’. La plupart des gens réagissent de cette manière car depuis des dizaines d’années, c’est normal pour eux de produire des déchets, mais nous savons que ce modèle n’est pas tenable. Alors, à mon échelle, j’essaie de faire quelque chose pour que cela change, notamment en éduquant les générations futures à trouver normal de ne pas produire de déchets."

Électricité et mobilité dans la foulée

Contrairement à certaines idées reçues, le ZD ne concerne pas que l’alimentation. "Mais c’est en effet par là qu’on commence. C’est un début. Une prise de conscience qui amène ensuite des réflexions sur un tas d’autres domaines. Par exemple, quand on gaspille de l’énergie, c’est aussi une forme de déchet quelque part."

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Toutes ces réflexions ont amené David à prendre davantage de mesures et à adopter des habitudes pour réduire sa consommation d’électricité. Même topo pour ses déplacements. Dans la mesure du possible, pour les petits trajets, il enfourche son vélo. Quand il doit déposer ses enfants dans la commune voisine pour leur cours de dessin, il profite de ce trajet hebdomadaire pour faire ses courses à proximité en les attendant. "J’évite de cette manière des allers-retours inutiles, j’économise du carburant et je gagne du temps pour faire d’autres choses plus tard dans la semaine."

Le ZD correspond à toute une réorganisation de la vie. "Et franchement, c’est cette organisation qui est assez dure au départ. Ça prend vraiment beaucoup de temps! C’est notamment pour cette raison que de nombreuses personnes voient encore le ZD comme une contrainte."

Mais une fois que cette organisation est mise en place, il y a moyen de gagner beaucoup de temps et d’argent!  "Le mois dernier, j’ai calculé que grâce au mode de vie ZD, nous avons économisé deux tiers de notre budget comparé à avant. Bien sûr, c’était un mois relativement normal, où nous n’avons pas dû consentir de grosse dépense particulière. Et puis, il faut dire qu’avant on ne faisait attention à rien, que ce soit en termes de mobilité, de courses, d’énergie ou même de vêtements. Les ménages qui consomment comme nous le faisions il y a plus d’un an pourraient donc raisonnablement économiser 40 à 50% de leur budget en changeant certaines habitudes!"

Au-delà du gain financier (qui est déjà une excellente motivation), David tient à insister sur le temps qu’il a gagné! "Vu que nous dépensons moins au quotidien et que nous avons moins de besoins, mon épouse a pu prendre un mi-temps, ce qui lui permet aujourd’hui de profiter davantage de la vie plutôt que d’attendre la pension pour le faire, dit-il amusé! Et avec l’argent qu’on continue d’économiser chaque mois, on part désormais plus en vacances!"

"Gain de temps, d’argent et de bonheur, le ZD, ce n’est que ça, au-delà bien sûr de son objectif premier: la réduction des déchets, qui sont toujours et encore trop nombreux", conclut David.

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