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4 étapes pour se constituer un patrimoine dès son premier job

Difficile de se constituer un patrimoine lorsqu’on se lance dans la vie active. Mais ce n’est pas mission impossible pour autant. Des petits montants amassés patiemment et placés judicieusement peuvent faire la différence quelques années plus tard et a fortiori à long terme. Semez vos cailloux sur le parcours du patrimoine.
©Eleni Debo

Un jeune diplômé n’abordera pas la gestion de son patrimoine de la même manière qu’un cadre en milieu de carrière ou qu’un retraité. La période des premiers pas dans la vie active se caractérise par des dépenses importantes et une marge de manœuvre réduite pour l’épargne et l’investissement, à supposer que cela figure sur la liste des priorités. Car celle-ci est longue. Il faut tenter de dégotter un emploi, ensuite un logement et le meubler, faire face à une série de frais récurrents incompressibles, puis seulement songer à l’accessoire et éventuellement à "plus tard".

Etape 1 - Établir un budget

Commencez par établir un budget pour mettre en balance vos revenus et vos dépenses. Vous aurez ainsi une vue assez claire de votre marge de manœuvre, ce qui vous permettra de vous fixer des objectifs.

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Quels sont vos revenus?

Vos revenus se composent de vos revenus professionnels, vos revenus financiers si vous avez des économies, vos allocations, etc.

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Quelles sont vos dépenses?

Vos dépenses peuvent être réparties en trois catégories:

  • vos dépenses incompressibles, c’est-à-dire celles qui sont indispensables: frais de logement (loyer ou prêt hypothécaire), frais d’installation (achat de meubles et de biens durables), eau, gaz et électricité, transports, télécoms, alimentation, habillement, assurances (pour la voiture, le logement, la santé)
  • vos dépenses de loisirs: sports, vacances, sorties (restaurant, spectacles, etc.)
  • les impondérables: maladie, perte d’emploi, dépense imprévue liée à la santé, gros électroménager ou meuble à remplacer, accident, dégât, etc.
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Conseil

Avant de songer à épargner à long terme ou à investir, en admettant qu’il vous reste de la marge, il est recommandé de disposer d’un matelas de sécurité. Idéalement, l’équivalent de 3 à 6 mois de salaire. «Encore que ce soit moins indispensable à ce stade que lorsqu’on vit en couple, avec des enfants et une charge de famille et qu’il faut à tout moment pouvoir faire face à la voiture ou la machine à laver qui rend l’âme», nuance Nicolas Cellières, d’Optivy, spécialiste de la gestion patrimoniale.

Etape 2 - Faire des choix

"En général, les jeunes souhaitent avoir un revenu net disponible le plus élevé possible, des avantages en nature – dont la voiture de société — et un maximum de libertés. Ils délaissent par contre l’assurance groupe, l’assurance ‘hospi’ ou d’autres avantages moins visibles. Ils sont plus dans la consommation et prêts à tout mettre dans la voiture ou l’iPhone. Or, un petit effort d’épargne serait bien plus productif", estime le spécialiste de la planification.

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"L’idéal pour celui qui désire développer un patrimoine (dans l’optique du rachat d’une affaire ou de l’acquisition d’un bien immeuble, par exemple) est de se fixer pour objectif d’atteindre le plus rapidement possible un capital de 25.000 euros, grâce auquel on dispose déjà d’un véritable effet de levier".

Certains jeunes peuvent d’ailleurs compter sur l’épargne amassée patiemment par leurs (grands-) parents, qui s’est libérée à leurs 18 ans et qui constitue un solide point de départ. L’occasion de leur rappeler la différence entre un capital investi qui produit des revenus et une dépense qui perd de la valeur (voiture) ou de l’argent dilapidé en une fois (tour du monde)…

Car il faut aussi prévoir. Nicolas Cellières rappelle au passage qu’une assurance groupe (pour autant que son règlement le prévoie) peut également être utilisée pour un projet immobilier. Une façon de pallier le manque de fonds propres, pour financer les frais de notaire par exemple, alors que la plupart des banques rechignent à prêter plus de 80% de la valeur du bien. De nos jours, de nombreux jeunes sont locataires. "Dès qu’ils ont un capital suffisant, ils auraient intérêt à acheter un petit bien immobilier, à l’amortir et à acheter plus tard leur habitation familiale", suggère encore Nicolas Cellières.

Etape 3 - Épargner versus investir

Le fondateur d’Optivy recommande de se fixer des objectifs à court, moyen et long termes et de déterminer ce qui est envisageable. "Chacun a ses propres priorités et besoins. C’est bien pour cela qu’on parle de ‘finances personnelles’", observe-t-il. Ceux qui ont une capacité d’épargne régulière de quelques centaines d’euros par mois, parce qu’ils ont un bon salaire ou qu’ils habitent encore chez leurs parents par exemple, ont intérêt à la faire fructifier.

Quel type d’investissement privilégier?

Le choix du produit dépend du risque que l’on est prêt à prendre et de l’horizon de placement.

  • Le compte épargne classique et les produits à revenus fixes, moins risqués, seront privilégiés pour les montants qui doivent rester immédiatement disponibles ou destinés à un achat programmé.
  • "Les plans d’épargne progressive en fonds ou en actions ne doivent être envisagés que si on a un horizon de placement de 8 à 10 ans", indique Nicolas Cellières. Plus l’horizon de placement est éloigné, plus on peut favoriser les classes d’actifs risqués avec un meilleur rendement potentiel à la clé. À condition de disposer d’un capital dont on sait qu’on n’aura pas besoin rapidement. Car si on est acculé à vendre précipitamment à un mauvais moment et/ou à payer des frais exorbitants, on risque la douche froide.

Étape 4 - Penser à sa pension

"Si vous disposez d’une petite capacité d’épargne de 1.000 ou 1.500 euros par an, commencez par optimiser les placements fiscalement déductibles, suggère Corentin Minne, cofondateur de Pareto Financial Planning. Car grâce à l’incitant fiscal, on est toujours avantagé par rapport à un placement identique".

©Mediafin

Sans compter qu’un effort minimum durant la jeunesse aura davantage d’impact qu’un effort conséquent à un âge plus avancé, grâce à l’effet boule de neige des intérêts composés (des intérêts qui, réinvestis, produisent à leur tour plus d’intérêts). "Si les produits enregistrent une belle performance au début, l’impact sur le résultat final peut être énorme", insiste Wim D’Haese, responsable du conseil en investissement chez Deutsche Bank.

Deux possibilités s’offrent à vous:

→ L’épargne-pension

Soit vous versez un maximum de 960 euros par an (2018) et vous bénéficiez d’un avantage fiscal de 30%. Vous récupérez ainsi 288 euros. Soit vous versez un maximum de 1.200 euros par an et vous bénéficiez d’un avantage fiscal de 25%. Vous récupérez ainsi 300 euros.

→ L’épargne à long terme

Ce système procure également un avantage fiscal de 30%. Pour profiter de cette niche fiscale, vous devez soit souscrire une assurance-vie qui permet d’épargner pour sa pension, soit rembourser un emprunt immobilier. Toutefois, lorsqu’on achète un premier bien immobilier, le panier fiscal est souvent déjà rempli par l’emprunt hypothécaire. "À Bruxelles, on peut cependant combiner les deux! L’emprunt hypothécaire n’est désormais plus déductible, si bien que l’acquéreur conserve la possibilité de bénéficier de l’avantage fiscal de l’épargne à long terme en épargnant pour sa pension", observe Corentin Minne.

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