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Les enfants ont quitté la maison? Revoyez vos objectifs

Quand les enfants ont quitté le nid et que l’emprunt hypothécaire est remboursé, votre budget disponible s’étoffe en effet de quelques centaines d’euros chaque mois, voire plus. Comment profiter de cette manne financière?
©Eleni Debo

Le moment où la maison est payée et où les enfants ont pris leur envol est différent pour chacun. Les uns approchent la cinquantaine, d’autres ont largement passé le cap des 60 ans. Et ce à quoi doivent servir le patrimoine et les revenus supplémentaires est évidemment différent aussi.

"Ce qu’on veut consacrer à chaque objectif dépend naturellement de l’importance du patrimoine et des revenus. On peut vouloir s’assurer de vieux jours sans soucis et aider ses enfants sur le plan financier, mais si le patrimoine n’est pas suffisant, il va falloir faire des choix", précise Kaat Gunst, de la société de conseillers en patrimoine Truncus.

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1. Couler de vieux jours confortables

"La première question qu’on doit se poser est de savoir si on a un capital suffisant pour s’assurer de vieux jours sans soucis. Vos avoirs doivent en premier lieu être la base sur laquelle repose le maintien de votre mode de vie après l’âge de la pension, tout en sachant qu’aujourd’hui les rendements des placements sont faibles", explique Jo Stremersch, financial planner chez Stremersch, Van Broekhoven & Partners. Quand on part à la retraite, c’est la pension légale qui vient remplacer la rémunération. Et en général, cela fait une sérieuse différence. Le montant que vous percevrez comme pension légale peut être calculé sur mypension.be.

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Celui qui veut maintenir son niveau de vie après la pension devra miser sur un capital de pension qu’il se sera constitué via l’épargne-pension, l’assurance groupe chez son employeur ou la pension complémentaire via sa société. En outre, on peut dégager des fonds en vendant certains biens que l’on possède, en utilisant une réserve d’épargne et un portefeuille de placements. "Celui qui ne possède pas de réserves suffisantes pour bien vivre pendant sa retraite devra en premier lieu consacrer la marge financière libérée à étoffer son futur capital de pension, indique Jo Stremersch. Pensez aussi à l’évolution de votre capital après votre pension. Celui qui veut maintenir son capital à niveau et vivre seulement de ses revenus aura besoin d’un patrimoine beaucoup plus grand que quelqu’un qui est prêt à éroder le capital, en tout ou en partie."

2. Arrêter de travailler plus tôt

L’importance du capital nécessaire est immanquablement liée à la question de l’âge auquel vous prendrez votre pension. L’âge de la pension légale sera repoussé ces prochaines années, mais tout le monde n’a pas envie de travailler jusque-là. "Celui qui décide d’arrêter de travailler plus tôt devra financer de sa poche les années jusqu’à l’âge de la pension. En outre, cela fera baisser le montant de sa pension légale. Celui qui arrête de travailler plus tôt ne pourra pas non plus compter immédiatement sur son capital de pension et devra donc libérer une autre source de fonds", explique Jo Stremersch.

3. Garder son habitation ou en changer?

Quand les enfants ont quitté la maison familiale, on se retrouve souvent avec des chambres vides. Plus besoin généralement d’avoir une grande habitation, d’autant que les vieux jours approchent. "Il faut se poser la question si le logement n’est pas devenu trop grand. Veut-on continuer à y habiter?, interroge Jo Stremersch. Souvent, cette période coïncide aussi avec des travaux de rénovation: la salle de bain et la cuisine ont plus de 20 ans et demandent peut-être quelques adaptations. Sans compter qu’à cet âge, les gros électro-ménagers ont tendance à rendre l’âme."

4. Voyager ou acheter une seconde résidence

Plus d’argent à dépenser peut aussi signifier vivre plus confortablement. "Dans la pratique, nous voyons rarement des personnes adopter soudainement un train de vie supérieur. En fait, le mode de consommation évolue généralement avec les années", explique Jo Stremersch. "Nous devons parfois rappeler aux nombreuses familles qui mettent l’accent sur la croissance du capital qu’il faut aussi profiter de son patrimoine", indique Kaat Gunst.

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Lorsque les gens se mettent à dépenser plus à partir de la retraite, c’est souvent pour voyager. Ou pour acheter une seconde résidence afin d’y passer leur temps libre. "Dans ce cas, une seconde résidence peut être vue comme un investissement, mais en sachant qu’il n’y a pas de rendement immédiat. Car en général, l’objectif n’est pas de la louer et elle ne rapporte donc pas de revenus locatifs. Cela rend la vie plus agréable, mais aussi plus chère", prévient Jo Stremersch.

5. Donner un coup de pouce aux enfants

Après leur avoir donné une bonne éducation et une bonne formation, beaucoup de parents veulent que leurs enfants prennent aussi un bon départ dans la vie. Parfois, ils ont pourtant du mal à nouer les deux bouts.

"A des parents âgés de 50 à 65 ans, nous recommandons de ne pas se dépouiller. À cet âge, on a encore pas mal de projets et il faut éviter de se mettre dans une situation où on devrait demander aux enfants de récupérer une partie de ce qui a été donné, conseille Kaat Gunst. En outre, on ne sait pas très bien à quel moment les enfants auront besoin d’un coup de pouce." Pour l’un, c’est au moment où il achète un terrain ou une maison, pour l’autre, ce peut être au moment où il lance sa propre affaire.

"La plupart des parents veulent donner la même chose à chaque enfant, mais le besoin d’argent ne vient pas au même moment pour chacun. C’est pourquoi une piste intéressante est non pas de donner, mais de prêter des fonds, suggère Jo Stremersch. Vous pouvez attacher des intérêts ou non à ce prêt et convenir que le capital devra être remboursé par exemple dans les dix ans. Vous pourrez encore toujours décider de faire un abandon de dette à ce moment-là."

6. Réduire les droits de succession

"Sur la base d’un inventaire de tous les avoirs et des éventuelles dettes, nous calculons les droits de succession qui seraient dus aujourd’hui. Parfois, cela peut chiffrer, mais nous conseillons tout de même de ne pas se laisser aveugler par la fiscalité, estime Kaat Gunst. À l’âge de 50 ou 65 ans, il est souvent trop tôt pour donner beaucoup. D’une part, parce qu’on a encore toute la vie devant soi, d’autre part, parce que les enfants sont encore jeunes, que l’entreprise est encore florissante, etc."

"On peut toutefois gagner du temps en concluant une assurance pour couvrir les droits de succession dus. On conserve ainsi une certaine liberté, puisque l’argent n’est pas encore donné et qu’il reste sur un compte, tout en faisant en sorte que le partenaire et les enfants ne courent pas le risque de devoir débourser des droits de succession exorbitants et d’être contraints du coup de vendre certains avoirs." Ce type d’assurance doit être contracté par les héritiers sur la tête du parent. Il y a des formules qui ne couvrent que le décès soudain par accident ou maladie, d’autres qui couvrent le décès en général.

Il ne faut pas seulement tenir compte des droits de succession dus, mais aussi du partenaire survivant. "Une question qui revient souvent est la protection du partenaire. On souhaite que le partenaire puisse conserver son niveau de vie si l’un des deux disparaît", précise Kaat Gunst.

7. Anticiper des coûts futurs

Il n’y a pas seulement le cas où les enfants viennent frapper à la porte des parents. "Nous vivons de plus en plus vieux et parfois, nos parents ont besoin de vivre en maison de repos et de soins. De plus en plus d’enfants sont appelés à l’aide pour supporter des frais propres à leurs parents âgés", indique Jo Stremersch.

De plus, si les enfants ont quitté le nid familial, ce n’est pas forcément pour toujours. "Après un divorce, il arrive qu’ils reviennent vivre dans la maison parentale ou qu’ils aient besoin d’un coup de pouce pour pouvoir (r) acheter leur propre logement par exemple", selon Kaat Gunst.

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