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Pourquoi vous devez partir de l'hypothèse que vous vivrez jusqu'à 100 ans

Partir à la retraite, c’est avoir plus de temps libre et donc dépenser plus. Mais peut-être aussi tomber malade. Sans oublier qu’il faut rendre la voiture de société et l’ordinateur de l’employeur. Comment éviter que votre pension ne devienne synonyme de se serrer la ceinture?
©Eleni Debo

"Dans une planification patrimoniale, nous partons de l’hypothèse que le client pensionné vivra jusqu’à 100 ans, indique Karl Ruts, private banker chez le gestionnaire de patrimoine Leo Stevens & Cie. Quelqu’un qui atteint déjà un âge respectable a statistiquement beaucoup plus de chances de devenir centenaire que quelqu’un de 30 ans."

Tenez aussi compte qu’il se pourrait qu’un jour vous deviez résider dans une maison de repos et de soins. Plus de la moitié des personnes âgées ne disposent cependant pas de revenus suffisants pour couvrir le coût d’un séjour en maison de repos, constate une étude de Solidaris. D’après cette étude, qui se base sur 3.042 notes de frais individuelles des affiliés de Solidaris, le coût moyen d’un séjour en maison de repos s’élève à 1.562 euros par mois (1.453 euros d’hébergement et 109 euros de frais annexes), alors que le revenu total des personnes âgées n’atteint que 1.353 euros en moyenne. En Flandre, une maison de repos coûte même en moyenne 1.690 euros par mois. Et ce coût ne fait qu’augmenter. Une étude récente de l’agence flamande de la santé, réalisée en collaboration avec la KU Leuven, révèle qu’un séjour en maison de repos coûte aujourd’hui 620 euros de plus qu’en 2016.

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Ne jouez pas avec votre patrimoine

Si vous êtes suffisamment à l’aise financièrement pour faire des placements, soyez particulièrement prudent au moment où vous prenez votre retraite. "Il ne serait pas raisonnable de tout investir en actions, même si d’aucuns vous confirment que la Bourse rapporte plus que le livret d’épargne, indique Karl Ruts. En Bourse, le vent peut tourner. Et si cela se produit, il faut des années pour reconstituer le capital qui est parti en fumée lors d’un krach."

Conseil

Lorsque vous prenez votre pension, il est raisonnable de laisser une partie de vos avoirs sur un livret d’épargne pendant au moins trois à quatre ans. Vous évitez ainsi que votre réserve ne soit touchée par une baisse de cours des actions.

Cette mise en garde semble aller à l’encontre de toute logique d’investisseur. À long terme les actions n’offrent-elles pas un rendement supérieur à un placement sûr, comme le livret d’épargne? Pendant les 50 années de 1967 à 2016, le rendement réel (après inflation) des actions a été de 6,2% par an en Belgique, battant aussi bien les obligations que le cash.

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Mais il faut voir quelle période vous analysez. "Le rendement réel des actions sur la période 2000-2016 a été, après inflation, de 2,9% par an, contre 5,5% pour les obligations et -0,2% pour le cash. Si vous avez pris votre retraite au début du millénaire et avez mis une grosse partie de votre patrimoine en actions à ce moment-là, cela n’a pas été le choix le plus judicieux", précise Karl Ruts.

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Ce qu’il faut, c’est veiller à ce que vos besoins à long terme ne soient pas minés par un investissement en produits trop risqués, comme les actions ou les devises. Plus vous vieillissez, moins il reste de temps pour "vous refaire" après un krach boursier et donc moindre est la partie de vos avoirs que vous pouvez investir en actions.

Mieux vaut par conséquent garder une partie de votre patrimoine à portée de main, même si ce que vous déposez sur un livret d’épargne rapporte aujourd’hui des cacahuètes. "Nous pensons cependant qu’on est à un tournant et que les taux d’intérêt vont lentement remonter pour les placements sûrs", ajoute Karl Ruts.

Selon les private bankers, le temps où vous pouviez profiter avec les obligations d’un coupon annuel ET de cours en hausse est aussi révolu. Aujourd’hui, si les taux d’intérêt montent, les cours des obligations baissent. Les obligations deviennent donc elles aussi un placement à risque si vous devez les vendre en cours de route parce que vous avez besoin de liquidités.

Conseil

Pour éviter de devoir vendre vos obligations avant l’échéance parce que vous avez besoin de liquidités, le mieux est d’acheter des obligations avec des durées différentes, par exemple à deux, cinq, sept ou dix ans. "Et ne les achetez pas trop au-dessus du pair, conseille Karl Ruts. Sinon vous devez récupérer cette prime par le biais des coupons."

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