Vous souvenez-vous de votre premier salaire?
J’étais caissier à Walibi. J’ai épargné la totalité de mon salaire, pour payer mon camp scout.
Êtes-vous dépensier?
Non. Ma première dépense, c’est l’épargne. J’épargne un tiers de mes revenus. Je travaille six jours et demi par semaine. Je n’ai pas beaucoup le temps de dépenser. Et puis mes habitudes ne changent pas, je rachète toujours les mêmes chaussures, les mêmes costumes.
"L’épargne est ma dépense la plus importante. J’épargne un tiers de mes revenus."
Vous n’avez aucun hobby coûteux?
Pas vraiment… Je suis très accro à la lecture. Je lis un, voire plusieurs livres par semaine. Et beaucoup de journaux papier. Mais j’habite Porte de Namur à Bruxelles, et depuis la fermeture des tunnels, la distribution n’est plus très régulière… Sinon, nous avons beaucoup d’activités culturelles. Chaque année, nous accueillons à la maison un candidat du concours Reine Elisabeth.
Olivier de Clippele en 5 chiffres
- 153 BEF: "Lorsque j’ai cassé ma première tirelire."
- 1973: "Achat de mes premières actions à 14 ans. Deux mois plus tard, c’est la guerre du Yom Kippour entraînant une chute généralisée des Bourses…"
- 1983: "Mon service militaire."
- 1986: "Mariage (heureux)."
- 7: "Je ne sais pas si c’est vrai, mais je crois toujours que c’est un chiffre porte-bonheur."
Comment vous déplacez-vous à Bruxelles?
Je suis un cycliste quotidien. La voiture peut rester dix jours dans le garage sans en sortir, d’autant plus que ma femme ne conduit pas. Je prends beaucoup les transports en commun. Je les ai repris dès le premier jour après les attentats du 22 mars. Mais je dois dire que je n’y croise pas beaucoup de collègues parlementaires…
Comment investissez-vous?
Je suis très actif en Bourse. Même si je n’irais pas jusqu’à acheter des actions en Afrique, j’investis à contre-courant. J’ai adopté la technique du "buy and hold", comme Warren Buffett. Quand une action monte trop, environ trois fois le prix auquel je l’ai achetée, je vends la moitié. Je tiens cela à l’œil une fois par semaine.
Êtes-vous un adepte de l’économie de partage?
Non, pas du tout. Cela repose sur un principe de concurrence fiscale déloyale. Je prendrai toujours un taxi à la place d’un Uber. Par ailleurs, je privilégie toujours les restaurants traditionnels et les boutiques classiques. La vente en ligne, ça tue les petits commerces, et par conséquent, cela fait fuir la classe moyenne.
Où faites-vous vos courses habituellement?
Nous faisons nos courses alimentaires dans les commerces de proximité. Faire ses achats dans les grandes "usines", ce n’est pas agréable et c’est stressant. Vu que l’on habite entre la Porte de Namur et l’avenue Louise, notre quartier est plein de supérettes et d’épiciers. Nous achetons au jour le jour, notre frigo est toujours vide.
Comparez-vous les prix?
Oui, mais la qualité et l’accueil sont plus importants. Concernant mes fournisseurs d’énergie, je n’ai pas fait de comparaison, et je n’ai pas changé. Electrabel a fait des efforts dernièrement. Et pour les télécoms, ce sont des coûts relativement faibles. Je ne vais pas me tracasser pour gagner 20 euros à la fin de l’année…
Le conseil
Vous pouvez investir dans l’immobilier jusqu’à l’âge auquel vous pouvez lire Tintin… Ensuite (après 77 ans), il faut être sûr que quelqu’un pourra continuer la gestion de votre patrimoine.
Y-a-t-il des comportements liés à l’argent qui vous insupportent?
Les personnes très accros sur les détails qui viennent d’acheter un bien immobilier à 500.000 euros et qui s’accrochent sur 300 euros lors de la signature des actes. Et les personnes qui pensent qu’elles se font valoir grâce à leur argent. Mais l’argent ne reste qu’un moyen.
Préparez-vous votre pension?
Je constitue un capital davantage pour mes enfants, qui auront des projets, sans doute pas seulement immobiliers mais professionnels aussi. Je ne pense pas que j’arrêterai de travailler à 60 ans. J’en ai 57. Je pourrais travailler encore jusqu’à 77 ans, mais sans doute autrement. Je pense que la cassure travail/pension est une erreur. Il faut pouvoir maintenir les pensionnés dans la vie active, d’une manière ou d’une autre.
Avez-vous une collection?
J’ai plus d’une centaine de cravates. J’en reçois à chaque anniversaire et à chaque Noël.