"Ne dites jamais que vous n’avez pas d’argent, mais plutôt qu’en ce moment, vous n’avez aucune somme disponible." C’est le conseil de l’écrivain néerlandais Gerard Reve, qui n’a pas encore réussi à économiser suffisamment pour réaliser le rêve de sa vie.
Si vous suivez le conseil de Gerard Reve, vous pouvez expliquer avec élégance que vous n’êtes pas encore sur le point de réaliser le rêve de votre vie. Mais les belles paroles ne font pas avancer. Tôt ou tard, vous devrez vous occuper de votre budget. Un plan d’épargne bien ficelé augmentera vos chances de succès.
Mais pourquoi ou plutôt "pour quoi" économisez-vous? Rêvez-vous de vous offrir, dans dix ans, un bateau à moteur pour découvrir des rivages ensoleillés? A moins que vous ne préfériez accumuler un patrimoine suffisant pour profiter d’une retraite sans soucis? Ou êtes-vous simplement à la recherche d’un moyen de compléter vos revenus mensuels? Tous ces objectifs s’inscrivent sur votre propre ligne du temps et exigent une approche spécifique. "Ne pensez pas qu’il existe des produits d’investissement répondant de manière idéale à toutes les situations", prévient Jos De Leeuw de KBC Asset Management.
Combien va vous coûter votre rêve? Grâce à cet outil, sachez combien de mois vous devez épargner pour atteindre un capital final déterminé.
Vous rêvez d’un yacht
Si vous décidez d’acheter votre bateau dans huit ans au plus tard, vous vous fixez un délai précis. Si votre capital doit beaucoup s’étoffer en un laps de temps relativement court, vous serez tenté de prendre davantage de risques. Mais cette stratégie n’est pas sans danger. "Pendant les cinq premières années, optez pour un portefeuille diversifié avec des fonds mixtes. Ensuite, rééquilibrez vos investissements pour réduire les risques. Ceux qui ont pris beaucoup de risques ces dernières années, se retrouveront peut-être avec une petite barque plutôt qu’avec un bateau à moteur", met en garde Luc Aben, économiste en chef de Van Lanschot Belgique.
Ou alors, il faudra reporter votre acquisition. Mais vous n’avez pas toujours le choix. "Un objectif à court terme, dont l’investisseur a absolument besoin, n’est réalisable qu’avec des formules d’épargne et d’investissement défensives. C’est la seule façon d’éviter de mettre vos objectifs en danger. Plus votre horizon d’investissement est court, moins vous pouvez vous permettre de vous exposer aux fluctuations du marché", indique Jos De Leeuw de KBC Asset Management.
Vous rêvez d’un revenu supplémentaire
Vous avez déjà accumulé un joli capital ou hérité d’une somme conséquente dont vous souhaitez peut-être profiter chaque mois. Cette rente mensuelle peut servir à financer des week-ends et city-trips dont vous rêvez. Pour ce faire, il vous faudra partir en quête de produits qui paient un coupon mensuel. Vous ne recevrez rien tous les mois si vous souscrivez à une assurance vie de la Branche 21... dont vous ne pourrez profiter qu’après huit ans si vous voulez éviter de payer le précompte mobilier. Les comptes à terme classiques, qui paient des intérêts une seule fois par an, ne répondent pas non plus à vos besoins. En revanche, certains comptes à terme paient un intérêt mensuel.
Vous rêvez d’une retraite sans soucis
Si vous ne rêvez pas de voitures de sport et que vous n’avez pas besoin d’un revenu supplémentaire, vous souhaitez peut-être simplement disposer d’un capital confortable. Si vous avez un horizon d’investissement a relativement long terme, l’offre de produits sera d’autant plus étoffée. Si vous avez plus de 20 ans devant vous, mais que vous ne disposez que d’un maigre capital de départ, De Leeuw suggère un portefeuille constitué de fonds d’actions très diversifiés. "C’est ce qui offre les meilleures perspectives de rendement, juge-t-il, même si vous devez vous attendre à de fortes fluctuations pendant la durée de vos investissements". Pour une période entre 8 et 20 ans, De Leeuw suggère les sicav et produits de la Branche 23 avec protection du capital. Viennent ensuite les fonds mixtes qui investissent tant en actions qu’en obliga-tions. Le gestionnaire de fonds estime que les formules "avec surveillance du cours plancher" peuvent être intéressantes pour ceux qui disposent d’un capital de départ d’au moins 50.000 euros. "Il s’agit de portefeuilles diversifiés, gérés activement, et s’appuyant sur des modèles mathématiques pour éviter que certains seuils ne soient franchis", conclut-il.