Les holdings, pierres angulaires de votre portefeuille d'actions
Les holdings bien gérés et ayant pignon sur rue peuvent jouer le rôle de pierres angulaires pour votre portefeuille. Vous pouvez ainsi profiter de l’expertise de maîtres en investissements ayant démontré qu’ils pouvaient faire mieux que le marché.
La Bourse de Bruxelles compte plusieurs holdings de qualité accessibles aux investisseurs particuliers. Les avantages sont évidents. Tout d’abord, les holdings investissent dans plusieurs entreprises. En achetant une seule action, vous vous retrouvez indirectement actionnaire d’un portefeuille diversifié. S’il est toujours possible qu’une entreprise tombe en faillite, le risque qu’un portefeuille comprenant des dizaines d’entreprises fasse naufrage est beaucoup plus limité. Avec un holding, vous êtes donc automatiquement protégé contre les catastrophes. Pendant l’année de crise 2020, les holdings belges ont affiché en moyenne de (timides) bénéfices, devançant néanmoins les indices Bel20 et EuroStoxx50.
Le Rallye Boursier commence officiellement le 21 novembre pour se terminer dix semaines plus tard, le 27 janvier 2023. Les participants peuvent investir 50.000 euros fictifs dans plus de 400 actions et fonds et tenter de gagner 10.000 euros bien réels sous forme d'un compte-titres.
La Bourse de Bruxelles compte plusieurs holdings de qualité accessibles aux investisseurs particuliers.
Ensuite, les petits actionnaires peuvent profiter de l’expérience, du know-how et des contacts d’investisseurs expérimentés. Ne sous-estimez pas l’importance de ces réseaux. Par exemple, la famille Boël de Sofina travaille depuis des années avec le légendaire fonds Sequoia de la Silicon Valley et a pu investir précocement dans des entreprises comme Google, WhatsApp et Airbnb, devenues entre-temps des géants. Les holdings familiaux ont un autre avantage: lorsqu’un problème financier apparaît, il est rapidement pris en main, car le patrimoine familial est en jeu. Dans les fonds d’investissement ou les véhicules aux mains des pouvoirs publics, les managers ne travaillent pas avec leur argent et en cas de pertes, ils ne sont pas pénalisés. Par ailleurs, les holdings familiaux sont généralement plus patients. Ils prennent le temps de laisser mûrir leurs investissements et ne vendent pas sous la panique, ce qui garantit de meilleurs rendements à long terme.
Enfin, les holdings offrent des possibilités d’investissement auxquelles les petits actionnaires n’ont pas accès. De nombreux holdings investissent dans des sociétés non cotées (Private Equity), un segment qui n’est ouvert qu’aux investisseurs professionnels.
Choisir
Comment savoir si un holding est solide? Notamment en se référant à son historique, car le passé est souvent un bon indicateur pour le futur. Choisissez des holdings qui font mieux que le marché depuis longtemps et qui ont prouvé leur capacité à créer de la valeur ajoutée pour tous les actionnaires. Le graphique du cours de bourse est souvent une bonne indication. Vérifiez également la composition du portefeuille et rendez-vous sur le site internet des entreprises faisant partie du portefeuille. Si vous pensez que vous n’achèteriez pas personnellement les actions de ces entreprises, laissez tomber. Les holdings qui ne comprennent que quelques participations ou qui investissent dans un seul secteur sont plus risqués que les holdings largement diversifiés.
Si vous aimez percevoir des dividendes, vous avez intérêt à choisir des holdings distribuant de généreux coupons, comme GBL, GIMV ou le holding néerlandais HAL. Les études révèlent cependant que les sociétés d’investissement distribuant de beaux dividendes se comportent moins bien en bourse à long terme. C’est logique, car tout ce qu’ils distribuent à leurs actionnaires n’est pas réinvesti. D’autre part, un endettement élevé peut aussi peser sur le dividende. Il vaut donc mieux choisir un holding peu ou pas endetté, ce qui lui évite de procéder à des ventes forcées lorsque le temps se gâte.
Les études révèlent que les sociétés d’investissement distribuant de beaux dividendes se comportent moins bien en bourse à long terme.
C’est lors des crises économiques que vous pouvez faire les meilleures affaires. En période de vaches maigres, lorsque le pessimisme règne en maître, les holdings se négocient avec des décotes importantes par rapport à leur valeur intrinsèque (la somme de toutes leurs participations moins les dettes éventuelles). Suite à l’optimisme qui a récemment caractérisé la bourse, la décote moyenne des holdings belges diversifiés a fondu pour se situer à 11%, contre 16,3% au cours des huit dernières années, indique KBC Securities. Les investisseurs sont prêts à débourser davantage pour les holdings ayant démontré leur capacité à faire mieux que le marché pendant de nombreuses années. Sofina, Ackermans & van Haaren, GIMV et TINC se négocient même au-dessus de leur valeur intrinsèque.
Mathieu van der Poel
GBL est le plus grand holding de la Bourse de Bruxelles. L’entreprise est contrôlée par les familles Frère et Desmarais et, depuis peu, investit davantage dans des entreprises non cotées et des sociétés surfant sur les nouvelles tendances sociétales, comme un mode de vie sain ou la digitalisation. Malgré tout, la «vieille» économie continue à représenter une part importante du portefeuille, avec des noms comme le fabricant de matériaux de construction LafargeHolcim et le groupe de minerais Imérys. GBL a réduit son dividende pour pouvoir investir davantage. Le groupe a récemment acquis une participation dans un producteur norvégien de saumon et dans le fabricant allemand de vélos, Canyon Bicycles, marque avec laquelle roule le coureur cycliste Mathieu van der Poel.
Sofina occupe la deuxième place et peut se targuer d’être le holding le plus rentable à Bruxelles. Le véhicule de la famille Boël investit dans quatre piliers de croissance: la consommation, la santé, le monde digital et l’enseignement. Le portefeuille est composé à 80% d’entreprises non cotées. Sofina mérite certainement sa place dans les portefeuilles. Il est capable comme aucun autre d’identifier à un stade précoce les entreprises qui deviendront des géants, comme la société indienne Byju’s ou le magasin britannique de produits de beauté en ligne The Hut Group, qui fut en 2020 la plus grande introduction en bourse d’une société technologique jamais réalisée à Londres.
Le holding Brederode investit 50% de son portefeuille en Private Equity et le solde dans de grandes entreprises cotées comme Samsung Electronics, MasterCard ou Unilever. La famille Van der Mersch fait souvent mieux que les indices boursiers. Même si le siège social est à Luxembourg, les actionnaires ne paient que le précompte mobilier belge sur le dividende.
Ackermans & van Haaren adopte une approche différente. Le holding anversois veut être associé à la gestion des entreprises dans lesquelles il investit. Il détient la majorité du capital du groupe de dragage et de construction CFE et est actionnaire de la banque privée Delen et de la banque van Breda. En novembre, AvH a payé le dividende (annulé) de 2019 et continue ainsi à faire partie des «aristocrates du dividende» de la bourse.
Chocolat
Bois Sauvage est le holding qui a le plus souffert de la crise du coronavirus. Le holding de la famille Paquot se compose pour moitié de l’entreprise United Belgian Chocolate Group, avec des marques comme Neuhaus et Jeff de Bruges. Suite à la mise à l’arrêt du tourisme et aux fermetures des magasins, le secteur a beaucoup souffert. Les participations dans Umicore et Recticel ont mieux résisté.
Avec D’Ieteren, vous investissez surtout dans sa filiale en plein essor Belron, spécialisée dans les vitrages automobiles et connue via la marque Carglass. Avec 1,4 milliard d’euros de cash, c’est de loin le holding le plus riche. Mais D’Ieteren est moins diversifié. Outre Belron, il ne comprend que la branche de distribution automobile et Moleskine, le fabricant italien (en mauvaise posture) de petits carnets de notes éponymes. GIMV bénéficie également d’une abondante trésorerie et, avec ses 54 participations – principalement non cotées –, apporte davantage de diversification. Parmi ses participations cotées, on trouve le groupe TINC, qui permet d’investir dans des projets d’infrastructure comme les télécommunications, l’énergie éolienne et solaire et même une prison.
Floridienne combine (agro)alimentaire et chimie, mais le joyau du portefeuille est Biobest, une entreprise de Westerlo, leader mondial dans la protection et la pollinisation de fleurs par des abeilles et autres insectes. En décembre, Biobest a réalisé une importante acquisition aux États-Unis. Si Floridienne introduit sa filiale en bourse, cela pourrait créer de la valeur. Hélas, le cours a beaucoup monté, ce qui réduit le potentiel de hausse à court terme.
Quest for Growth est le plus petit holding d’Euronext Bruxelles. Il s’agit d’une pricaf qui doit, selon la loi, investir dans des entreprises en croissance. Les dividendes qui proviennent des plus-values sont exonérés d’impôts, mais Quest ne peut distribuer les bénéfices que si les pertes sont entièrement apurées.
Et n’oubliez pas les holdings étrangers. À Milan, on trouve parmi les meilleurs holdings le groupe Exor de la famille Agnelli, Italmobiliare et Tamburi. À Stockholm, vous pouvez investir dans des entreprises scandinaves via Investor, Lundberg ou Kinnevik. À Paris, vous pouvez accrocher votre wagon au train Bolloré, Wendel ou Eurazeo. Scottisch Mortgage et AVI Global Trust sont des perles à long terme basées à Londres. Et à Wall Street, avec Berkshire Hathaway, vous pouvez profiter de la sagacité du plus célèbre investisseur, Warren Buffett. Ceux qui ont investi 100 dollars dans son entreprise à ses débuts en 1962 ont vu leur investissement passer à 1,4 million de dollars. Cela démontre qu’avec de la patience, il est possible avec les holdings de tirer les marrons du feu.
● Pendant l’année de crise 2020, les holdings belges ont affiché en moyenne de (timides) bénéfices, devançant néanmoins les indices Bel20 et EuroStoxx50.
● Les holdings offrent des possibilités d’investissement auxquelles les petits actionnaires n’ont pas accès.
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