L’époque où une action était encore un titre de (co)propriété papier d’une entreprise fait désormais partie du passé. Aujourd’hui, vous pouvez acheter les actions d’entreprises cotées en quelques clics, sur votre ordinateur ou votre smartphone, et les revendre quelques secondes plus tard. C’est aussi rapide que cela. Mais derrière cette rapidité se cachent de nombreux processus et facteurs susceptibles d’avoir un impact sur votre rendement.
Ceux qui investissent pour la première fois doivent commencer par ouvrir un compte-titres, car les actions ne sont pas inscrites sur un compte courant ou un compte d’épargne, mais sur un compte spécifique réservé aux "titres". Vous pouvez en principe ouvrir un compte-titres dans toutes les banques, mais les frais connexes peuvent fortement varier d’une banque à l’autre. La première étape consiste donc à trouver la bonne banque. Lorsque vous l’avez trouvée, l’important est de placer vos ordres d’achat et de vente le plus efficacement possible.
1. Choisissez la bonne banque
C’est une étape qu’il ne faut pas sous-estimer, car elle est importante pour votre portefeuille. Une autre raison, c’est que les banques facturent des frais de transfert élevés si vous décidez ultérieurement de changer de banque. Ces frais peuvent monter jusqu’à 150 euros par "ligne" (action). Si vous possédez des actions de 10 entreprises différentes, vous devrez rapidement payer plusieurs centaines d’euros en frais de transfert. Vous avez donc intérêt à ne pas vous tromper.
Dans la plupart des banques, l’ouverture d’un compte-titres est gratuite. Mais derrière cette gratuité se cachent souvent des frais qui peuvent varier considérablement d’une banque à l’autre. Globalement, nous pouvons distinguer deux sortes de banques dans l’univers de l’investissement: les banques traditionnelles – qui mettent l’accent sur la qualité des services et du conseil – et les courtiers en ligne – qui s’adressent surtout aux DIY ("do-it-yourself") souhaitant investir dans des actions sans payer trop de frais. Parmi les courtiers en ligne, on trouve BinckBank, KBC Bolero, Keytrade, Leleux et MeDirect. Certains courtiers étrangers sont également accessibles en Belgique, comme DeGiro. Cet acteur néerlandais est un véritable challenger en termes de prix, mais le revers de la médaille est qu’il s’agit d’un acteur étranger, ce qui signifie que vous devrez cocher dans votre déclaration fiscale la case indiquant que vous détenez un compte à l’étranger. Quel que soit le courtier que vous choisissez, vous devez tenir compte de trois types de frais:
Ceux qui achètent des actions étrangères doivent tenir compte des cours de change et du traitement des dividendes. Votre banque tiendra-t-elle compte des «conventions de double imposition» ou devrez-vous vous-même récupérer par la suite le trop-perçu pour le (double) précompte mobilier?
Droits de garde
Certaines banques facturent des droits de garde pour "conserver" les titres sur votre compte. Ces frais représentent généralement un pourcentage du capital investi. Chez de nombreux courtiers (en ligne), ce service est gratuit. Les banques traditionnelles facturent des droits de garde qui peuvent varier en fonction du type de produit. Si vous détenez des fonds maison, la banque ne facturera généralement pas de frais de garde, mais la conservation des actions sera payante. Chez BNP Paribas Fortis par exemple, les droits de garde pour les actions se montent à 0,242% par an. Si vous détenez des actions d’une valeur de 10.000 euros, vous devrez débourser annuellement 24,2 euros.
Frais de courtage
En plus des droits de garde, on trouve les frais de transaction, qui sont tout aussi importants à prendre en compte. Ces frais sont dus lors de chaque transaction – achat ou vente – portant sur des actions. Ici aussi, les courtiers en ligne sont moins chers. Pour vous donner une idée des différences de prix: si vous achetez des actions en Bourse de Bruxelles pour une valeur de 5.000 euros, vous payerez 3,5 euros de frais de courtage chez DeGiro, 15 euros chez KBC Bolero et 25 euros chez ING (Home Banking).
Ne vous arrêtez cependant pas à ces quelques exemples, car les banques appliquent différentes formules tarifaires qui dépendent également du marché sur lequel vous placez vos ordres et du montant investi. Une banque pourra être moins chère pour des ordres passés sur Euronext Bruxelles et une autre sera plus avantageuse pour des ordres placés sur Wall Street. Faites une estimation à l’avance du type d’ordres que vous comptez passer afin de comparer ce qui est comparable.
Frais divers
Nous arrivons ensuite à la rubrique "frais divers", un nom fourre-tout qui comprend bien plus de choses que vous ne pouvez imaginer. En plus des droits de garde, les banques facturent également des frais de dossier ou des frais de gestion. Belfius fait partie des banques qui facturent des frais de dossier. Ils s’élèvent à 9,075 euros par an.
Par ailleurs, certains frais peuvent vous être facturés si vous achetez par exemple des actions étrangères, comme les frais de change pour les actions cotées dans une devise autre que l’euro, ou des frais de perception des dividendes. Le traitement fiscal peut également varier. Votre banque tiendra-t-elle compte des "conventions de double imposition" ou devrez-vous vous-même récupérer par la suite le trop-perçu lié au (double) précompte mobilier?
Tout ceci illustre pourquoi il est important de lire attentivement les documents tarifaires du courtier avant de faire votre choix. C’est loin d’être une lecture passionnante, mais cela vous permettra d’éviter de mauvaises surprises par la suite.
2. Passez le bon ordre
Le vrai travail – c’est-à-dire l’achat de votre première action – commence lorsque vous avez ouvert votre compte-titres: ici également, vous devez tenir compte de quelques règles de base pour maximiser le rendement de votre investissement.
Réfléchissez bien au montant que vous souhaitez investir dans vos actions. Vu que les frais de courtage sont souvent forfaitaires, il vaut mieux éviter d’investir de petits montants. Pour bénéficier d’une économie d’échelle, il est conseillé d’investir au minimum 2.500 euros par transaction.
L’étape suivante consiste à choisir le type d’ordre. Si vous n’indiquez rien de particulier, votre ordre sera exécuté au prix du marché, ce qui signifie que vous paierez le cours auquel un vendeur est prêt à de défaire de ses titres. Et cela peut parfois réserver de mauvaises surprises, en particulier si l’action suscite beaucoup d’intérêt auprès des investisseurs et que son cours augmente fortement. Dans ce cas, un peu de patience vous aurait peut-être permis d’acheter cette action à un cours inférieur. Idem en cas d’actions illiquides, qui sont moins souvent échangées. Pour ces actions, il existe fréquemment une différence importante entre le cours acheteur – c’est-à-dire le cours auquel un investisseur souhaite acheter – et le cours vendeur – auquel un vendeur est prêt à se séparer de ses actions.
Pour éviter d’acheter vos actions à un cours trop élevé, vous pouvez fixer une limite. Dans ce cas, vous définissez le prix maximum que vous êtes prêt à débourser. Si le cours se situe à 36 euros, vous pouvez par exemple décider que vous êtes prêt à acheter à un cours de 35 euros ou moins si un acheteur est prêt à lâcher ses actions à ce prix. Lors de la revente, il est également conseillé de fixer le prix minimum que vous souhaitez obtenir pour vos actions. La conséquence de ces limites, c’est que vous devrez peut-être attendre plus longtemps avant que votre ordre soit exécuté. Il peut aussi arriver qu’il ne soit jamais exécuté, par exemple si le cours de l’action que vous convoitez monte pendant plusieurs mois et si votre limite n’est jamais atteinte.
Votre réussite ne dépend pas uniquement du bon choix des actions, mais aussi d’une stratégie d’achat et de vente bien réfléchie et cohérente.
Enfin, vous pouvez également placer des ordres "stop-loss". Comme leur nom l’indique, vous pouvez utiliser ces ordres pour limiter vos pertes. Imaginez qu’une action soit en perte de vitesse mais que vous ne souhaitiez pas vendre immédiatement parce que vous espérez qu’elle se reprendra, tout en voulant éviter le risque qu’elle perde toute sa valeur. Dans ce cas, vous pourrez placer un ordre de vente qui ne sera exécuté qu’à partir du moment où le cours de l’action tombera en dessous du seuil fixé.
Exemple:
Vous avez acheté une action à un cours de 50 euros. L’action se négocie aujourd’hui à 39 euros. Vous pourriez placer un ordre de vente en cas de baisse du cours en dessous de 35 euros. Vous enregistrez une perte, certes, mais peut-être moins importante que si vous aviez attendu plus longtemps avant de vendre.
Tout ceci démontre que votre réussite ne dépend pas uniquement du bon choix des actions, mais aussi d’une stratégie d’achat et de vente bien réfléchie et cohérente. Les ordres limites peuvent certainement vous y aider.
Les frais d’achat et de vente d’actions peuvent varier en fonction de la banque. Ceux qui achètent par exemple des actions sur Euronext Bruxelles pour une valeur de 5.000 euros devront débourser 3,5 euros de frais de courtage chez DeGiro, 15 euros chez KBC Bolero et 25 euros chez ING (Home Banking).