À 60 ans, conclure une assurance hospitalisation n’est pas une sinécure. Car plus on est âgé, plus le risque est élevé d’être victime d’un accident cardiaque ou d’être atteint d’un cancer ou tout autre maladie qui exige une hospitalisation. Et qui dit risque plus élevé, dit forcément prime d’assurance plus élevée. Quelles possibilités dès lors s’offrent à vous?
1. Souscrire une nouvelle assurance hospitalisation
Il est bien sûr possible de souscrire une assurance hospitalisation quand on a 65 ans ou plus auprès des mutuelles (Mutualités chrétiennes, Mutualité socialiste, Partena, Mutualités indépendantes et Mutuelle libérale) ou via des compagnies d’assurance traditionnelles (DKV, Ethias, Amma, AG Insurance, etc.).
Exemple
Celui qui a aujourd’hui 65 ans et qui conclut une assurance hospitalisation chez DKV paie une prime annuelle de 625,83 euros, ou 53,72 euros par mois. À 45 ans, la prime annuelle pour le même produit s’élève à 375,22, ou 32,21 euros par mois.
2. Poursuivre la police de l’employeur
Si vous étiez affilié depuis au moins deux ans à l’assurance hospitalisation de votre employeur, vous pourrez poursuivre cette police collective sur une base individuelle le jour où vous prendrez votre retraite.
Avantages
+ La compagnie d’assurance ne peut pas refuser votre affiliation parce que vous êtes trop âgé ou parce que votre état de santé s’est entre-temps détérioré.
+ Vous ne devez pas remplir de questionnaire médical ou respecter de délai d’attente.
+ L’assureur de votre ancien employeur doit vous donner des garanties similaires (mais pas identiques) quant au type de chambre, aux frais ambulatoires ou à l’indemnité en cas de maladie grave.
Inconvénient
- L’assureur peut imposer des primes nettement plus élevées. Selon certains courtiers, elles sont parfois multipliées par cinq, passant de 15 ou 20 euros à 85 ou 100 euros par mois.
Rien ne vous empêche de demander à l’assureur collectif de vous faire une proposition, que vous pourrez ensuite comparer à d’autres offres. Un code de conduite oblige aussi l’assureur de votre ancien employeur à vous proposer une alternative si vous estimez que la prime est trop élevée et si vous le lui demandez. Vous avez 105 jours à partir de votre départ à la retraite pour vous décider.
3. Souscrire une police d’attente
Vous pouvez souscrire une police d’attente, même si vous êtes jeune et affilié auprès d’une assurance hospitalisation via votre employeur.
Avantages
+ Vous payez une prime annuelle jusqu’à votre pension. Plus vous commencez à payer tôt, moindre sera la prime. Hormis l’indexation, la prime n’augmente pas avec l’âge. Vous financez ainsi votre future assurance hospitalisation. Et le jour où vous partez à la retraite, vous paierez une prime moins élevée que celle dont doit s’acquitter un souscripteur de 65 ans, puisque celle-ci est calculée en fonction de l’âge auquel vous avez souscrit la police d’attente.
+ Vous n’avez pas de questionnaire médical à remplir au moment de votre pension.
+ Il n’y a pas de période d’attente.
+ Vous n’êtes pas confronté au problème de l’explosion de la prime quand vous partez à la retraite ni quand vous passez de l’assurance collective de votre employeur à l’assureur chez qui vous avez conclu la police d’attente.
Inconvénient
- Vous vous engagez à vie chez l’assureur auprès duquel vous avez souscrit votre police d’attente. Si vous préférez finalement souscrire une assurance hospitalisation auprès d’un autre assureur au moment de votre pension, vous perdez toutes les primes que vous avez déjà payées.
L’Assurance soins dentaires pas toujours intéressante quand on a un certain âge
L’assurance complémentaire soins dentaires est un produit populaire. Pas moins de 600.000 Belges en ont souscrit une. Sans cette assurance complémentaire, votre mutuelle n’intervient que de façon limitée dans vos soins dentaires.
À première vue, la souscription en ligne d’une assurance soins dentaires représente une sérieuse économie. Mais les plus de 60 ans ont intérêt à bien lire des conditions. Car il n’est pas impossible que dans votre cas, le prix d’achat d’un dentier soit moins élevé que le montant de la prime d’assurance…
Auprès des mutuelles socialistes par exemple, les frais de prothèses et d’implants ne sont remboursés via l’assurance-maladie classique qu’à hauteur de 175 euros maximum. Selon une étude de Partena, le coût d’une prothèse, comme un faux dentier, peut toutefois grimper à 1.700 euros. Pour des implants, la facture s’élève parfois à plus de 3.400 euros.
À première vue, une assurance complémentaire soins dentaires ne semble donc pas un luxe superflu. A fortiori pour les seniors, chez qui les soins dentaires peuvent vite s’envoler.
Hélas, pour les soins dentaires, la même logique s’applique parfois que pour les assurances hospitalisation. Plus vous êtes âgé au moment de la souscription, plus la prime sera élevée.
Exemple
Si vous souscrivez une assurance soins dentaires chez DKV (DKV Smile) à 60 ans, il vous en coûtera 202 euros par an. À 40 ans, la prime n’est que de 124 euros, soit 78 euros de moins par an.
Quelles assurances sont incontournables et lesquelles sont superflues?
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S’y ajoute que les primes peuvent augmenter au fil des ans. Et à partir d’un certain âge, conclure une assurance soins dentaires n’est tout simplement plus possible. Comme chez DKV, où la limite est fixée à 70 ans.
En admettant que vous puissiez encore conclure une assurance soins dentaires, une période d’attente est imposée pour les interventions onéreuses, com-me un implant. Cette période peut varier de six mois à un an.
Enfin, l’indemnité est toujours plafonnée. Bien que DKV promette de rembourser 80% des frais de dentiste, le remboursement se limite à certains montants pendant les premières années du contrat: 300 euros la première année, 700 euros la deuxième année, 1.200 euros la troisième année et 1.500 euros à partir de la quatrième année. Mais pour certains traitements, l’indemnisation maximum est moindre. DKV ne rembourse pas non plus de soins paradontologiques à partir de 65 ans.