Les avoirs placés sur les comptes d’épargne réglementés ont grimpé en 2021 de 4,2 milliards d’euros, pour culminer à 274, 4 milliards, selon les chiffres que nous avons collectés auprès de neuf banques. En extrapolant ce montant à l’ensemble du marché, nous arrivons à des avoirs de quelque 300,05 milliards. C’est la première fois que le seuil des 300 milliards d’euros est dépassé.
Il est probable que l’apport d’argent frais sur les comptes à vue ait été supérieur à celui constaté sur les livrets d’épargne. Belfius et Argenta mentionnent ainsi des augmentations respectives de 15% et 10%. De nombreux épargnants ne prennent plus la peine d’effectuer des transferts de leur compte à vue vers leur livret, puisque ce dernier ne rapporte quasi rien.
Inflation galopante
On peut toutefois s’étonner de la croissance à la fois forte et persistante des avoirs détenus sur les comptes à vue et d’épargne dans la mesure où l’inflation dépasse largement la rémunération des livrets. Ainsi, les prix à la consommation ont progressé en un an de pas moins de 5,71%, alors que la plupart des livrets ne rapportent que 0,11% et que les comptes à vue ne sont généralement pas rémunérés.
L'an dernier, le taux d’intérêt réel (le taux offert moins l’inflation) sur les comptes d’épargne et vue s’est établi ainsi à respectivement -5,6 et -5,7%.
L’an dernier, le taux d’intérêt réel (le taux offert moins l’inflation) sur les comptes d’épargne et vue s’établissait ainsi à respectivement -5,6 et -5,7%. Sur la base des 295 milliards d’euros placés sur les comptes d’épargne et des 100 milliards sur les comptes à vue à fin 2020, le pouvoir d’achat de ces montants a chuté en 2021 de respectivement 16,5 et 5,7 milliards d’euros, soit un total de 22,2 milliards. Cette perte en pouvoir d’achat ne tient pas compte des plus-values que de nombreux ménages ont enregistrées par ailleurs sur leurs investissements boursiers.
Les livrets d’épargne restent très populaires, parce que les montants qui y sont logés sont protégés et immédiatement disponibles. La pandémie a contribué également à la progression des avoirs sur les comptes d’épargne et à vue. Les mesures de lutte contre le covid ont eu une incidence négative sur la consommation des ménages, qui ont ainsi pu épargner davantage.
Les Belges sont cependant toujours plus en quête d’un meilleur rendement pour leur épargne. Ils y sont incités non seulement par la rémunération au plancher des livrets, mais également par la forte progression des bourses. Les fonds d’investissement sont les placements les plus prisés à cet égard. "Nous observons un glissement manifeste des actions et obligations vers les fonds", souligne BNP Paribas Fortis.
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