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C'est la saison des coupons: mode d'emploi

L’approche d’une période de distribution des dividendes attise d’ordinaire l’intérêt d’un nombre accru d’investisseurs potentiels espérant réaliser rapidement un rendement. Mais qu’on y prenne garde. Car, le jour du détachement du dividende, le cours de l’action baisse. Il perd généralement l’équivalent du montant brut du dividende.
©vince

Pour autant que la tendance de fond du marché est haussière, le cours peut se redresser rapidement. Mais dans le cas contraire, on peut devoir patienter un certain temps avant de retrouver totalement sa mise.

Prenons un exemple. L’an passé, l’action Belgacom  avait clôturé la veille du détachement de son coupon à 22,50 euros. Le soir de l’attribution du dividende d’un montant brut de 1,68 euro, son cours était tombé à 21,10 euros. Il n’a pas fallu toutefois plus de deux semaines pour que le cours de cette action revienne à son niveau d’avant le détachement. En 2013, alors que le sentiment sur les marchés n’était pas aussi favorable qu’il y a douze mois, il a fallu attendre plus de six mois pour recouvrer sa mise.

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Acquérir une action à l’approche du versement d’un dividende, n’apparaît donc pas profitable à tous les coups. Vu la performance réalisée par l’action depuis la mi-2013 (+ 100%, soit près de deux fois supérieure à celle du Bel 20), on ne peut écarter qu’elle modère à l’avenir sa cadence haussière. Et cela, d’autant que les Bourses en Europe viennent de connaître leur meilleur premier trimestre depuis près de 20 ans. Les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel, rappelle un dicton fréquemment entendu dans les coulisses des marchés…

AB InBev le champion dans le Bel 20…

Pour revenir aux dividendes proprement dits, les montants totaux qui seront versés aux actionnaires seront une nouvelle fois en progression pour un certain nombre d’entre eux. Dans le Bel 20, pas moins de dix sociétés ont décidé de le relever. Une fois encore, c’est AB InBev   qui est le champion en la matière. En ayant décidé une hausse de 38% de son montant final, il porte à 46,3% le relèvement de son dividende total.

Parmi les autres membres de l’indice à avoir amélioré le niveau de leur dividende, on trouve Befimmo AvHbpostAgeasDelhaizeGBLUCB, et Solvay . Le dividende est resté inchangé pour 7 sociétés, dont EliaColruyt – une première depuis le début de ce siècle –, Umicore  et D’Ieteren.

KBC, qui avait passé le dividende il y a un an, propose cette fois un montant net de 1,5 euro. Comme cela avait été annoncé il y a plusieurs mois déjà, Cofinimmo, Belgacom et GDF  l’ont réduit. Enfin, pour la deuxième année consécutivement, Telenet ne versera pas de dividende.

©Mediafin

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…et CFE en dehors du Bel 20

CFE a augmenté de 74% le montant de son dividende au titre de l’exercice 2014

Parmi les autres valeurs que celles suivies par l’indice phare de la Bourse de Bruxelles, en dehors du Bel 20, certains patrons ont fait montre d’une extrême générosité envers leurs actionnaires. C’est le cas de l’entreprise de construction CFE tombée récemment dans le giron d’AvH. Le montant net de la rémunération de ses actionnaires passe de 0,8625 euro par action à 1,50. Soit un bond de 74% L’action cotera ex-dividende dès le 26 mai, et le montant payé deux jours plus tard.

Fagron (+ 38%), Kinepolis (+ 39% y compris de dividende spécial), Econocom (+ 25%), Lotus Bakeries (14,9%) ou Moury Construct (+ 10%) sont quelques-unes des autres sociétés à ne pas lésiner à gâter leurs actionnaires. À peu près 20% des sociétés cotées à Bruxelles ne versent pas de dividendes. Outre les groupes biotech, il y a MobistarNyrstar, HamonRealDolmenGreenyard FoodsRoularta et Tessenderlo pour ne citer que ces noms.

Vers un retour au dividende chez Telenet et Mobistar?

La saison des paiements des dividendes n’a pas encore commencé que des estimations pour les montants qui seront versés dans un an, circulent déjà. Sans prendre trop de risques de se tromper, on peut prévoir qu’un certain nombre d’entre eux seront encore améliorés.

Cette année, 10 sociétés du Bel 20 ont accru la rémunération de leurs actionnaires. Elles devraient être aussi nombreuses à procéder de la sorte en 2016, prévoient les analystes suivis par Bloomberg. AB InBev compterait une fois de plus parmi les entreprises qui fourniront le plus gros effort. Le brasseur est attendu avec une hausse de 40% de son acompte à 1,05 euro versé à l’automne prochain. Suivraient D’Ieteren avec une hausse de 12,5% à 0,6750 euro et Bekaert de 5,9% à 0,675 euro aussi. Pour GBL, les analystes tablent sur une hausse de 1,8% à 2,13 euros et Delhaize de 3,1% à 1,2375 euro.

Chez bpost, l’acompte pourrait monter à 0,8025 euro. Cela dit, il est bon de rappeler qu’en même temps que la publication des résultats de 2014, le groupe postal a dit"ambitionner d’atteindre un niveau de paiement des dividendes stable" pour cette année. Après deux années de privation, l’actionnaire de Telenet pourrait de son côté espérer percevoir un montant net de 2,25 euros. De même celui de Mobistar qui se verrait attribuer 0,2625 euro.

Pour Belgacom et GDF Suez, les montants resteront inchangés. Notons que l’analyste Ruben Devos, de chez KBC Securities, prévoit une remontée du dividende total de Belgacom à 1,275 euro à l’issue de l’exercice 2017. Tous les montants cités sont bien entendu nets de précompte.

Payout rassurant

Peu d’estimations ont déjà été établies en ce qui concerne les actions qui ne font pas partie du Bel 20. Les analystes visent un coupon de 1,125 euro (+ 6,7%) pour Barco.

Econocom ne distribue que 28% de ses profits attendus en 2015. Ce qui lui donne de la marge pour augmenter son dividende. Même en cas de coup dur

Pour des sociétés comme FagronCFEMelexisEconocomSofina et Lotus Bakeries entre autres, les chances d’annoncer une nouvelle amélioration des dividendes sont plutôt élevées. La part des bénéfices que réalisent ces sociétés dévolue aux versements de dividendes, ce qu’on appelle le payout ou le taux de distribution, est tellement basse qu’elle permet de l’entrevoir. 

Lotus Bakeries compte parmi les sociétés cotées à Bruxelles qui n'ont, à de très rares exceptions, jamais interrompu la hausse de leur dividende.
Lotus Bakeries compte parmi les sociétés cotées à Bruxelles qui n'ont, à de très rares exceptions, jamais interrompu la hausse de leur dividende. ©Photo News

Lotus Bakeries ne réserve que 23% de ses profits estimés en 2015 pour payer un dividende, et Econocom 28%. À de très rares exceptions, toutes ces sociétés n’ont jamais interrompu la progression de leur dividende. Année après année.

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