85.030 euros. Tel était l'actif financier net moyen détenu en 2015 par le Belge. Cet actif net est composé de l'épargne, des placements divers, hors immobilier.
Comme l’an dernier, le Belge figure dans les sommets du classement des ménages les plus riches au monde, apprend-on à la lecture du septième rapport du "Global Wealth Report" d'Allianz. À l'époque, ce montant s'élevait à 84.771 euros.
"Parmi les membres de la zone euro, la Belgique est le seul pays figurant dans le Top 5". En termes d'actifs bruts (dette inclue), la Belgique s'affiche à la 11e position.
Le Belge et son épargne restent donc un duo gagnant. Et davantage aujourd'hui qu'hier. Car d’après les conclusions du rapport, il semble en effet que les bonnes années appartiennent au passé. La croissance du total des actifs financiers se maintient, mais à un rythme moindre. En 2015, elle a augmenté de 4,9% contre une moyenne de 9% les trois années précédentes.
"Le développement des actifs financiers a atteint un point critique", affirme Michael Heise, économiste en chef chez Allianz. "La politique monétaire outrancière perd manifestement tout son impact, même sur le prix des actifs. Par conséquent, la croissance des actifs perd un moteur important. Parallèlement, les taux d’intérêt poursuivent leur chute implacable et s’enfoncent dans le rouge. Les perspectives ne sont pas réjouissantes pour les épargnants."
Le ralentissement de cette croissance touche plus sévèrement l'Europe avec une hausse de 3,2% pour l'Europe occidentale, et les États-Unis (+2,4%). A contrario, les actifs financiers ont progressé de 14,8% en Asie (hors Japon).
Que dire de l'endettement des ménages?
Si on tient compte de l'endettement des ménages belges, l'actif financier brut progresse de 3,9% à 107.880 euros, dépassant légèrement le rythme de la moyenne européenne. Selon les auteurs du rapport, les Belges ont profité de l'augmentation des titres boursiers qui a attiré davantage d'investisseurs. Les dépôts bancaires, les assurances et les fonds de pension ont, eux, connu un ralentissement de leur progression.
"Les Belges ont profité en 2015 de l'augmentation des titres boursiers qui a attiré davantage d'investisseurs. Les dépôts bancaires, les assurances et les fonds de pension ont, eux, connu un ralentissement de leur progression."
L’endettement par habitant s'établit ainsi à 22.850 euros. Il est désormais plus élevé en Belgique qu'en Allemagne (20.300 euros) ou en Italie (15.360 euros). Il reste cependant sensiblement inférieur à celui des têtes de peloton que sont la Suisse (90.220 euros), le Danemark (63.820 euros) et la Norvège (62.650 euros).
Globalement, l’endettement des ménages atteignait en 2015 plus de 38 milliards d’euros. Il dépassait de plus d’un quart le montant enregistré avant l’éclatement de la principale crise financière.
Outre les traditionnels premiers de classe que sont la Suisse et les États-Unis, la liste est désormais dominée par des pays scandinaves et asiatiques. Au classement des actifs financiers bruts, il ne reste en fait qu’un seul pays de la zone euro dans le Top 10 : les Pays-Bas. Et pour cause, les Néerlandais peuvent se vanter de posséder l’un des meilleurs systèmes de pension au monde, avec un rôle prédominant joué par les pensions professionnelles. De quoi favoriser la constitution systématique d’actifs par la population au sens large.