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Les coopératives distribuent à nouveau un généreux dividende

La plupart des sociétés coopératives distribuent cette année un dividende inchangé par rapport à l’an dernier. Dans un environnement de taux bas, ces dividendes pourraient être tentants pour certains candidats investisseurs, mais il convient de rester prudent: ce n’est pas un investissement sans risque.
©© Zoonar/SEIFERT BIRGI

Les actions de sociétés coopératives sont généralement considérées comme plutôt défensives. Car, contrairement aux actions ordinaires, elles conservent, dans des circonstances normales, leur valeur nominale et le capital est ainsi garanti. Chaque année, elles distribuent par ailleurs un dividende dont une partie est exonérée de précompte mobilier (lire encadré ci-contre).

Pour l’exercice 2018, les banques coopératives Cera et Crelan distribuent un dividende inchangé de 3% (voir tableau). Plusieurs coopératives actives dans les énergies alternatives maintiennent également leur dividende. Chez CLEF et Energiris, il s’élève à 3%, chez Allons en Vent, il atteint même 6%, tandis qu’il progresse encore auprès de Courant d’air (de 4 à 5,5%).

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©MEDIAFIN

Ceci dit, il existe des exceptions. Par exemple, la coopérative Ecopower ne distribue pas de dividende cette année, car l’an dernier, elle a enregistré, pour la première fois, une perte de 1,25 million d’euros. Dans le rapport de son assemblée générale, Ecopower justifie cette décision par plusieurs éléments, dont, notamment, les derniers effets de la suppression de l’électricité gratuite en Flandre et la contribution au fonds énergétique pour laquelle trop peu de provisions avaient été prévues.

Le troisième groupe de coopératives, celles spécialisées en microcrédits, a également maintenu le dividende. Alterfin, qui compte plus de 6.000 coopérateurs, a distribué en 2019 un dividende de 1%, contre respectivement 2,5 et 0,75% chez Incofin et Oikocredit.

Investissements durables

L’intérêt de ces coopératives, c’est qu’elles ont d’autres avantages que la seule exonération du précompte mobilier sur le dividende. Les coopérateurs bénéficient également d’une réduction d’impôts (limitée) sur le montant investi.

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Fiscalité
Récupérer le précompte mobilier

Les dividendes sur les actions coopératives sont exonérés de précompte mobilier dans certaines limites. Jusqu’en 2018, les coopérateurs percevaient les dividendes bruts, mais depuis l’an dernier, ils reçoivent le dividende net après déduction des 30% de précompte, qu’ils peuvent récupérer via leur déclaration fiscale.

Pour l’année de revenus 2018, 640 euros de dividendes de coopératives et d’actions cotées en Bourse sont exonérés. Pour 2019, ce montant est relevé à 800 euros maximum, ce qui permet de récupérer 240 euros via sa déclaration fiscale.

Mais leur principal atout, c’est qu’en plus d’un rendement financier, elles visent aussi un rendement social. Elles sont donc une bonne façon d’investir de manière totalement durable. Les coopératives utilisent leur capital pour accorder des crédits à de petits projets dans des pays en développement, comme à un pêcheur ou une couturière.

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Dans ce contexte, les risques doivent être pris en considération. Le risque de crédit – en d’autres termes, la probabilité que les prêts ne soient pas remboursés – est examiné en profondeur. Des garanties sont souvent prévues dans le contrat de crédit.

Energies alternatives

Parmi les coopératives actives dans les énergies alternatives, il est important de s’informer sur la façon dont votre argent sera investi. Dans un premier cas de figure, elles investissent en capital dans un projet via une société de projet (ce qui fait que vous devenez propriétaire de l’outil de production).

Dans un second cas de figure, votre argent est utilisé pour accorder des prêts subordonnés. Par exemple, une coopérative qui est parvenue à amasser du capital mais qui se retrouve sans projet fait un prêt à une coopérative qui a un ou plusieur(s) projet(s) mais pas nécessairement les fonds pour le(s) réaliser. "Le prêt est dit ‘subordonné’ parce qu’il est remboursé en dernier (juste avant les actionnaires) en cas de liquidation de société, explique Johanna D’Hernoncourt, de l’Apere (l’Association pour la promotion des énergies renouvelables). Il s’agit d’un placement un peu plus risqué qu’un prêt classique (bancaire) et donc mieux rémunéré. On parle parfois de ‘quasi capital’ pour ce type de prêts."

Par ailleurs, dans la plupart des cas, les actionnaires des coopératives actives dans les énergies alternatives sont également clients et bénéficient parfois d’un tarif préférentiel. En effet, ceux qui acquièrent des parts dans une coopérative associée à des fournisseurs d’énergie comme Cociter en Wallonie, Energie2030 à Bruxelles et Ecopower ou Wase Wind en Flandre (c’est-à-dire ceux qui ont obtenu une note de 20/20 au dernier classement des fournisseurs d’électricité 100% verte de Greenpeace) auront droit à une réduction sur leur facture d’énergie.

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Actions illiquides

Dans la plupart des cas, il est possible de souscrire des actions d’une coopérative à tout moment. En moyenne, selon la coopérative, le prix des actions varie entre 50 et 1.000 euros.

La loi sur les sociétés coopératives définit les règles du jeu pour les coopérateurs demandant un remboursement total ou partiel.

Par contre, il est beaucoup plus difficile d’en sortir. La loi sur les sociétés coopératives définit les règles du jeu pour les coopérateurs demandant un remboursement total ou partiel. Si la demande de sortie est introduite pendant le premier semestre, le capital sera remboursé à l’actionnaire après l’assemblée générale de l’année suivante. Si la demande a lieu pendant la seconde partie de l’année, le remboursement devra attendre l’assemblée générale deux ans plus tard. Dans certaines coopératives, en particulier dans le secteur des énergies alternatives, il existe même une période de "lock-up". Dans ce cas, les coopérateurs ne peuvent revendre leurs parts qu’après l’expiration d’un délai de cinq à six ans par exemple.

"En pratique, cependant, le conseil d’administration peut faire un appel au sein des coopérateurs pour qu’un rachat/transfert de(s) part(s) du coopérateur sortant puisse se faire à plus courte échéance et que le capital soit libéré plus rapidement", nuance Johanna D’Hernoncourt.

Par ailleurs, la limite d’investissement de 5.000 euros par coopérative saute dans les cas où une coopérative rédige une note d’information plutôt qu’un prospectus dans le cadre d’un appel à projet. Certaines coopératives limitent quand même le nombre d’actions qu’un actionnaire peut souscrire, ce qui réduit la possibilité de profiter d’un dividende intéressant.

Ceci dit, les dividendes distribués par une coopérative sont toujours limités à 6%. Cette limite a été instaurée pour garantir à la coopérative la conservation d’une partie de ses ressources et ainsi permettre une gestion quotidienne capable de financer ses projets.

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Prêt à investir dans l’énergie?

si vous êtes tenté par les avantages, plus nombreux, d’un investissement dans une coopérative active dans les énergies alternatives (dont une réduction sur le prix de votre énergie), surfez sur la plateforme Coopérative à la Carte (coopalacarte.be).

Celle-ci recense plusieurs dizaines de projets d’investissements émanant de 23 coopératives actives dans des filières variées de l’énergie durable. "Depuis sa création en 2017, son succès se maintient avec pas moins de 465.000 euros de promesses d’investissement enregistrées", d’après Nathalie Gilly, la porte-parole de l’Apere.

Attention, d’ici la fin de l’année, cette plateforme sera remplacée par un outil réalisé conjointement avec FinancitéFairFin. Pour rappel, son label de qualité certifie que le produit finance des activités génératrices d’utilité sociale et/ou environnementale en se basant sur des critères sociétaux.

… ou auprès d’un nouvel opérateur télécom?

À partir de septembre 2019, Neibo, un nouvel opérateur mobile virtuel (qui utilisera le réseau orange) débarquera sur le marché.

Prendre une part (20 euros) dans cette coopérative vous donnera droit, ici aussi, à un tarif "coopérateur". C’est-à-dire une réduction sur le prix de votre abonnement. Neibo s’engage d’ailleurs à proposer plusieurs types d’abonnements, dont les tarifs seront alignés sur ceux du marché.

… ou dans l’alimentation bio?

Il est possible de devenir coopérateur d’enseignes comme Färm, Bees Coop ou Woocoop. Mais réaliser ce type d’investissement, c’est aussi s’engager à participer au bon fonctionnement de la coopérative en travaillant pour elle environ 3 heures par mois.

Toutefois, une coopérative a décidé d’aller à contre-courant. Il s’agit de la coopérative Färm, de Louvain-La-Neuve (qui est en fait un affilié). Chez elle, il est possible de devenir coopérateur (et de bénéficier de réductions de prix dans le réseau de magasins Färm) sans nécessairement devoir travailler. Pour cela, il suffit d’acquérir une ou plusieurs parts à 29 euros.

Selon son fondateur, Olivier Van Cauwelaert, la distribution d’un premier dividende aura lieu en 2020. "Nous venons tout juste d’atteindre l’équilibre financier", a-t-il conclu.

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