Les personnes qui mettent un bien immobilier en location par le biais d’Airbnb ne peuvent pas bénéficier du régime fiscal du revenu d’appoint exonéré d’impôts. Si ce régime s’applique en principe aussi aux revenus tirés d’une activité de l’économie collaborative, le célèbre site de mise en location de biens de particuliers ne dispose pas de l’agrément requis à cette fin. Les revenus relatifs à une mise en location Airbnb sont donc imposés selon les règles fiscales " normales ".
Trois types de revenus
Trois types de revenus sont à distinguer selon qu’ils soient issus de la mise en location de la chambre, des meubles et de services supplémentaires tels qu’un petit-déjeuner. Vous pouvez mentionner la subdivision entre les trois types de revenus dans le contrat de location.
La mise en location d’un bien sur Airbnb n’est jamais exonérée d’impôts.
Si vous ne le faites pas et mentionnez un prix " tout compris ", le fisc part du principe que 20% de la rémunération totale relève des " revenus divers " et les 80% restants de la mise en location de la chambre et des meubles. Et ces derniers sont subdivisés à leur tour en 40% de revenu mobilier (pour les meubles) et 60% de revenu immobilier (pour le bâtiment).
Trois régimes fiscaux
Chaque type de revenu est imposé différemment :
1. Revenu immobilier tiré de la mise en location de la chambre
Pour la mise en location d’un bien immobilier à des particuliers, il suffit d’indiquer le revenu cadastral. Vous pouvez en réduire le montant au prorata de la partie de l’habitation totale que vous mettez en location et du nombre de jours calendriers concernés en 2019. Vous serez imposé sur la part réduite du revenu cadastral indexé, majoré de 40%. Il sera imposé à votre taux d’imposition le plus élevé, qui va de 25 à 50% (plus les centimes additionnels communaux).
Dans le cas de la mise en location d’une résidence secondaire, vous devez de toute façon indiquer le revenu cadastral et cette opération n’est pas considérée comme un revenu supplémentaire.
2. Revenu mobilier tiré de la mise en location de meubles
Si vous mettez en location un bien meublé, cela vous procure un revenu mobilier. Vous pouvez déduire de vos revenus bruts des charges forfaitaires à hauteur de 50%. Sur le solde, vous payez 30% d’impôts (plus les centimes additionnels communaux), sauf si l’imposition aux taux progressifs normaux est plus avantageuse.
3. Revenu divers
Si vous prestez également des services supplémentaires, tels que le nettoyage et le petit-déjeuner, ils vous procurent un revenu divers qui est imposé à 33% (majoré des centimes additionnels communaux). Même si vous pouvez prouver des frais réels et que la loi ne prévoit pas de forfait, en pratique le fisc accepte généralement un forfait de 20%.
Attention : s’il s’agit simplement d’une mise en location unique ou occasionnelle, comprenant des services tels que le nettoyage et le petit-déjeuner, le fisc peut estimer que l’ensemble des revenus/du loyer comme un revenu divers, imposé au taux fixe de 33% (majoré des centimes additionnels communaux). En revanche, si la mise en location sur Airbnb est régulière, il n’est pas exclu que le fisc qualifie l’ensemble des revenus comme un revenu professionnel, soumis aux taux progressifs.
Les codes à utiliser dans votre déclaration d’impôts diffèrent selon le type de revenu. Pour les revenus tirés de la mise en location du bâtiment, vous indiquez le revenu cadastral au cadre III. " Revenus de biens immobiliers " aux codes 1106/2106. Le revenu mobilier issu de la location des meubles est à mentionner au cadre VII. " Revenus de capitaux et biens mobiliers " aux codes 1156/2156. Et, enfin, vous indiquez le revenu divers dans la partie II. de votre déclaration, plus précisément au cadre XV. " Revenus divers " aux codes 1200/2200.