(mon argent) – Dans son nouveau livre The Little Book of Sideways Markets, Vitaliy Katsenelson avance que les huit à dix ans à venir se caractériseront par des marchés boursiers en dents de scie, dits "sideways", menant à une évolution globalement horizontale. L’auteur s’appuie sur l’historique des cotations des 100 dernières années, conjugué à la valorisation actuelle des marchés d’actions.
Entre 1982 et 2000, les cours de Bourse ont fortement progressé. Pour ramener le rapport cours-bénéfice dans la moyenne, les marchés connaîtront sans doute encore l’une ou l’autre secousse, comme à la fin 2008 – début 2009. Et ce n’est qu’ensuite que l’on pourra de nouveau envisager une croissance insouciante et durable.
Rien n’oblige, dans l’intervalle, à demeurer sur la touche. On peut en effet s’assurer un rendement significatif en suivant une stratégie d’investissement disciplinée basée sur les règles suivantes.
Oser acheter et vendre
Ce n’est un secret pour personne que l’art de la Bourse repose sur le binôme "acheter bas et vendre haut". Hélas, de nombreux investisseurs ont tendance à s’attacher à leurs placements. Ces adeptes de la stratégie "buy and hold" qui refusent obstinément de se défaire des actions dites de "bon père de famille" vont assurément au-devant de nouvelles déconvenues.
Ne pas attendre le moment idéal
Le timing est crucial pour les investissements en actions. Or, il y a souvent un temps de retard. Lors d’une hausse de la Bourse, la progression la plus dynamique s’est peut-être déjà produite au moment où l’investisseur moyen se réveille. À l’inverse, lorsque les cours se tassent, nombreux sont ceux qui subissent de sérieuses pertes avant de se rendre compte qu’il est temps de vendre. En se limitant à vendre et acheter des actions individuelles sur la base des ratios d’évaluation fondamentaux, sans tenir compte de l’orientation du marché, l’investisseur s’assure de substantiels gains de temps et d’argent.
Viser les bonnes marges de sécurité
Le critère ultime pour l’achat et la vente de titres doit être la marge de sécurité. Graham et Dodd, les pères de l’investissement axé sur la valeur, définissent la marge de sécurité comme la différence entre la valeur intrinsèque de l’action et le prix coté en Bourse. Cela s’exprime explicitement, entre autres, dans un rapport cours-valeur comptable resserré. Implicitement, une marge bénéficiaire et une croissance du bénéfice élevées contribuent à la sécurité de l’action. Les entreprises présentant une marge de sécurité réduite, autrement dit un ratio élevé cours-valeur comptable et une faible rentabilité, sont à éviter.
Tenir compte du dividende
Un marché à évolution latérale ou sideways se caractérise par la faible différence de cours entre le début et la fin de l’horizon de placement, abstraction faite des mouvements se produisant entre-temps. En conséquence, sur de telles périodes, le rendement global pour l’actionnaire provient généralement à 90% de la valeur cumulée des dividendes. De plus, la distribution fréquente aux actionnaires offre une protection contre l’inflation. On préférera donc les entreprises qui versent un dividende en augmentation.
Miser uniquement sur la qualité
À travers le monde, des milliers d’entreprises sont cotées en Bourse. Pour autant, il n’est pas toujours facile de trouver des actions qui satisfont tous les critères. On évitera néanmoins de se laisser séduire par des titres de moindre qualité, étant donné le risque accru de résultats décevants. Mieux vaut se replier temporairement sur un compte d’épargne dans l’attente du bon moment. Car, sur un marché horizontal, les opportunités finissent toujours par se présenter.