Le site fédéral mypension.be permet aux citoyens d’avoir un aperçu de ce qu’ils peuvent espérer recevoir à titre de pension légale. Il précise la date à laquelle ils y auront droit et l’impact éventuel d’un départ anticipé à la retraite. Le site mentionne à la fois les montants bruts et nets. Pour calculer ces montants, le système se base sur une carrière "fictive" jusqu’à la date de départ à la retraite, explique-t-on au département Communication du Service fédéral des pensions (SFPD). Ce calcul part du principe que vous travaillerez jusqu’à l’âge légal de la retraite et que vos conditions d’accès ne seront pas modifiées.
Mais ces montants vous donnent davantage une (bonne) indication qu’un chiffre précis. Le montant sera d’autant plus conforme à la réalité que vous vous rapprocherez de l’âge de la retraite. À 30 ans, la carrière élaborée par le logiciel sera plus "fictive" que pour une personne de 50 ans. " Plus nous disposons d’informations sur votre carrière, plus le calcul est précis ", explique-t-on au service des Pensions.
Montants non indexés
De plus, les montants communiqués sont exprimés en euros " d’aujourd’hui ". Il se peut qu’ils soient plus élevés au moment où vous partirez à la retraite, à cause de l’inflation. Au service des Pensions, on estime que ce ne serait pas une bonne idée d’en tenir compte et d’indexer ces montants, car cela pourrait créer de la confusion. L’objectif consiste à rendre les montants mentionnés sur mypension.be aussi proches que possible de la réalité d’aujourd’hui.
Mypension.be offre également la possibilité de réaliser des simulations sur les montants de la pension légale en cas de retraite anticipée ou de carrière prolongée. Pour de nombreux citoyens, il est très difficile d’avoir une carrière complète de 45 ans avant l’âge légal de la retraite. Ceux qui ont terminé leurs études à 22 ans ne pourront jamais comptabiliser que 43 ans de carrière à 65 ans, ce qui signifie qu’ils ne percevront que 43/45e de la pension légale. Mais on peut aussi décider de travailler quelques années de plus pour bénéficier d’une carrière complète.
A l’heure actuelle, même si votre carrière est plus longue, vous ne pourrez jamais percevoir plus que 45/45e. À partir du 1er janvier prochain, la situation devrait changer, et chaque année de travail supplémentaire devrait compter pour le calcul de la retraite. Si vous avez par exemple commencé à travailler à l’âge de 20 ans, vous aurez une carrière de 45 ans à l’âge de 65 ans, et vous aurez droit à la pension complète. Si vous continuez à travailler jusqu’à l’âge de 68 ans, vous aurez droit à une pension légale de 48/45e.
Mais vous pouvez également décider d’arrêter de travailler avant l’âge légal de la retraite, ce qui aura un impact négatif sur le montant, vu que vous aurez accumulé moins de droits à la pension.
Vous pouvez réaliser des simulations sur mypension.be. Il suffit d’introduire l’âge auquel vous comptez vous arrêter de travailler. Sur la base de cette information, le logiciel calculera le nouveau montant de votre pension légale.
Rachat des années d’études
Depuis décembre 2017, il est possible d’intégrer vos années d’études dans le calcul de votre pension. Vous pouvez calculer l’impact de ce " rachat " sur mypension.be en introduisant le nombre d’années que vous souhaitez régulariser. Le système vous indiquera ce qu’il vous en coûtera et les nouveaux montants bruts et nets de votre pension légale.
Le "rachat" d’années d’études n’est pas toujours intéressant. Dans certains cas, le relèvement de la pension amène les contribuables dans des tranches d’imposition supérieures. Vous pourrez comparer les montants nets des deux scénarios pour voir si cela vaut la peine de régulariser vos années d’études. Il est aussi très important de comparer ces montants nets aux coûts que cela implique. Pour certaines personnes, il faut de (trop) nombreuses d’années pour amortir les frais de rachat.
Pension complémentaire
Mypension.be reprend également les montants que vous avez accumulés dans le cadre d’un plan de pension complémentaire. Ce montant évoluera au fil de votre carrière.
Attention cependant: les montants affichés sont bruts. Il faut donc en déduire les impôts et les cotisations sociales, à avoir une cotisation ONSS de 3,55% du montant total brut et une cotisation de solidarité, dont le montant dépendra du capital de la pension complémentaire (entre 0 et 2% du montant total brut).
Enfin, il faut déduire le précompte professionnel, qui varie en fonction du type de plan de pension: capital ou rente. Si vous optez pour une rente mensuelle, le précompte professionnel sera retenu mensuellement. Si vous percevez le capital en une fois, vous payerez le précompte professionnel sur la totalité du montant. Pour ceux qui arrêtent de travailler à l’âge légal de la retraite, le taux est de 10%. En cas de retraite anticipée, la taxe se monte à 16,5%.