Les revenus des pensionnés n’atteignent que 55% du dernier salaire (en moyenne).
Les Belges sont ceux qui risquent le plus d’avoir une mauvaise surprise (financière) à leur pension. C’est le constat en forme d’avertissement qui ressort de l’enquête annuelle réalisée auprès de 22.000 investisseurs de 30 pays par la société de gestion internationale Schroders.
Pour commencer, ce chiffre qui illustre l'écart entre le attentes et la réalités financières de la vie de pensionné: les Belges prévoient de consacrer en moyenne 34% de leur pension aux dépenses de la vie courante alors qu'en réalité, ce sera 50%.
Les actifs proches de la retraite pensent qu’ils auront besoin de 75% de leur dernier salaire pour vivre une retraite confortable. Mais ça c’est la configuration de leurs "rêves". La réalité est beaucoup plus aride: "les revenus des pensionnés n’atteignent que 55% du dernier salaire (en moyenne). C’est le chiffre le plus bas en Europe", observe Wim Nagler, directeur des ventes pour la Belgique et le Luxembourg chez Schroders.
Rien d’étonnant donc à ce que les Belges qui sont déjà pensionnés soient deux fois plus nombreux (30%, contre 14% à l’échelle européenne) à estimer que leurs revenus ne leur permettent pas de vivre confortablement, et 37% à reconnaître qu’un peu plus serait bienvenu!
Dès lors, nombreux sont les pensionnés qui continuent à investir. "Les pensionnés Belges allouent près du quart de leur épargne-pension à des produits financiers (contre 18% à l’échelle européenne)" détaille Wim Nagler. Ceux qui approchent de l’âge de la retraite se font pourtant encore des illusions: ils pensent pouvoir se contenter d’investir seulement 8% de leur épargne-pension.
Epargner plus et plus tôt
"Il est donc urgent de se prendre en main" lance Wim Nagler. Ce qui suppose:
- de commencer à épargner plus tôt, autour de 25 ans (l’effort devra être beaucoup moins important grâce aux intérêts composés). En commençant par les produits encouragés fiscalement (NDLR: l'épargne- pension du 3e pilier ou l'épargne à long terme)? "Il s’agit d’un avis strictement personnel, mais vu le contexte fiscal mouvant en Belgique, je conseille de ne pas cibler des produits uniquement parce qu’ils sont assortis d’un avantage fiscal… Les plafonds sont en outre totalement insuffisants pour se constituer une pension complémentaire digne de ce nom", met-il en garde.
- d’épargner davantage. En effet, le Belge n’épargne que 9% de son salaire en vue de sa pension ce qui, là encore, le place en queue de peloton européen -. L'enquête montre qu'ils souhaiteraient arriver à 11% mais c'est encore insuffisant. Pour Wim Nagler, il faut viser 15%, compte tenu notamment de l'environnement actuel caractérisé par des rendements faibles et une inflation en hausse.
Ces chiffres se doublent d’une autre réalité préoccupante. "Ceux qui épargnent déjà beaucoup -15% de leur salaire -, souhaiteraient à pousser l’effort jusqu’à 17 à 18%. Par contre, et c’est inquiétant, ceux qui épargnent moins que la moyenne pensent que cela sera suffisant…" déplore le responsable de Schroders.
Seule consolation, "concernant le rendement attendu, avec une moyenne de 7% les Belges sont plus réalistes que les autres… même si encore trop optimistes."
L’impact de la date à laquelle vous arrêtez de travailler sur le montant de votre pension
Le site outil mypension vient de s’enrichir d’une nouvelle
fonctionnalité pour affiner la planification de votre pension.
Désormais, quel que soit votre statut (salarié, fonctionnaire, indépendant) vous pourrez mesurer l’influence de la date à laquelle vous arrêter
de travailler sur le montant de votre future pension.
"Votre conjoint ne
peut prendre sa pension que dans 2 ans et vous vous demandez combien vous toucheriez
en plus si de votre côté vos travailliez 2 ans de plus?", suggère
le communiqué du ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine. Il vous suffit de
faire une simulation.Jusqu’à présent, mypension.be ne fournissait les calculs que pour 2 scénarios
standards: à la date la plus proche et au moment de l’âge légal de la pension.
Avant la fin de l’année, les salariés et aux indépendants pourront calculer l’impact de la régularisation des périodes d’études sur le montant de leur pension. D’autres choix de scénarios seront ajoutés au fur et à mesure afin de calculer l’impact de certains choix de carrière sur le montant de la pension.
Education financière et sensibilisation
"Un travail d’éducation financière s’impose donc" aux yeux de la société de gestion. L’enquête montre que les banquiers et assureurs sont les premières sources d’informations, suivis des organismes de placement, et désormais par les autorités, grâce à Mypension.be qui permet d’obtenir une estimation de sa pension légale et des montants constitués dans le cadre de la pension complémentaire.
Schroders estime cependant que les entreprises devraient pousser l’initiative en la matière. Alors que le deuxième pilier des salariés repose sur elles, "il n’est pas normal que les entreprises viennent en dernière position, derrière les la famille et les amis qui ne sont pas forcément une source d’information fiable", conclut Wim Nagler.