C’est un triste record dont la France se passerait bien. Selon l’institut franco-belge Molinari, la France est devenue cette année la championne de la fiscalité sur les salaires taxés à… 57,53%.
• Qu'est-ce que ça signifie? Autrement dit, les Français ne peuvent espérer commencer à travailler pour eux-mêmes et garnir leur compte en banque qu’à compter du 29 juillet, également appelée dans le jargon fiscal jour de libération fiscal! Cette année, les Belges sont donc "libérés" ce 27 juillet.
Le think-tank libéral souligne que non seulement les Français sont désormais les salariés qui supportent la plus forte pression fiscale d'Europe (taxes, impôts, prélèvements obligatoires) mais en plus, ils détrônent les Belges à ce classement qui supportent 56,9% de charges (contre 59,47% en 2015). Jusqu’à présent la Belgique arrivait en tête mais le plan de baisses des charges sociales ("tax shift") mis en place par Charles Michel commence à faire effet.
Le jour de libération fiscale tombe désormais chez nous le 27 juillet cette année, au lieu du 6 août en 2015. L’institut note que l’effet de cette baisse des charges en Belgique sur le salarié moyen sera directement lié à son mode de consommation.
Le "tax shift" est en effet financé par des augmentations simultanées des taxes sur l’électricité (de 6 % à 21 %), le diesel et l’alcool. "Tout le monde ne sera pas gagnant dans les mêmes proportions, loin de là…", remarque l'institut Molinari.
Pour que le Belge bénéficie de 100 euros de pouvoir d’achat, l'employeur doit débourser 232€. En France, c'est 235€.
• Modèle social en panne
Au niveau européen, le taux de taxation moyen des salaires s’élève à 45,2% en 2016. Les Chypriotes sont les moins taxés (23,85%) puisqu'ils travaillent pleinement pour eux depuis le 29 mars. Au Royaume-Uni, le taux de taxation est de 35,29%, tandis qu'en Allemagne, il grimpe à 52,36%.
En contrepartie, on pourrait espérer que les Français en aient pour leur argent avec un modèle social très protecteur. Et bien, non ! "Il semble que le haut niveau de dépense collective français ne soit pas associé à un supplément de bien-être permettant de justifier le différentiel de taxation", souligne l'institut qui rappelle que la France se situe en 22e position sur 188 pays dans le dernier Indice de développement humain (IDH) des Nations- Unies.