Si vous faites partie du million de Belges placés au chômage temporaire pour force majeure, vous recevrez bientôt une allocation de chômage de l’Onem. Ceci dit, dans un premier temps, vous allez recevoir une avance de 1.450 euros brut (ou 1.066 euros net) par mois afin d’éviter d’être sans ressources dans l’attente de la création de votre dossier.
Pour obtenir le reste de l’allocation à laquelle vous avez droit, vous allez devoir remettre le formulaire de contrôle C3.2 délivré par votre employeur à la CAPAC (l’institution publique de sécurité sociale) ou au syndicat (CSC, CGSLB ou FGTB) auprès duquel vous êtes affilié. À ce propos, les affiliations aux syndicats sont actuellement en plein boom.
Pourquoi? Tout simplement parce que le paiement des allocations de chômage est bien plus rapide lorsqu’il est effectué par un syndicat. "Rappelons à ce titre que la FGTB est le principal Organisme de paiement de chômage en Belgique", précise Nicolas Deprets, son porte-parole. Selon leurs chiffres, ils effectuent 42% des paiements. La CSC suit avec 41%. La CAPAC ne réalise que 11% des paiements et enfin, la CGSLB s’occupe des 6% restants.
D’après, Didier Seghin, le porte-parole de la CGSLB, le syndicat libéral serait même plus rapide que la CSC et la FGTB. "Comme nous sommes une plus petite structure, nos employés connaissent la plupart des chômeurs affiliés, ce qui permet de créer un avantage compétitif par rapport à deux organisations sensiblement plus grosses."
Les chômeurs apprécient de toucher rapidement leurs allocations (et le montant exact ce qui évite les rectifications par la suite.
Si vous êtes tenté par une affiliation auprès d’un syndicat, voici ce que vous devez savoir.
1. Comment s’affilier à un syndicat?
Actuellement, vu la période de confinement, toutes les affiliations se déroulent en ligne (CSC, CGSLB ou FGTB) et c’est d’ailleurs la manière la plus rapide de procéder.
En temps normal, cela peut se faire de différentes manières : soit via un délégué syndical présent en entreprise, soit par téléphone, soit par l’intermédiaire d’une antenne du syndicat ou encore via un formulaire d’affiliation
2. N’est-il pas trop tard pour s’affilier?
La réponse des syndicats est unanime: non, il n’est pas trop tard! Il suffit de compléter le document C3.2 et de le renvoyer au syndicat.
3. Combien ça coûte?
À la FGTB, la cotisation varie en fonction des secteurs et de la situation des travailleurs. Pour un chômeur complet, la cotisation coûte entre 8 et 12 euros par mois maximum. Pour les actifs temps plein de plus de 21 ans (en ce compris ceux qui sont au chômage temporaire), il faut compter entre 12,90 et 15 euros par mois maximum.
À la CSC, la cotisation varie de 4 à 17 euros par mois. Elle dépend de la situation professionnelle et du secteur d’activité dans lequel l'affilié travaille, de son temps de travail, de son statut (travailleur, malade de longue durée, pensionné, travailleur sans emploi…).
À la CGSLB, elle oscille entre 5,30 euros et 16,60 euros.
4. Quels sont les différents avantages liés à une affiliation?
"En plus du service chômage offert, l’affiliation donne droit à une représentation", répond Nicolas Deprets de la FGTB, "à une information sur l’évolution des droits, à une représentation gratuite en justice et à une permanence dite sociale ou l’on répond aux questions de nos affiliés sur les contrats de travail, temps de travail, congés payés, etc…"
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Auprès de la CGSLB, l’affilié peut bénéficier d’une assistance juridique en cas de litige avec son employeur ou un organisme de sécurité sociale (pension, chômage, indemnités d’invalidité…). Il peut aussi bénéficier entre autres de maisons de vacances, de réductions diverses. De plus, "Contrairement à la CAPAC, nous préparons et nous défendons nos affiliés en cas de convocation par l’Onem", ajoute Didier Seghin.
À l’image des deux précédents syndicats, la CSC offre de nombreux avantages et services à ses affiliés, dont une assistance juridique au tribunal de travail (après six mois d’affiliation ininterrompue avant la survenue d’un litige.
De plus, "si nos affiliés ont des questions à propos de leur salaire, de leur contrat, d’un crédit-temps ou encore d’un licenciement, nous leur donnons les informations à propos de leurs droits et devoirs en tant que travailleurs", d’après les explications de François Reman, son porte-parole. "Nous leur offrons aussi des conseils personnalisés et déterminons, avec eux, l’impact qu’une décision peut avoir sur leur salaire, leur pension ou par exemple sur leurs jours de congé."
Autre exemple : si vous êtes licencié ou que votre entreprise est en faillite, la CSC vérifiera que la procédure de licenciement a bien été respectée, que le délai de préavis et les indemnités sont correctement calculés. "En cas de faillite, nous veillons à ce que vous obteniez ce à quoi vous avez droit. D’ailleurs, si vous avez des difficultés avec des documents (comme la fiche de paie par exemple), nous vous aiderons à y voir clair.
5. Comment faire un choix?
Les missions et la défense des droits des travailleurs sont les mêmes pour ces trois organismes. "Il y a parfois des différences d’approches dans les actions que l’on mène pour arriver à nos objectifs", précise François Reman de la CSC, le syndicat chrétien.
Il y a également des différences organisationnelles et de tailles, répond Nicolas Deprets de la FGTB qui compte 1.535.000 membres. "Disons pour faire simple que la différence essentielle est que la FGTB est un syndicat de combat de tradition socialiste. On a coutume de reprendre l’adage suivant pour qualifier l’action de la FGTB: on négocie quand on peut, on agit quand on doit."
Nous défendons un monde du travail qui place au centre les préoccupations sociales et l’intérêt du travailleur. Nous refusons un système économique et financier du tout au profit.
Enfin, la CGSLB, le syndicat libéral, précise qu’elle privilégie la négociation et ne recourt à des actions plus dures que si la discussion avec l’autre partie (l’employeur ou le gouvernement) se révèle impossible. "À chaque élection sociale, la CGSLB recueille plus de voix et le nombre de nos affiliés (tant des travailleurs que des demandeurs d’emploi) ne cesse de croître, ce qui démontre que de plus en plus de travailleurs adhèrent à notre vision de l’action syndicale", a conclu Didier Seghin.
Nos délégués apprécient surtout la liberté d’action qui leur est laissée dans leur entreprise, avec son corollaire, assumer la responsabilité de leurs choix.