Entre ce que vous facturez à vos clients et ce que vous gagnez réellement en net à la fin du mois, il peut y avoir un monde de différences. Tout dépend de la forme sous laquelle vous exercez votre activité, ainsi que des frais que vous allez pouvoir déduire.
Indépendant en personne physique
Si vous souhaitez vous lancer en tant qu’indépendant dans une entreprise individuelle, c'est-à-dire en temps que personne physique, vous n’aurez pas réellement un salaire à proprement parlé. Puisque votre bénéfice correspond à votre chiffre d’affaire annuel.
À cela, vous devez encore soustraire les charges, les cotisations sociales ainsi que les impôts. Le bénéfice que vous touchez en fin d’année représente donc votre salaire. La principale raison, explique Jasper Lambrichts du groupe de services RH Liantis, est "qu’il n’existe aucune distinction légale entre les avoirs personnels et professionnels".
2/ Indépendant en société
Toutefois, il existe une différence si vous possédez une entreprise individuelle ou si vous gérer vous-même une entreprise. Généralement, lorsque vous êtes patron d’entreprise, votre salaire sera parmi les plus imposés. Après avoir payé vos impôts, il ne vous restera généralement pas beaucoup plus que la moitié de votre salaire brut.
Frais professionnels
Si vous déclarez vos frais réels alors que le système forfaitaire génère des frais professionnels plus élevés, le fisc déduira le forfait.
En tant qu’indépendant, votre activité professionnelle vous poussera sans doute à investir dans certains frais liés à votre exercice. Ceux-ci pourront être fiscalement déductibles de votre chiffre d’affaires. Concrètement, ils vous permettent de faire des économies d’impôts. "Les frais professionnels correspondent aux frais que vous engagez en vue d’obtenir ou de conserver vos revenus professionnels", souligne Jasper Lambrichts.
Pour déduire vos frais professionnels, vous pouvez soit déclarer vos frais réels, soit déduire un montant de frais forfaitaires.
Frais réels
"Si vous déduisez vos frais professionnels réels, vous devez être en mesure de les prouver", explique-t-il. Vous serez donc dans l’obligation de pouvoir justifier le lien entre ces dépenses professionnelles et votre activité afin de bénéficier d’une déduction fiscale. Différents types de preuves existent. Parmi celles-ci, il y a la facture, le ticket de TVA ou encore la note de frais. Quelle que soit la manière dont vous prouvez vos frais professionnels, vous devez les conserver pendant 7 ans.
Si vous avez des doutes concernant le régime de frais pour votre activité, ne vous inquiétez pas, le fisc prendra en compte ce qui convient le mieux pour vous. Comme le souligne Jasper Lambrichts : « si vous déclarez vos frais réels alors que le système forfaitaire génère des frais professionnels plus élevés, le fisc déduira le forfait ».
Plusieurs conditions doivent être réunies pour que vos frais soient déductibles. D’une part, il faut que ceux-ci aient été engagé dans le cadre de votre activité dans le but premier de produire un revenu imposable. D’autre part, ils doivent être payés au cours de l’année où vous souhaitez les déduire. Enfin, une preuve doit pouvoir les justifier. Mais tous les frais professionnels ne sont pas tous déductibles à 100%.
C’est le cas, entre autres des frais de logement. Les cadeaux d’affaires peuvent être déclaré à hauteur de 50%, vos dépenses en restaurant le sont à 69% et ceux de votre voiture ne sont déductibles qu’en fonction des émissions de CO2 émis (entre 50 et 100%). Et pour les véhicules dont les émissions de CO2 sont égales ou supérieurs à 200 g/km, la déduction est limitée à 40%.
Ce qu’on appelle les frais professionnels mixtes et qui reprennent les biens utilisés dans le cadre de votre activité ainsi que dans le cadre de votre vie privée, sont quant à eux en partie déductibles puisqu’une partie est de l’ordre d’un usage personnel. Votre voiture, votre abonnement internet ou votre bureau à domicile sont considérés comme tels. Les frais à usages entièrement privé comme les amendes ou les taxes ne sont bien entendu pas déductibles du tout.
Frais forfaitaires
"Si vos frais professionnels réels sont inférieurs au montant forfaitaire, il est plus intéressant d’opter pour le forfait. Si vous utilisez le forfait, vous n’avez pas à prouver vos frais", précise Jasper Lambrichts.
Pour les chefs d’entreprises, le forfait est équivalent à 3% du revenu professionnel brut (imposable), plafonné à 2.600 euros (revenus 2021). Le revenu professionnel brut imposable représente les revenus professionnels bruts diminués des cotisations sociales non retenues à la source et des cotisations sociales complémentaires (PLCI).
Pour les indépendants en personne physique dont l'activité est bénéficiaire, le forfait s’élève à 30% des revenus, plafonnés à 4.880 euros (revenus 2021). Ce pourcentage est appliqué aux revenus professionnels imposables. Il s’agit du total des revenus (chiffre d’affaires) après déduction des cotisations sociales et du prix d’achat des marchandises et/ou des matières premières.
Les cotisations sociales
"Les cotisations sociales sont entièrement déductibles de votre revenu brut de l’année en question, poursuit Jasper Lambrichts. Il en va de même pour les cotisations versées dans le cadre d’une pension libre complémentaire (sociale) (PLCI), à condition d’avoir payé les cotisations sociales légales de l’année en question à temps".
Calcul du salaire brut au net
Pour obtenir votre revenu net imposable, vous devrez déduire vos frais professionnels, vos cotisations sociales ainsi que les cotisations de la PLCI de votre revenu brut. Ces revenus font également partie de la base de calcul de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Ici, « les taux d’imposition applicables aux revenus professionnels sont progressifs et vont de 25% à 50% », ajoute Jasper Lambichts.
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour connaître l’impôt exact que vous devrez payer. Il s’agit principalement de votre situation familiale, du revenu de conjoint ou cohabitant légal, de vos enfants à charge, de votre commune ou encore de vox exonérations et possibles réductions d’impôts. Devant tenir compte de ces différents facteurs, il est difficile d’établir l’impôt exact que vous devrez payer en tant qu’indépendant de manière générale.