(mon argent) - Le cabinet du ministre de l’économie Vincent Van Quickenborne l’a annoncé jeudi dernier : l’inflation, à nouveau en hausse, a atteint 3,22% en janvier. Depuis un an, le sursaut de l’inflation est frappant: 0,62% en janvier 2010, 2,46 % en juin, 3,1% en décembre et maintenant 3,22% en janvier. L’inflaiton est ainsi à son plus haut niveau depuis octobre 2008. D’après le SPF Economie, ce sont surtout les hausses des prix des voyages à l’étranger, des céréales, des légumes et surtout des prix du carburant qui expliquent cette résurgence de l’inflation. De fait, les cours pétroliers sont passés de 70 à 100 dollars le baril en moins d’un an, ça ne pouvait pas rester sans conséquence sur l’inflation…
Pressions internationales
Comme de tradition, ce retour de l’inflation fait le jeu des partisans d’une réforme de l’indexation des salaires. Cette réforme de l’indexation des salaires, c’est un peu le monstre du Loch Ness. Pour les ménages, c’est naturellement une garantie de préserver le pouvoir d’achat des ménages. Le hic, c’est que ça grève le budget des entreprises et nuit à leur compétitivité à l’échelon international. Ces dernières années, surtout après les trois indexations de 2008, de nombreuses voix s’étaient ainsi élevées pour qu’on change ce système qui n’existe que chez nous (et au Luxembourg). La Banque centrale européenne, l’OCDE et le Fonds Monétaire International ont tous mis la pression sur la Belgique pour supprimer cette indexation automatique. Même Guy Quaden, le gouverneur de notre banque centrale, avait proposé en 2008 de plafonner l’indexation des salaires les plus élevés.
Réforme en gestation…
Dans le cadre de l’accord interprofessionnel qui vient d’être signé entre les partenaires sociaux, il a été convenu de confier l’étude de la problématique au Conseil central de l’économie. Objectif à moitié avoué: une réforme du système dans deux ans. Officiellement, le conseil central de l’économie va devoir examiner la manière dont on peut diminuer la volatilité de l’indice en mettant l’accent sur les produits énergétiques. Mais en coulisses, il ne fait pas de doutes que la réforme, profonde, aura pour conséquences de lisser les adaptations salariales.
Adaptation en juillet
En attendant, les salaires seront à nouveau indexés de 2% en juillet, d’après les prévisions du bureau du Plan, pour les fonctionnaires et les bénéficiaires d’allocations sociales. Pour la plupart des employés, ce sera en début d’année prochaine. Si cette adaptation va permettre aux ménages de faire face à la hausse des prix des matières premières, elle va aussi donner du grain à moudre aux artisans réformateurs du système! Même si le Bureau du Plan table sur une décrue de l’inflation à partir de l’été, il y a fort à parier qu’il ne faudra pas attendre la fin du délai de deux ans avant d’avoir de leurs nouvelles…