Une enquête menée aux Pays-Bas révèle qu’une personne sur trente tombe malade au début de ses vacances. Ceux qui se retrouvent dans cette situation en sont pour leurs frais, car ces jours de congé sont perdus. Les travailleurs ne peuvent en principe pas se porter malades pendant une période de vacances, ni récupérer les jours de congé perdus.
Les choses devraient changer bientôt. Sous la pression de l’Europe, le ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) a demandé aux syndicats et aux organisations patronales du Conseil national du travail (CNT) d’élaborer une nouvelle réglementation. D’après la règle européenne, les vacances doivent être de véritables congés. Les travailleurs doivent se reposer, ce qui n’est pas possible s’ils sont malades.
"Comment contrôler un employé qui passe trois semaines en Inde, où il est malade pendant quelques jours, et présente un vague certificat médical?"
Grâce à cette nouvelle règle, les travailleurs qui tombent malades pendant leurs vacances et fournissent un certificat de maladie pourront reporter leurs congés. Cette mesure devrait augmenter les coûts pour les entreprises.
Pendant le premier mois de maladie, les entreprises doivent payer le salaire de leurs travailleurs. "Avec cette possibilité de récupérer les jours de congé perdus, les employés seront plus souvent absents, ce qui devrait peser sur l’organisation du travail", explique Caroline Deiteren, spécialiste auprès de l’Unizo, l’organisation patronale flamande.
Les employeurs craignent les abus. "Comment contrôler un employé qui passe trois semaines en Inde, où il est malade pendant quelques jours, et présente un vague certificat médical? Une grippe intestinale en Inde? Est-ce une maladie ou est-ce lié au voyage?" se demande Deiteren.
Solution patronale
C’est pourquoi les organisations patronales proposent une solution alternative. Elles sont d’accord avec le principe de récupération de ces jours de maladie, mais demandent que les pouvoirs publics prennent l’indemnité à leur charge.
Ils proposent que ceux qui tombent malades pendant leurs vacances s’adressent à leur mutuelle et lui fournissent la preuve de leur maladie. "Nous pensons que c’est un moyen de limiter les abus", poursuit Deiteren. "Le passage vers la mutuelle peut être dissuasif."
Pour donner toutes les chances aux négociations, les syndicats ont préféré ne pas réagir officiellement. Mais dans les coulisses, le principe semble bien accueilli. "Cela peut faire la différence, surtout pour ceux qui ne disposent que des 20 jours de congé légaux."
Pour ceux qui tombent malades avant leurs congés, rien ne change puisque dans ce cas, leurs vacances sont déjà reportées.
Les syndicats souhaitent que l’employeur prenne à sa charge le salaire garanti, car il est supérieur à une éventuelle indemnisation. Pendant la première année de maladie, l’indemnité – au-delà d’un mois de maladie – se monte à 60% du salaire brut, plafonné à 83 euros par jour.
Les syndicats s’inquiètent aussi de la facture pour le gouvernement. "On dit toujours que les syndicats poussent le gouvernement à dépenser plus, mais les employeurs semblent encore plus doués". Le coût de cette mesure est difficile à évaluer, car personne ne sait aujourd’hui combien de personnes sont malades pendant leurs vacances.
Pour ceux qui tombent malades avant leurs congés, rien ne change puisque dans ce cas, leurs vacances sont déjà reportées.