Ce mercredi 5 août, l'IRM prévoit que le mercure grimpera jusqu'à 28 degrés. Jeudi, la barre des 30 degrés sera dépassée en certains endroits du pays. La fin de semaine et le week-end s'annoncent caniculaires avec des températures qui évolueront allègrement entre 30 et 35 degrés. Cette vague de chaleur empêchera les travailleurs d'accomplir leur tâche dans des conditions acceptables. Dans pareille situation, les travailleurs ont des droits mais aussi des devoirs. Et le patron a, lui aussi, des obligations.
Comment évalue-t-on une température?
Pour déterminer une température critique, un simple thermomètre ne suffit pas. Un thermomètre-globe est requis. Ce type d'appareil tient également en compte le rayonnement thermique, la vitesse de l'air et l'humidité ambiante. Souvent, ce sont des inspecteurs du Contrôle du bien-être au travail qui mesurent cette température. Notez qu'il est possible que le résultat soit inférieur à la température que donne un thermomètre ordinaire.
Quelle température pour quel travail?
Les températures maximales autorisées varient évidemment selon la nature et la pénibilité du travail.
• 29°C pour le travail léger ou très léger (en général effectué en position assise: secrétariat, travail de bureau, conduite d’une voiture, écriture, etc);
• 26°C pour des travaux semi-lourds (conduite d’engins, de camions, de tracteurs, manutention d’objets, travaux en position debout, plâtrage, cueillette des fruits, etc.);
• 22°C pour des travaux lourds (manutention, travail du bois, travaux manuels, de terrassement, etc.).
"Pour le télétravail, une solution serait d'adapter les horaires de travail, si l'organisation de l'entreprise le permet."
Quelles mesures?
Si ces températures sont atteintes, votre employeur doit mettre en place une série de mesures. Selon la législation, le salarié doit:
• bénéficier de protections, comme un ventilateur, un climatiseur ou, éventuellement, des écrans solaires et des couvre-chefs (pour les travailleurs exposés à un rayonnement solaire direct);
• avoir de l'eau et des boissons fraîches à disposition.
Si le dépassement des températures se prolonge au-delà de 48 heures, l'employeur devra installer un dispositif de ventilation artificielle et instaurer des temps de repos.
Ventilation et coronavirus: adaptations nécessaires
Qui dit fortes chaleurs dit ventilation. Et pour lutter contre le risque de propagation du coronavirus, quelques adaptations sont nécessaires.
- assurer une ventilation suffisante, naturelle ou mécanique, avec de l'air extérieur frais à 100 %.
- veiller au bon entretien des systèmes de ventilation et/ou d'aération, et vérifier si des mesures supplémentaires sont nécessaires.
- ne pas utiliser de ventilateurs individuels susceptibles de propager le virus en projetant les gouttelettes émises par les personnes
Et pour tous ceux qui télétravaillent?
Pendant cette période, l'employeur reste toujours responsable de la sécurité et de la santé de ses travailleurs sur leur lieu de travail. Même si cela s'avère compliqué à appliquer en pratique, il serait à cet égard opportun d’informer le télétravailleur sur la politique de l’entreprise en matière de santé et de sécurité au travail et de lui donner des conseils pour supporter les températures annoncées.
Une solution serait par exemple d'adapter les horaires de travail et permettre de travailler pendant les heures les moins chaudes de la journée, si l'organisation de l'entreprise le permet, selon la newsletter Legal World.
Peut-on arrêter de travailler?
Non! Sauf en cas de force majeure, par exemple si on fait un malaise.
La tenue légère est-elle autorisée au boulot?
Vous pouvez venir en tenue plus légère au travail si le règlement interne de l'entreprise vous y autorise.
Selon une enquête menée auprès de 400 entreprises par le Syndicat neutre pour indépendants (SNI), la situation semble aussi évoluer à ce niveau: 7 employeurs sur 10 sont prêts à accepter le bermuda "habillé". Donc pas le short.
L'employeur reste libre de refuser le port du bermuda. Le travailleur qui refuserait de se plier à la règle pourrait, après plusieurs avertissements, être licencié pour motif grave.
Avez-vous droit à une pause?
Si les mesures prises ne suffisent pas, un régime de travail parallèle est mis en place. L'employeur peut:
• permettre d'alterner temps de travail et temps de pause;
• planifier des travaux aux aurores;
• ralentir le rythme;
• envisager le travail de nuit;
• instaurer un chômage temporaire.
Pouvez-vous poursuivre votre employeur?
En cas de non-respect des règles, le travailleur peut porter plainte. Des sanctions sont prévues si une infraction est commise et en cas de danger pour la santé.
"Des experts inspectent chaque jour les chantiers. Ils peuvent arrêter le travail ou dresser des P.-V. Les plaintes sont rarement poursuivies par le tribunal. Les pro justitia aboutissent à des amendes administratives. "
Le dialogue et la concertation restent le meilleur moyen pour trouver un compromis entre employé et employeur.
Quid en cas de pic d'ozone?
Des concentrations élevées en ozone se manifestent souvent lors des grandes chaleurs persistantes. La réglementation du travail ne reprend toutefois aucune disposition particulière sur la protection contre l’ozone d’origine climatique. "Cependant, cela ne signifie pas qu’aucune mesure ne doit être prise", selon le SPF Emploi. "L’exposition à l’ozone d’origine climatique doit être considérée comme un risque du travail contre lequel il convient de prendre des mesures préventives. Parce que la concentration d’ozone à l’intérieur est beaucoup plus basse qu’à l’extérieur, ces mesures doivent principalement être axées sur les travailleurs qui travaillent en plein air."
→ Les concentrations d'ozone en temps réel sont disponibles via le portail de la Cellule Interrégionale de l'Environnement. Mais aussi via l'app BelAir (iOS & Android)