Lufthansa a décidé qu'un montant supplémentaire de 16 euros sera appliqué à partir du 1er septembre pour tout billet réservé en-dehors de ses comptoirs et des sites internet propres aux compagnies du groupe (Lufthansa, Austrian Airlines, Brussels Airlines et Swiss), soit via les "GSD", les plates-formes électroniques de gestion des réservations.
Les agences de voyage sont scandalisées par ce supplément.
C'est une manière masquée d'artificiellement gonfler les prix.
Le syndicat des agences de voyages françaises (le Snav) résume bien le dilemme des voyagistes, et les changements à venir pour les voyageurs: si elles décident de continuer à effectuer leurs réservations par l'intermédiaire de leur plateforme électronique habituelle, "les agences se mettront hors-marché vis-à-vis des ventes directes des compagnies" car pour les clients, passer par une agence signifiera "soit payer plus cher, ou bien ne plus bénéficier d'offres comparatives".
• Le dilemme
Pour Amadeus, numéro un mondial de la réservation de voyages, les voyageurs "devront soit payer plus cher pour le même service ou, dans le cas où les agences de voyage se voient dans l'obligation d'accepter cette nouvelle stratégie commerciale, cela risque d'engendrer des coûts supplémentaires qui peuvent finalement être répercutés sur le voyageur. Cela mettra l'agent de voyage et/ou le consommateur final dans une situation désavantageuse".
→ Lufthansa a précisé que les agences de voyage pourront échapper à cette surtaxe en utilisant son propre portail en ligne.
Mais l'association européenne des agents de voyages et des tour-opérateurs (ECTAA), qui représente 80.000 entreprises, dénonce "un nouveau coût caché pour le consommateur et une tentative de rendre plus difficile la transparence des prix et leur comparaison".
En Belgique, même son de cloche: la fédération des agences de voyage, Belgian Travel Organisation (BTO), se dit scandalisée par le supplément que la maison-mère de Brussels Airlines compte appliquer dès le 1er septembre sur les billets émis par GDS:
"Cette mesure aura des conséquences très négatives pour les entreprises et les voyageurs."
"Cela ressemble à une attaque contre les GDS. En pratique, les agences de voyage, mais aussi et surtout leurs clients voyageurs vont souffrir de cette décision abrupte", déplore la BTO. "C'est une énorme perte de temps et sous couvert d'une économie de 16 euros, on prive le client voyageur de sa possibilité de comparer les prix. C'est une manière masquée d'artificiellement gonfler les prix."
La fédération, qui rappelle que 60% des ventes de tickets passent par les agences, souligne également qu'il s'agit d'une décision unilatérale de Luthansa, "sans qu'il y ait eu la moindre concertation préalable".
"Le coût d'utilisation des systèmes globaux de distribution dépasse largement le coût d'utilisation d'autres canaux de réservation, tels que nos propres portails en ligne", avait justifié Lars Redeligx, Chief Commercial Officer de Brussels Airlines.