Les interdictions de voyager en zones rouges sont désormais remplacées par des avis déconseillant strictement de voyager dans ces zones. "Cette décision du gouvernement s'inscrit dans sa volonté d'une plus grande coordination européenne", a annoncé le ministre des Affaires étrangères Philippe Goffin.
La quarantaine et le dépistage restent obligatoires au retour d'une zone rouge. Ceci dit, à partir du 1er octobre, les voyageurs de retour de zone rouge devront désormais remplir un formulaire d'autoévaluation afin de déterminer s'ils peuvent se soustraire à l'obligation de quarantaine et de testing.
Harmonisation européenne
L'abandon des interdictions de voyager en zones rouges, au profit d'avis le déconseillant strictement est en retour à la formulation des avis de voyages telle qu'elle existait avant la crise du Covid, indique le cabinet du ministre.
M. Goffin a fait part de la décision belge lundi à ses collègues européens en marge du Conseil des Ministres des Affaires étrangères. "Nous étions jusqu'ici le seul pays européen à interdire et non à déconseiller les voyages en zones rouges. Au niveau européen, sous l'impulsion notamment de la Belgique, des travaux sont menés depuis plusieurs semaines en vue d'élaborer un système coordonné d'avis de voyages", explique le ministre.
Codes couleur au niveau européen
"Au terme d'une analyse au niveau européen, un système de codes couleur a été accueilli favorablement par les Etats Membres. Il reste encore beaucoup à faire, mais ce remplacement des interdictions de voyage en zone rouge par des avis déconseillant strictement de voyager en zone rouge est un pas important en vue d'une réelle coordination".
Nous étions jusqu'ici le seul pays européen à interdire et non à déconseiller les voyages en zones rouges.
Philippe Goffin indique par ailleurs que la décision du mois de mars d'instaurer des interdictions de voyages en zone rouge était "exceptionnelle, mais nécessaire face à une situation sanitaire inconnue" et "s'inscrivait dans la logique du confinement strict imposé à tous les Belges et dans la quasi-totalité de l'Europe".
Le ministre compte désormais sur la responsabilité individuelle, les Belges ayant selon lui été "jusqu'à présent très respectueux des règles dans la grande majorité".
"Il n'y a techniquement plus de sanctions, mais l'information reste très forte", déclare-t-il à Belga. "On sait qu'on met nos proches en danger et qu'on n'a plus les mêmes capacités de se déplacer en toute quiétude", conclut-il.
Réaction
Le voyagiste TUI, le principal tour-opérateur de Belgique, ne proposera pas de voyages dans les zones rouges dans les prochaines semaines, selon son porte-parole Piet Demeyere. Et ce même si le gouvernement n'y interdit plus les déplacements à partir de ce vendredi, tout en les déconseillant fortement.
Par exemple, vu que l'Espagne est presque entièrement colorée de rouge, l'offre de voyages se sera ps réactivée immédiatement. L'entreprise justifie sa décision par les conséquences pratiques d'une telle zone pour le voyageur. "Tant que cette quarantaine obligatoire de deux semaines se poursuit pour ces régions, il ne sert pas à grand-chose de lancer une offre", estime Piet Demeyere.
Tant que cette quarantaine obligatoire de deux semaines se poursuit pour ces régions, il ne sert pas à grand-chose de lancer une offre
"Même si le déplacement vers un pays ou une région n'est que fortement découragé, il est tout à fait logique qu'un voyageur préfère ne pas s'y rendre et que nous devions annuler son voyage", pointe encore le porte-parole. "Cela crée pour TUI une base trop douteuse pour effectuer les vols avec une occupation raisonnable".
Le tour-opérateur assure toujours des vols depuis la Belgique vers et depuis Alicante et Malaga en Espagne mais, d'après Piet Demeyere, ils sont principalement utilisés par les Belges qui veulent retourner dans leur pays. Il n'est pas prévu d'étendre cette gamme de vols.
Par ailleurs, les voyageurs belges qui réservent dès à présent un séjour dont le départ est prévu entre le 15 décembre 2020 et le 15 mai 2021 seront remboursés par Sunweb Group si, dans les deux semaines précédant le départ, leur destination de vacances fait l'objet d'un avis de voyage négatif en raison de la pandémie de coronavirus, selon un communiqué du tour-opérateur.
La garantie de remboursement est valable pour toutes les nouvelles réservations vers les destinations ski ou soleil. Les voyageurs concernés recevront le remboursement dans les quatorze jours ou pourront modifier leur réservation sans frais. "Cette garantie est également valable pour les réservations en last minute, c'est-à-dire, six semaines avant le départ, si, au moment de la réservation, la destination choisie n'a pas encore fait l'objet d'un avis de voyage négatif", précise le voyagiste, le premier à proposer ce type de garantie.