Deux tiers des vacanciers se disent prêts à prendre l’environnement en considération, selon une enquête européenne menée par TUI Group (dont TUI Belgium fait partie). Pas moins de 84% des personnes interrogées estiment même qu’il est important que chaque individu contribue à réduire l’empreinte écologique de son voyage. La durabilité a donc fait son chemin dans l’esprit du voyageur, selon l’analyse de TUI.
Toutefois, le manque d’information, la limitation de l’offre et les prix sont encore souvent des obstacles à la mise en œuvre de ces intentions. Ceci explique sans doute pourquoi seulement 10% des vacanciers belges tiennent compte du critère de la durabilité lors du choix de leurs vacances.
Mais c’est quoi exactement le tourisme durable? En bref, c’est une démarche qui consiste à voyager en limitant son impact sur l’environnement tout en mettant l’accent sur les populations locales. En effet, voyager dans certaines conditions peut apporter une contribution positive aux êtres humains et à la planète, selon l’ONU.
En pratique
Selon Jonas Moerman, conseiller énergie auprès d’Écoconso (une asbl qui encourage des choix de consommation et des comportements respectueux de l’environnement et de la santé), le plus gros impact du tourisme, c’est le transport (voir chiffre plus haut).
Idéalement, il faut donc privilégier le tourisme local et par conséquent éviter de faire trop souvent de gros voyages. "Il faut proscrire l’utilisation de l’avion pour des voyages de moins de 15 jours où l’on veut absolument voir tout ce qu’il y a à voir, sans même prendre le temps de s’acclimater. C’est aussi ça le tourisme durable, prendre le temps de profiter de chaque instant sur place tout en adoptant le mode de vie des locaux. Partir loin pour retrouver toutes ses habitudes de consommation, ce n’est pas respectueux du mode de vie local."
Pour se passer de l’avion, cet expert conseille entre autres de favoriser des déplacements en covoiturage ou en train. "Certes, c’est parfois décourageant de prendre le train par rapport au gain de temps d’un déplacement en avion. De plus, il n’est parfois tout simplement pas possible de se passer de l’avion.". Dans ces cas-là, la compensation carbone sera votre meilleur alliée (voir encadré).
Les labels
À ce propos, quelques compagnies aériennes – dont notamment Brussels Airlines via un partenariat avec CO2logic – disposent d’un programme de compensation CO2.
"Actuellement, nous réfléchissons à intégrer ce mécanisme de compensation carbone dans nos offres de voyage, explique Piet Demeyere, porte-parole de TUI. Il serait aussi question de produire un catalogue entièrement consacré à des offres de tourisme durable. En attendant, nos clients peuvent déjà opter s’ils le souhaitent pour des hôtels qui font des gros efforts au niveau de la préservation de l’environnement. Ils sont reconnaissables dans notre catalogue grâce à un logo en forme d’arbre vert."
Pour ceux qui ne souhaitent pas passer par un tour-opérateur, il existe de nombreux labels à privilégier au moment de réserver un hôtel. Les plus connus sont l’Ecolabel Européen, la Clé verte, Ecogîtes, Gîtes Panda, Green Globe, etc.
Jonas Moerman évoque également le filtre "Ecoleaders" de TripAdvisor . Ce programme rassemble une large gamme d’hôtels et chambres d’hôtes écologiques, pour tous les budgets. "Tous s’engagent à respecter l’environnement et à protéger la nature, notamment en pratiquant le recyclage, en cuisinant des produits locaux et bios ou en proposant des stations de recharge pour les voitures électriques", selon TripAdvisor.
Les voyages alternatifs
L’expert d’Écoconso insiste sur le fait que certains sites touristiques sont aujourd’hui en péril à cause du tourisme de masse. "Heureusement, de plus en plus d’agences de voyage et d’organismes proposent des voyages différents. C’est le cas d’altervoyages.org, un site qui se définit lui-même comme la plateforme du voyage équitable".
Enfin, il ajoute qu’il y a toujours moyen de trouver une alternative plus écologique pour toute activité. C’est notamment le cas avec la plongée qui voit émerger de plus en plus de centres éco-responsables.
Comment compenser le carbone de vos voyages?
À la fin de ses documentaires, Yann-Artus Bertrand explique systématiquement que tous ses tournages sont "compensés carbones". Il encourage ensuite chaque voyageur à agir de la même manière.
Par exemple, un vol aller/retour Bruxelles-New York provoque l’émission de 2.942 kg de CO2 par passager. Dès lors, que faire concrètement pour compenser cette émission de près de 3 tonnes?
"C’est assez simple", répond Jonas Moerman de l’asbl Écoconso. "Des sociétés proposent de calculer vos émissions et en fonction de celles-ci, il y a un prix à payer. Dans notre exemple, il correspond à environ 68 euros ce qui est peu par rapport au coût du billet d’avion (environ 5 à 10%)", explique l’expert.
Les sites greentripper.org ou encore goodplanet.org permettent de réaliser cette compensation. Ils ne sont bien sûr pas les seuls. Les prix varient d’une société à l’autre car certaines réclament plus de frais administratifs que d’autres… L’argent récolté servira à financer des projets destinés à la réduction des émissions de carbone à la source, dans les pays développés ou dans ceux en voie de développement. Par exemple, l’installation d’une petite usine hydroélectrique afin de remplacer l’électricité du réseau produite dans des centrales thermiques au charbon par de l’électricité renouvelable, la construction de bâtiments solaires passifs ou encore le soutien à l’agroforesterie familiale et au reboisement de zones menacées.
"La compensation carbone, ce n’est pas juste payer, souligne Jonas Moerman. C’est un état d’esprit. Il faut d’abord agir au quotidien pour réduire ses propres émissions – celles produites par une voiture, un logement — et compenser ensuite ce qui ne peut être réduit." Pour vous aider dans cette démarche, surfez sur co2logic.com, une plateforme entièrement dédiée au calcul, à la réduction et à la compensation carbone.