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Moins de cash, plus de recettes fiscales pour l'État

©Bloomberg

Tout indique que les paiements électroniques et numériques offrent de nombreuses possibilités : ils coûtent moins cher que l’argent liquide et rapportent plus d’argent du contribuable dans les caisses de l’État que l’économie parallèle. L’utilisateur final préfère en outre payer par carte ou par téléphone portable qu’en espèces.

Par Henri Dewaerheijd
Country manager BeLux Mastercard

La journée électorale plutôt surprenante du 26 mai étant désormais derrière nous, place aux informateurs. La tâche n’est guère aisée pour Didier Reynders et Johan Vande Lanotte, dont la mission est de réconcilier les partis d’extrême gauche et d’extrême droite, ainsi que tous ceux qui se trouvent entre ces deux extrémités. En outre, les situations flamande et fédérale ne pourraient diverger davantage, ce qui complique un peu plus le tableau.

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Sur un plan cependant, tous les partis, gagnants comme perdants, sont sur un pied d’égalité: dans leurs programmes électoraux, ils ont tous fermement promis de nouveaux investissements – dans l’éducation, les actions en faveur du climat, les soins aux personnes âgées et les infrastructures routières, pour n’en citer que quelques-uns.

Reste à savoir comment les futurs partis au pouvoir se procureront les budgets pour réaliser ces investissements. La solution est pourtant à portée de main: en réduisant l’économie parallèle – les activités économiques qui ne génèrent aucune richesse pour l’État et qui proviennent donc de l’argent noir – et en diminuant la circulation d’argent liquide.

Argent noir

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Selon le Fonds monétaire international, en 2014, les flux financiers illégaux représentaient pas moins de 16 % de notre PIB.

Les paiements électroniques et numériques coûtent aujourd’hui moins cher que les paiements en espèces. De plus, ils limitent la culture belge de l’argent noir. Selon le FMI, en 2014, les flux financiers illégaux ne représentaient pas moins de 16% de notre PIB. Le gouvernement se laisse ôter le pain de la bouche: pas d’argent propre, pas de recettes fiscales.

L’étude commandée par le ministre fédéral de l’Économie Kris Peeters et réalisée par l’Observatoire des prix, instance de recherche placée sous l’égide de l’Institut des Comptes nationaux, l’a démontré noir sur blanc: les paiements électroniques coûtent moins cher que les paiements en espèces. Ils sont en outre plus sûrs et plus écologiques.

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Le Belge effectue en moyenne 167 opérations de paiement électronique par an, soit beaucoup moins que les 187 et 250 opérations respectivement effectuées par les Français et les Néerlandais.

Pourtant, les Belges effectuent nettement moins de paiements numériques que leurs voisins. Une enquête indique que le Belge effectue en moyenne 167 opérations de paiement électronique par an, soit beaucoup moins que les 187 et 250 opérations respectivement effectuées par les Français et les Néerlandais.

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Cette différence s’explique principalement par le fait qu’il n’est toujours pas possible de payer partout par voie électronique ou numérique, ainsi que par des inquiétudes injustifiées concernant la sécurité. Toutes les boulangeries ne vous donnent pas la possibilité de payer votre pain par voie électronique ou numérique. Quant aux patients, seul 1 médecin sur 3 leur permet de régler leur consultation par carte.

Les millions d’euros actuellement consacrés au maintien de l’argent liquide pourraient être utilisés à meilleur escient dans des matières telles que l’éducation, les soins aux personnes âgées et le développement d’initiatives écologiques.

L’étude de l’Observatoire des prix montre que l’argument souvent utilisé de l’infrastructure coûteuse ne tient pas la route: le coût des paiements électroniques n’a cessé de baisser entre 2015 et 2019. Ils coûtent aujourd’hui moins cher que les paiements en espèces. Pour les transactions inférieures à 5 euros, le coût par opération a diminué de près de 6%. Pour les montants supérieurs à 5 euros, la baisse a été d’environ 3%. De plus, le coût de l’impression et de la distribution d’argent liquide peut atteindre jusqu’à 0,5% du PIB. Les millions d’euros actuellement consacrés au maintien de l’argent liquide pourraient être utilisés à meilleur escient dans des matières telles que l’éducation, les soins aux personnes âgées et le développement d’initiatives écologiques.

Malgré les chiffres ci-dessus, en Belgique, 63% des paiements sont encore effectués en espèces. Pourtant, d’après une enquête commandée par Febelfin, la fédération belge du secteur financier, pas moins de 89% des Belges préféreraient une solution de paiement numérique au paiement en espèces. Une fois le gouvernement formé, les politiciens qui seront au gouvernail devront répondre à cette demande.

Rejoindre la Suède et les Pays-Bas

Tout indique que les paiements électroniques et numériques offrent de nombreuses possibilités: ils coûtent moins cher que l’argent liquide et rapportent plus d’argent du contribuable dans les caisses de l’État que l’économie parallèle. L’utilisateur final préfère en outre payer par carte ou par téléphone portable plutôt qu’en espèces.

D’après l’indice de compétitivité, réduire la part de cash ne comporte que des effets positifs sur la compétitivité de l’économie.

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D’après l’indice de compétitivité, réduire la part de cash ne comporte que des effets positifs sur la compétitivité de l’économie. Certains pays comme la Suède et les Pays-Bas se tournent progressivement vers un modèle de société sans espèces et s’en sortent beaucoup mieux: ils se classent respectivement au 4e et au 7e rang – quant à la Belgique, elle se retrouve à la 20e position.

Chers politiciens, il vous revient donc de former le plus rapidement possible un gouvernement viable, capable de prendre le taureau par les cornes et d’aller chercher l’argent pour réaliser les investissements promis là où il est disponible.

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