Cette France qui ne nous illumine plus

Rédacteur en chef adjoint

En provoquant des élections législatives anticipées, le président Emmanuel Macron a déclenché un incendie politique qui pourrait nous atteindre. Elles sont loin les Lumières que nous envoyait la France.

L’image est peut-être simpliste, mais pas si éloignée de la réalité: un président qui pousse sur un bouton nucléaire (la dissolution de l’Assemblée Nationale), des formations politiques qui s’entredéchirent et, de l’autre côté de la table, un parti d’extrême droite confortablement installé dans son fauteuil, qui observe et compte les points. Emmanuel Macron a semé la tempête, Marine Le Pen en récolte le vent qui souffle dans ses voiles.

On ne peut que rester pantois face à cet effondrement du jeu démocratique en France, une lancinante lame de fond qui éclate au grand jour: le groupe LR, droite historique tétanisée par sa ligne la plus dure, se déchire sous la folle équipée de son président Éric Ciotti; auréolé de son bon score européen, le leader de Place publique, Raphaël Glucksmann, ne soutient que du bout des lèvres une union de la gauche qui a accouché dans la douleur; même la faction la plus brutale de l’extrême droite, Reconquête!, se fracture sur la famille Le Pen. "Les masques tombent", s’est exclamé Emmanuel Macron. Phrase lucide, la seule peut-être de ce jeu de funambule dans lequel il a lui-même plongé la France.

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Un jeu par le chaos qui doit nous intéresser, nous inquiéter, mais aussi nous éclairer au premier chef.

Outre une débauche de dépenses qui sème l’effroi dans les marchés financiers, le parti de Marine Le Pen s’est aussi engagé à user de son pouvoir pour détricoter l’Europe.

D’abord parce que la France est une grande puissance militaire, la seule de l’Union à avoir une dissuasion nucléaire face au surarmé Vladimir Poutine. Or le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen cultive vis-à-vis du Kremlin une ambiguïté qui frôle la compromission. Un danger qui s’apprête déjà à gangrener jusqu’aux travées des institutions européennes, où l’extrême droite, plutôt complaisante envers la Russie, a enregistré un score historique. À noter qu’au cœur de l’union de la gauche, les Mélenchon et autres membres communistes relèvent d’une même ambiguïté russophile.

Outre une débauche de dépenses qui sème l’effroi sur les marchés financiers – au lendemain des élections présidentielles, en 2022, l’Institut Montaigne avait estimé le coût du programme du RN à plus de 100 milliards d’euros par an – le parti de Marine Le Pen s’est aussi engagé à user de son pouvoir pour détricoter l’Europe. Il veut notamment réduire sa contribution à l’Union de 20%, sortir de l’Europe de l’électricité (l’Espagne et le Portugal l’ont déjà fait) et, sur l’immigration, instaurer une "double frontière", européenne et française, ainsi que, par référendum, une "priorité nationale".

Autant de mesures dont les impacts, si elles se concrétisent, déborderont du pays des Lumières. Un risque qui doit nous interpeller autant que nous mettre en garde: nos dernières élections ont tout juste évité la surprise d’une extrême droite en tête – et la paralysie du pays si on y ajoute le score du PTB. Les prochaines semaines montreront peut-être ce à quoi nous avons échappé, sans toutefois nous mettre à l’abri de leurs conséquences.

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