Entre le marteau et l'enclume
La Fed à la botte de Donald Trump?
S’il est encore un domaine dans lequel Donald Trump vient de confirmer le peu de compétences qu’il possède pour diriger un pays de la taille des Etats-Unis, c’est celui de la politique monétaire. Il réclame depuis des mois à cor et à cri de sa banque centrale un revirement à 180 degrés de la politique des taux d’intérêt pour les Etats-Unis. Lors de sa nomination pour succéder à Janet Yellen à la présidence de la Fed en février 2018, Donald Trump espérait avoir trouvé un allié fidèle, prêt à se plier à tous ses caprices.
Donald Trump n’a pu que constater une fois de plus que "la Fed nous a laissés tomber".
Mal lui en a pris, car Jerome Powell n’en a finalement toujours fait qu’à sa tête. Jusqu’ici du moins. Ou plutôt a toujours pris les décisions adéquates que lui imposait la situation de l’économie américaine. Donald Trump n’a cessé pour cette raison de critiquer celui qu’il a nommé, lui reprochant de ne pas faire assez pour accompagner les efforts déployés par son administration pour soutenir la croissance.
Il y a deux jours, après avoir fait la sourde oreille à tous ses appels durant de longs mois, le 16e président de la banque centrale américaine a fini par annoncer une baisse de son taux directeur. En ayant privilégié une telle décision, Jerome Powell a cette fois donné l’impression d’avoir cédé aux pressions du pouvoir politique. Et cela d’autant que les économistes aux Etats-Unis qui craignent une exagération des prix des actifs financiers, prônaient de leur côté un statu quo. Pour beaucoup d’entre eux, la bonne santé de l’économie n’avait pas besoin d’une baisse de taux.
Jerome Powell a-t-il vraiment fini par céder aux recommandations de Donald Trump? Il serait inadéquat de penser de la sorte. La Fed a tenu compte du fait que l’économie américaine arrive en fin de cycle et qu’elle est menacée par le ralentissement mondial. Sans tenir compte des exigences de Donald Trump. Jerome Powell a d’ailleurs averti: la Fed ne démarre pas un cycle baissier des taux. Quant au Président américain, il n’a pu que constater une fois de plus que "la Fed nous a laissés tomber".
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