États-Unis - Chine: 1-0
Américains et Chinois ont signé un accord commercial.
Dans un match de boxe, il y a deux cogneurs, un arbitre et un public. Sur le ring: à ma gauche, l’impulsif Donald Trump et ses uppercuts 2.0, à ma droite, Xi Jinping le rusé, celui qui tente d’esquiver les coups en faisant comme si de rien n’était. C’est, en résumé, la guerre commerciale que se livrent depuis maintenant 3 ans les États-Unis et la Chine. Ce mercredi, la cloche a sonné: les deux combattants ont posé les gants et signé la phase 1 d’un accord. Il prévoit l’achat massif de biens américains pour combler l’immense déficit commercial de la Chine vis-à-vis des États-Unis (plus de 400 milliards à son pic en 2018). Avantage pour Trump.
Un tel accord ne peut se faire qu’aux dépens de l’Europe.
La Chine est sonnée, mais pas K.-O. Car pour le 2e round, le combat sera plus rude. Il s’agira d’attaquer les subsides massifs du gouvernement chinois à ses entreprises publiques, mais aussi l’espionnage industriel et la cybersécurité. Des sujets qui forment le socle de l’expansion débridée de la Chine. À voir si la Chine pliera. Pas sûr.
Pour l’heure, le public peut souffler. Vraiment? Non. Car au premier rang se trouve l’Europe, qui reçoit des coups perdus dans la figure. Dans l’accord qui vient d’être signé, la Chine s’engage à acheter pour 75 milliards de dollars de produits manufacturés "made in USA", dans des secteurs comme l’automobile, l’aviation (notamment Boeing), les semi-conducteurs. 40 milliards proviendront également du secteur des services, principalement financiers. Un tel rattrapage ne peut se faire qu’aux dépens des autres fournisseurs de la Chine, singulièrement de l’Europe, premier partenaire commercial.
Pour l’heure, les Européens n’ont eu de cesse de tirer la manche de l’arbitre, l’Organisation mondiale du Commerce. Mais cette dernière est moribonde. Avant-hier, dans une initiative inédite, les fédérations patronales de l’Union européenne, du Japon et des États-Unis ont envoyé un communiqué commun invoquant un "besoin urgent" de réveiller l’institution. Ce sera nécessaire sinon un jour ce sera à l’Europe de monter sur le ring. Et, pour l’instant, elle cherche toujours ses gants.
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