Imec à Liège, l’entrepreneuriat sans frontière linguistique
Imec, le spécialiste flamand des semi-conducteurs, débarque à Liège et s'engage à soutenir le développement de start-ups technologiques en Wallonie.
L’arrivée du géant flamand imec sur le sol wallon, à La Grand Poste à Liège, à travers son accélérateur de start-ups imec.istart, va bien au-delà de la bonne nouvelle. Le fait que le centre de recherche de référence mondiale dans les semi-conducteurs et les technologies numériques au sens large, élu récemment meilleur accélérateur au monde lié à une université, s’intéresse à l’écosystème des start-ups technologiques en Wallonie est en soi un sujet de satisfaction. Cela prouve, à tout le moins pour ceux qui en douteraient, que les choses bougent aussi dans le monde des start-ups wallonnes. De grands noms comme I-Care ou Odoo ont montré la voie et d’autres pépites attirent maintenant les regards.
Le milieu des affaires reste souvent imperméable à la polémique politique qui chatouille trop souvent les relations entre le nord et le sud de la Belgique.
Cette collaboration, signée mardi entre imec et Noshaq, démontre une fois de plus que le milieu des affaires est souvent imperméable à la polémique politique qui chatouille trop souvent les relations entre le nord et le sud de la Belgique. À un an des élections, cet accord est un nouvel élément concret qui prouve que dans un pays compliqué comme la Belgique, mais petit à l’échelle du monde, les collaborations restent possibles. Et chacun a à y gagner.
Dans les sciences du vivant, la Flandre et la Wallonie pourraient même devenir ensemble un acteur incontournable sur le plan mondial en boostant les partenariats dans les biotechs. Soyons réalistes. Le redressement de la Wallonie ne peut se limiter à tisser des liens économiques entre les bassins de Liège et Charleroi. Il viendra aussi par des partenariats avec les pôles de Genk, ou Leuven. L’arrivée d’imec est ainsi un bel exemple.
Mais au-delà de cette implantation, le succès d’imec, dont la force est née de la fusion de plusieurs centres de recherche universitaires afin d’en faire un acteur unique au monde avec des positions allant des États-Unis à l’Asie, doit pousser la Wallonie à s’interroger sur l’avenir de son écosystème de la recherche.
Ce n’est un secret pour personne. À l’inverse de la Flandre qui a réussi à fusionner ses centres de recherche dans les biotechs ou dans les technologies pour en faire des machines de guerre, le paysage de la recherche dans le sud du pays est trop fragmenté. Une multitude de centres de plus petites tailles cohabitent sans forcément pouvoir prétendre concurrencer des "institutions" comme imec. Cet éclatement est néfaste, tant au niveau de la force de frappe que de la réussite. Un projet de rapprochement était inscrit dans la déclaration de politique régionale du gouvernement wallon. Il reste un an pour l’accélérer.
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