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La base syndicale, un terrain à reconquérir

©Sofie Van Hoof

Selon Elio Di Rupo, la FGTB est infiltrée par le PTB.

Mardi 28 janvier, la FGTB mobilise ses sympathisants pour une grande manifestation nationale pour défendre une sécurité sociale renforcée et justement financée. Noble cause, même si la protestation résonne un peu dans le vide en raison de l’absence de gouvernement fédéral de plein exercice.

Parmi les personnes qui défileront à Bruxelles mardi figureront sans nul doute de nombreux militants du PTB. Que ce soit dans les piquets de grève ou dans les manifs, le parti de la gauche radicale est omniprésent. C’est sur le terrain qu’il recrute et qu’il diffuse ses idées. C’est sa force. Sans surprise, les rangs du syndicat socialiste sont pour lui un terreau fertile.

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Notre enquête montre effectivement que le parti d’inspiration marxiste y gagne en influence. Il y a un mois, le ministre-président wallon Elio Di Rupo tapait du poing sur la table en soulignant que l’entrisme pétébiste à la FGTB est un "énorme problème". C’est vrai pour le PS qui, par corollaire, perd de son aura dans ce qui est pour lui un relais naturel et un traditionnel vivier de voix. Cela montre aussi la difficulté pour tous les partis, le PS comme les autres, de rester au contact de la société civile, de monsieur Tout-le-Monde. Mais c’est aussi un énorme problème pour la FGTB elle-même.

La concertation sociale est une plus-value en soi pour l’économie belge.

Un syndicat défend les travailleurs, c’est sa raison d’être. Il doit parfois user de l’arme de la grève, on peut le comprendre. Mais il participe aussi au modèle belge de concertation sociale, celui-là même qui est à l’origine de la création de la sécurité sociale moderne il y a 75 ans. La FGTB est présente légitimement dans de nombreuses instances où le dialogue avec le patronat prévaut même s’il est souvent difficile. Cette concertation est une plus-value en soi pour l’économie belge. Or, le PTB ne poursuit pas ce même objectif. Ce n’est pas un parti de compromis et de solutions, comme l’ont montré les négociations politiques vite avortées avec le PS l’été dernier. C’est un parti qui, sans ménager une propagande souvent populiste, espère établir dans la rue un rapport de forces favorable pour pouvoir imposer son idéologie. Le danger pour la FGTB est d’être gangrenée et d’être poussée à des postures toujours plus radicales qui portent en elles les germes de la destruction de notre modèle social.

Quant aux partis politiques traditionnels, il est urgent pour eux de renouer avec le terrain ou en tout cas d’amplifier leur présence auprès des citoyens ordinaires, de se préoccuper de leur sort, très concrètement, plutôt que de se perdre dans d’interminables jeux politiciens. Faute de quoi ils laisseront le champ libre aux extrémistes de tous bords, de droite comme de gauche, avec tous les dangers que cela comporte.

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