Le meilleur taux, tout de suite

Aider le consommateur à comparer les offres de crédit hypothécaire des différentes banques au moyen d’un TAEG (taux annualisé effectif global) est bien sûr une bonne idée. Cela fait presqu’un an qu’elles sont obligées de fournir au client un taux global qui reprend tous les coûts du crédit, outre le taux d’intérêt.

L’ennui, c’est qu’il est presque impossible de calculer un taux définitif lors d’un premier rendez-vous et que le TAEG sera recalculé jusqu’à quatre fois tout au long de la procédure de demande de crédit. Cela ne serait pas encore trop grave si le marché hypothécaire n’était pas si opaque.

Car en plus d’un TAEG fluctuant et pas toujours fiable (vu la complexité du calcul et le recours obligatoire à un certain nombre d’hypothèses), le consommateur est obligé de jouer dans la pièce bien rodée de la négociation s’il veut obtenir le meilleur taux. Demander une offre à la banque A. Demander une offre à la banque B. Elle est meilleure. Revenir à la banque A. Demander si c’était vraiment son dernier mot. En fait non. Aller voir la banque B en se disant qu’elle n’a peut-être pas dit son dernier mot non plus. Aller voir la banque C par acquis de conscience…

Le client ressort de cette expérience avec une réputation de marchand de tapis, il a perdu beaucoup de temps et d’énergie, mais il a la fierté d’avoir arraché un bon taux, le sentiment d’avoir gagné face à la banque. La banque passe de son côté pour celle qui a tout donné, qui ne dégagera presque aucune marge avec ce taux royal.

Oui, mais si le client est roi, ne serait-ce pas encore plus classe de lui offrir tout de suite le taux auquel sa situation financière, entre autres, lui donne droit? Les banques en ligne, qui misent tout sur la transparence des taux, y arrivent visiblement très bien. Les taux sont compétitifs. Ils ne sont pas toujours les meilleurs, mais ils ont l’avantage de ne pas rester cachés en coulisses… Et ça, pour comparer, ça aide quand même beaucoup.