Le thermomètre a de la fièvre

Journaliste

Des statistiques fédérales à deux vitesses

Depuis ce lundi, l’ancien Institut national de statistique (INS) logé au sein du SPF Économie a changé de vitrine. Le terme est bien choisi, car passé la vitrine et sa nouvelle enseigne "Statbel", c’est la même tambouille en cuisine.

Il est urgent de mettre de l’ordre dans les cuisines fédérales, au risque de devoir les régionaliser elles aussi.

On ne parlera ici que de ce qu’on nous sert comme soupe censée nourrir le marché immobilier. Depuis des années déjà, les chiffres officiels fournis par l’administration fédérale battent régulièrement la campagne. Pour se prémunir de toute critique, les tableaux les moins faisandés portent d’ailleurs l’étiquette péremptoire stipulant qu’à partir de 2015, les chiffres sont provisoires.

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Donc non fiables. Trois ans durant…

C’est un peu comme si, pour recevoir le pouls de la santé financière d’une entreprise dans laquelle vous voulez investir aujourd’hui, vous deviez attendre trois ans.

La cause de ce grand écart? Depuis dix ans déjà, on a prétexté l’absence prolongée pour maladie du chef "qui faisait tout à la main" (sic), puis le passage à l’informatique de la popote intérieure, enfin le manque de célérité des producteurs locaux dans certains coins du pays – les notaires – à faire remonter les chiffres vers l’administration (Cadastre, Enregistrement, etc.).

À l’heure de la simplification administrative, quelle que soit la raison invoquée, la situation vécue est inadmissible. Tant pour les professionnels du secteur que pour les particuliers et investisseurs potentiels les plus fragiles.

Ces chiffres alarmants aujourd’hui en vitrine et remis en cause par les observateurs avertis de tout bord sont la preuve par l’absurde qu’on a atteint un point de non-retour et qu’il est urgent de mettre de l’ordre dans les cuisines fédérales, au risque de devoir les régionaliser elles aussi. Qu’on y change de chef ou pas, la recette actuelle, inchangée depuis des décennies, est périmée.

Ou pour le dire autrement, dans ce cas d’espèce, c’est le thermomètre qui a la fièvre, davantage que le marché dont il est censé prendre la température.

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