Ne pas succomber aux sirènes de l'emballement en bourse
Bon nombre d'investisseurs rêvent déjà d'une troisième année positive sur les marchés en 2025. Mais à trop voir le verre à moitié plein, ils risquent de boire la tasse.
On prend les mêmes et on recommence? Alors que 2024 a été un (très) bon cru pour les marchés financiers, en particulier pour les actions américaines, les investisseurs rêvent que le rallye boursier se poursuive cette année. Intelligence artificielle, croissance économique plus résistante que prévu aux États-Unis, baisses d’impôts annoncées par le futur président Donald Trump, un gouvernement chinois prêt à tout pour rebooster son économie… Les raisons ne manquent pas pour justifier l’optimisme des marchés en ce début d’année.
Les stratégistes ne sont toutefois pas d’accord sur la performance à attendre des actions en 2025. Notamment outre-Atlantique. Quand certains imaginent le S&P 500 – l’indice phare de Wall Street – bondir encore de près de 20%, d’autres prônent la retenue. Les experts de Goldman Sachs préviennent ainsi que les investisseurs ne doivent plus parier sur une forte hausse de Wall Street au cours de la prochaine décennie. Il faudra se contenter, selon eux, d’un timide gain de 3% par an à cause d'un regain d'intérêt pour les autres classes d'actif comme les obligations d'État.
S’il n’a jamais été aussi simple d’investir en bourse, il ne faut pas oublier que les marchés financiers comportent leur lot de risques.
Néanmoins, tous s’accordent à dire que les marchés financiers vont connaître de plus en plus des périodes de forte volatilité. L’arrivée de l’imprévisible Donald Trump à la Maison-Blanche, les tensions géopolitiques et la valorisation élevée de nombreuses actions, risquent très probablement de rendre les investisseurs nerveux et de provoquer d’importantes fluctuations, parfois soudaines, en bourse. Le fonds d’investissement américain KKR craint, par exemple, un choc bref et brutal sur le marché des devises sur fond de guerre commerciale.
S’il n’a jamais été aussi simple d’investir en bourse, comme le montrent l’attrait pour les trackers (ETF) et les flux record vers ce type de produit en 2024, il ne faut pas oublier que les marchés financiers comportent leur lot de risques. Même la Banque centrale européenne a tiré la sonnette d'alarme dans son dernier rapport de stabilité financière, s'inquiétant de l'augmentation des tensions commerciales et d'une possible "bulle" financière autour de l'intelligence artificielle.
Alors que peut-on souhaiter aux investisseurs en ce début de 2025? Qu'après deux années de hausse en bourse, ils ne succombent pas aux sirènes de l'emballement excessif. Car sur le long terme, ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ont vu la coupe de champagne dans sa globalité, et pas seulement à moitié remplie.
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